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Est-ce des preuves?

Je ressors sonné d’une lecture signée par deux ingénieurs, Messieurs Bolloré et Bonnassies, eux-mêmes appuyés par une vingtaine de savants.

Ils m’expliquent, par exemple, que le ribosome est le complexe ribonucléoprotéique (c’est-à-dire composé de protéines et d’ARN) présent dans les cellules eucaryotes (avec noyau) et procaryotes (sans noyau). Pour que vous soyez bien au clair, j’ajoute que la fonction du ribosome est de synthétiser les protéines en décodant l’information contenue dans l’ARN messager. Ouf.

L’objectif des auteurs de ces presque 600 pages est d’apporter la preuve de l’existence d’un Dieu créateur. Et ils se basent sur les découvertes de la science faites à la fin du XXe siècle. Ils ne s’étonnent en rien que les scientifiques et les politiques se soient permis de nier, pendant des millénaires, cette conviction partagée par les juifs, les chrétiens et les musulmans, attachés religieusement à une «vérité» révélée.

Par contre, se basant sur cette conviction scientifique relativement récente, que l’univers a eu un commencement (le big bang intervenu il y a 13,8 milliards d’années), qu’il continue à grandir en accélérant le mouvement et qu’il aura une fin dans 100 000 milliards d’années, (fin due à l’épuisement du gaz nécessaire à la formation des étoiles), nos auteurs pensent que cela prouve qu’un Dieu créateur est à l’origine de cette Histoire. C’est bien là l’occasion d’y mettre un H majuscule.

Mais la conviction des auteurs s’appuie sur des remarques effectivement étonnantes. Comment se fait-il que 3500 ans avant les découvertes scientifiques de la fin du 2ème millénaire, un petit peuple de bergers, nomade, dans un pays plutôt désertique, coincé entre des peuples puissants, bagarreurs et disposant de connaissances scientifiques déjà considérables, ait pu être le seul porteur d’une telle vérité. Comment se fait-il que ce même petit peuple nous ait donné le livre le plus vendu au monde, rédigé de A à Z par des juifs, traduit dans 2000 langues. Qu’il nous ait donné un Jésus, dont la date de naissance est à la base des agendas des 8 milliards d’humains qui peuplent le monde du XXIe siècle. Comment, ce petit peuple, qui ne représente que 0,25% de toute cette population, ait pu fournir 22% des prix Nobel, (46 % en science économique et 9% de Nobel de la paix). Comment est-il possible qu’après environ 1800 ans de dispersion, et de persécutions, ce peuple retrouve et sa terre, et sa langue d’origine. Alors que tant de peuples et de civilisations ont définitivement disparu. Il est bien le seul à aligner de telles performances. Mes auteurs ne font aucune allusion à la brutalité de ceux qui ont détruit Jéricho après avoir passé quarante années dans le désert, ni aux brutalités de ceux qui, après avoir gagné la guerre des Six  Jours, se conduisent de la manière la plus inadmissible à l’endroit des Palestiniens.

La succession des découvertes scientifiques a poussé Staline et Hitler à supprimer les prix Nobel et les professeurs d’université qui osaient affirmer que l’univers avait eu un commencement. Cela risquait d’aider les chrétiens dans «leur affirmation un peu sotte».

Ce livre considère le matérialisme, soit la conviction que tout a toujours existé, comme une croyance irrationnelle. Il affirme que nous sommes à l’aube d’une révolution. Les réglages fins qui ont permis en particulier l’apparition du vivant, le nombre de preuves fournies par toutes les disciplines scientifiques, la thèse dite de l’incomplétude qui affirme que nous n’arriverons jamais à tout comprendre du fonctionnement de la nature et de l’univers, prouve qu’il a fallu une intelligence extraordinaire pour mettre en œuvre toute cette «machine» et que le hasard n’y a pas sa place.

Il n’est pas possible de résumer d’une quelconque manière ces 600 pages. Je ne peux que conseiller à mes lecteurs ce titre: «Dieu, la science, les preuves». Edité par Guy Trédaniel.

Pierre Aguet

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