Groupes régionaux

Rédaction pour cette page

Rodolphe Aeschlimann, chemin de la Bovery 25, 1614 Granges/Veveyse, raeschli@netplus.ch

 


Des caractères de légende

Ce sont ceux reproduits dans un ouvrage séduisant, récemment paru, intitulé «Des hommes de caractère (s)». Il s’agit de la présentation d’une trentaine de polices historiques qui, à travers les âges (quelques-unes remontent au début de l’imprimerie, c’est-à-dire à la fin du XIVe siècle) ont façonné le style des imprimés.

Ancien typographe, l'auteur, Dominique Michellod, s'est attaché à mettre en évidence les personnalités hors pair qui sont à la base de cet éventail créatif. Lesquelles sont nées entre 1420 et 1932. Ce qui signifie que les lettres et signes qu'elles ont imaginés, dessinés, voire façonnés, ont, en grande majorité, été gravés puis coulés dans le plomb en fusion. On comprend que le lecteur se voie ainsi propulsé dans un autre monde. Celui où, dans l'industrie graphique et l'imprimerie particulièrement, œuvraient des concepteurs et artisans, exclusivement masculins.

Fort de quatre-vingts pages, bellement réalisées et illustrées, le livre est paru aux Éditions d'Orzens, à Lutry, animées par Jean-Paul Minder, autre ancien typographe.

Du Garamond, prototype de la littérature française, à l'Helvetica et l'Univers (alphabets mythiques du «style suisse international»), en passant par le Didot, le Bodoni, le Baskerville, le Clarendon ou le Plantin... voilà des appellations qui rappelleront bien des souvenirs aux tenants de l'imprimerie traditionnelle. Gageons qu'elles interpelleront aussi de modernes designers. Quant au caractère Futura de Paul Renner, on n'oubliera pas qu'il avait servi à l'inscription d'une plaque déposée sur la Lune, en 1969. par les astronautes d'Apollo 11...

L'informatisation généralisée, qui a bouleversé le travail dans l'industrie graphique, a favorisé l'éclosion de nouvelles écritures. Certaines de fort belle qualité, d'autres d'un niveau discutable. La réticence n'est pas nouvelle, si l'on en croit un autre créateur de lettres, Eric Gill (1879-1940): «Il y a désormais presque autant de caractères différents qu'il y a de variétés d'idiots.»

Roger Chatelain


Sollicitations financières, qui a gagné?

Nous sommes tous, quotidiennement, sollicités d’envoyer un peu d’argent à de très nombreuses institutions plus ou moins sympathiques. Ces grosses enveloppes contiennent souvent des cartes plus jolies les unes que les autres. Les BV sont doubles. Un avec une somme importante déjà imprimée et l’autre avec la somme laissée à la générosité du «client». Il y a un numéro de référence comme s’il s’agissait d’une facture. Nous sommes aussi sollicités par la radio et par la télévision. La chaîne du bonheur, mais pas que. Sollicités encore par des messages mail qui tombent avec une régularité remarquable: «Je donne 1.-, 2.-, 5,- 10.-, 100.-.» Il suffit de cliquer.

Ce manège me fait penser, en pire, aux téléphones des assurances maladie. Il dure depuis si longtemps que j’ai décidé de noter toutes ces sollicitations, avec discipline, du 1er janvier au 31 décembre 2020. Depuis que tout ce travail se fait par des machines, il n’y a plus de limites. En 365 jours, 602 demandes. Voici quelques champions: Sum Of Us 72 sollicitations, Citizen Go 43, Multinationales responsables 35, Parti Socialiste Suisse 33, EPER 23, Terre des hommes 15, Avaaz 11, Centre Social Protestant 6, Caritas 5, Brontello 4, etc. je cite encore Polinis, Helvètas, Amnesty, GSsA, Longo Mai, Alliance climatique, Compas, Unicef, etc.

Sum Of Us et Avaaz sont des organisations qui nous invitent à signer des pétitions mais n’oublient pas, non plus, de demander de l’argent. Avaaz rarement, mais Sum Of Us me donne l’impression que l’argent compte plus que l’action militante. Les organisations d’obédience religieuse sont aussi nombreuses. Si j’ai compté celles de l’EPER, il faut y ajouter le CSP, PPP, la paroisse, Crêt-Bérard, Terrespoir. Idem pour la Croix-Rouge ou le PSS qui nous sollicitent au nom de ses sections vaudoise, suisse et Internationale.

Caritas et le Centre Social Protestant sont raisonnables avec une sollicitation tous les deux mois. Le vieux village de Brontello, au Tessin, se reconstruit et utilise le même stratagème. Pourquoi pas? Où a-t-il trouvé mon adresse? Un seul versement et il revient à la charge trois fois.

Pourquoi les États ne sont-ils plus en mesure d’assumer leurs responsabilités sociales? Les ONG et la générosité du public doivent prendre le relais. Tous les ans, on nous propose de baisser les impôts des citoyens les plus riches. Les multimillionnaires ne savent plus quoi faire de leur argent. A l’échelle mondiale, ils ont augmenté leurs fortunes de 3900 milliards entre le 18 mars et le 31 décembre 2021, pendant qu’on perdait 250 millions d’emplois. Ne serait-il pas intelligent de revenir à la politique du New Deal où les plus aisés étaient imposés jusqu’à 80 % de leurs revenus? Cela leur permettait de continuer à développer leurs affaires et aux États d’assumer leurs responsabilités sociales. La Confédération, en 2020, année dite difficile pour tous, pour sauver les banques et les entreprises, ajoute 6 milliards à sa dette et l’UBS, la même année, ajoute 6,6 milliards à sa fortune…

Pierre Aguet


Gertrude et le parti radical.

Cette dame m’avait invité, le 1er octobre 1970, à une journée d’étude de l’ADF vaudoise pour expliquer comment organiser une section locale. En novembre, tout nouveau secrétaire du PSV, j’assiste à une rencontre visant à créer un comité vaudois interpartis en faveur du suffrage féminin. L’invitation vient de la délégation vaudoise aux Chambres fédérales. Je demande immédiatement qui sera appelé à présider ce futur comité: «Jean-Jacques Cevey». Mon sang ne fait qu’un tour. Il est syndic de Montreux, conseiller national, président du parti radical vaudois. Il n’aura pas le temps de conduire une telle campagne. Immédiatement, j’avertis ces conseillers nationaux: «Si vous maintenez cette candidature, je la combattrai et je proposerai la présidente de l’ADF. Elle est aussi radicale.» Nous attendons plus d’une demi-heure avant de commencer la séance. Je tremble un peu à l’idée de devoir publiquement m’opposer à leur proposition. Cela aura sûrement l’air de n’être qu’un combat socialiste contre radical et ce n’est pas le bon moment mais lorsque la séance commence, ils se sont ralliés et c’est bel et bien Madame Gertrude Girard-Montet qui nous est proposée.

Cette campagne est menée d’une manière remarquable. Madame Gertrude Girard-Montet me prie d’être l’un de ses vice-présidents, avec un libéral de la Broye dont le nom m’échappe et avec Fernand Petit, le popiste. Jean-Claude Chappuis, le secrétaire du parti radical est caissier et le secrétaire est François Geyer, secrétaire de l’ASLOCA qui joue un rôle important dans le choix de l’affiche de notre campagne commune: «De grand cœur, OUI à la femme suisse». Comme secrétaire du PSV, je réalise en plus, une affiche texte qui rappelle que Victor Hugo disait publiquement sa sympathie pour les socialistes, car déjà au milieu du XIXe siècle, ils défendaient le droit de vote des femmes.

Peu après cette votation particulièrement réussie, le parti radical, comme les autres, doit préparer sa liste pour les élections nationales de 1971. Lorsque le comité annonce qui a été retenu, il n’y a que des hommes. Dans le congrès un supporter s’étonne: «Nous sommes nombreux à espérer que Madame Girard-Montet sera la première femme vaudoise à siéger au Conseil national et vous nous dites qu’elle n’a pas obtenu suffisamment de voix. Il doit y avoir erreur. Il vous faut recompter les suffrages.» Il y avait bien embrouille. Recomptage. Le comité est obligé de la porter sur sa liste. Elle est élue. Elle n’a jamais voulu m’expliquer les détails de cette magouille. C’est bien normal, elle radicale et moi secrétaire du PS.

Trente et un ans après sa mort, les radicaux continuent à lui faire des crasses. Le bricolage relatif à la désignation d’une rue à son nom, proposée par une municipale socialiste, est de nouveau l’objet de démarches bizarres, de décisions prises en cachette, avec court-circuitage du Conseil communal. Alors qu’il vient de confirmer Madame Luisier-Brodard au Conseil d’Etat et qu’il peut se réjouir de la bonne présidence du Conseil national de Madame Moret, pourquoi le parti radical vaudois compte-t-il encore des pontes qui ont tant de peine à sortir de leur malaise par rapport à la promotion des femmes aux postes prestigieux du pays? Pourquoi continuent-ils ces jeux d’enfants?

Pierre Aguet

Ancien conseiller national


PAS ENCORE ASSEZ PAUVRE? POUR LA DROITE, IL FAUT ENCORE ROGNER!

La Constitution suisse dit à son article 112 - Assurance vieillesse, survivants et invalidité, al. 2, lettre b: «Les rentes doivent couvrir les besoins vitaux de manière appropriée».

Eh bien non! Au lieu de veiller à l’application correcte de cet article de la Constitution suisse, le texte du Conseil fédéral (sorti en 2013 déjà) veut simplement réduire les prestations complémentaires (PC) et de transférer les charges sur le dos des cantons et des communes pour un montant de 300 millions de francs. Le Conseil des Etats trouvant ce transfert des charges de 300 millions de francs trop important décide de le ramener à 200 millions de francs. Mais, surprise, la grande majorité (PDC, PLR et surtout UDC) du Conseil national n’a pas du tout apprécié le «geste» du Conseil des Etats. Cette majorité de droite du Conseil national a décidé de porter allègrement ces coupes à… 661 millions de francs. Pas 2002, pas 300, mais 661 millions de francs de coupes! Les scandales se suivent et se ressemblent.

Qui seront touchés par ces coupes, et ceci dès janvier 2021? Qui dit PC dit que les personnes qui les touchent n’ont tout simplement pas le minimum vital pour vivre dignement. Elles ont donc besoin des PC. Les personnes touchées sont:

  • Les familles dont les montants destinés à couvrir les besoins vitaux des enfants en bas âge seront réduits de plus de 30%, soit de 10 170 francs à 7080 francs par année (économie de 9 millions de francs);
  • Cette loi prévoit également une série de mesures lors d’une succession par la mise en place d’une obligation de restitution de rentes touchées par les bénéficiaires des PC, durant les 10 dernières années (économie de 370 millions de francs);
  • Les primes aux caisses maladie ne seront prises en compte que pour la prime moyenne de la région (économie de 41 millions de francs);
  • Plus grave encore, des coupes financières sont imposées aux cantons et aux communes par la Confédération, ce qui veut dire que pour certains cantons, ils n’auront aucun scrupule pour diminuer les prestations (économie allant jusqu’à 241 millions de francs).

Dernièrement, une étude de l’Office fédéral des statistiques sur la pauvreté nous apprend qu’en Suisse 615 000 personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, dont 140 000 personnes exercent pourtant une activité professionnelle.

Pour conclure (provisoirement) ce fumeux chapitre, on constate donc que la droite (et son extrême) n’a aucun scrupule pour enfoncer la tête sous l’eau les plus pauvres parmi les pauvres que notre riche pays se plaît à cacher. Prendre à celles et ceux qui ont déjà peu ou presque rien et faire des cadeaux fiscaux aux plus riches parmi les riches. C’est ce que veut le pouvoir des partis de droite de notre pays. Une honte!

Eric Voruz


Une démocratie bidon

Dans les années cinquante, un membre éminent de la droite vaudoise me disait son admiration pour la presse soviétique. Cela après avoir entendu que les Russes plaignaient les Occidentaux parce qu’ils vivaient dans la pauvreté et dans les régimes capitalistes particulièrement brutaux. Mon interlocuteur trouvait remarquable que Staline et ses sbires aient été capables d’enfumer son opinion publique avec une telle efficacité. «Lorsque nous arriverons à faire de même, tout ira beaucoup mieux.»

Or, à cette époque, l’enfumage était déjà assez réussi chez nous. L’écrivain zurichois Walter Matthias Diggelmann expliquait dans «L’interrogatoire de Harry Wind» comment le bureau Furrerhugi de Berne, au service et largement payé par les grandes firmes de notre pays, contrôlait l’opinion publique suisse. Indépendamment des nombreux articles publiés entre le dépôt des signatures et le jour du vote, ce bureau et bien d’autres encore, faisaient publier de nombreuses lettres de lecteurs dans les journaux. Ces derniers ne vérifiaient pas l’adresse de leurs correspondants occasionnels, lesquels étaient enthousiastes dans le refus de toutes les initiatives susceptibles de limiter les profits des grands groupes qui, en cas de réussite de ces initiatives, eussent été obligés d’être plus justes, plus honnêtes, plus responsables.

Combien d’initiatives populaires allant dans le sens d’une diminution des profits du grand capital ont-elles passé la rampe? Aucune. Ce dispositif de notre démocratie directe est réellement remarquable. Mais notre opinion publique est contrôlée presque comme celle de l’URSS au point que les peuples d’Europe s’écrasent de rire en apprenant que les Suisses votent contre une semaine supplémentaire de vacances. L’université de Zürich a fait l’analyse de la presse suisse au lendemain du 29 novembre 2020. Quatre journaux romands ont consacré un petit peu plus de place aux commentaires positifs, mais quinze journaux alémaniques sont beaucoup plus négatifs. Le meilleur est Le matin.ch avec +19, suivi du Temps avec +15 et les pires sont nzz.ch avec - 42 et La Weltwoche avec - 74 . Sur les 10 votations où la double majorité n’a pas été atteinte, seules 2 faisaient l’objet d’une réponse à une initiative populaire, les 8 autres répondaient à des propositions venues des autorités.

Si cette double majorité se justifie pour empêcher la Confédération de s’attribuer des compétences qui viendraient à échapper aux cantons, il faut bien admettre que ces votes ne correspondent pas à cette problématique. La remise en cause formulée relative au poids respectif du vote appenzellois et zurichois mérite examen mais, j’ai bien peur qu’elle ne permette que de cacher «la merde au chat».

Nous sortons d’une confrontation particulière où les citoyens et citoyennes de ce pays se sont mobilisés pendant quatre années en mettant des drapeaux à leurs balcons. Au printemps, environ 80% de la population allait voter oui. Le jour du vote, ils et elles n’étaient plus que 50,7% et particulièrement négatifs dans les petits cantons. Cela malgré l’engagement des églises, de 130 ONG, d’une importante fraction de la droite et de toute la gauche, de l’envoi de 50'000 cartes, du déploiement de 80'000 drapeaux et de l’activité remarquable de 450 comités locaux. Qui peut croire encore à la pertinence de cette démocratie directe?

Pierre Aguet


Le double visage de Jan Tschichold

Après une période faite de recherches et d’expérimentations (dont il a été question dans le précédent billet), Jan Tschichold s’installa à Berlin. Il y avait été appelé par Paul Renner – auteur du caractère Futura (appelé Europe en France) – comme chargé de cours à l’École des enseignants de Munich.

Il faut rappeler que l’évolution professionnelle de Tschichold s’est déroulée en une période où l’Allemagne et l’Europe étaient ébranlées par les séquelles de la Première Guerre mondiale, par les tristes événements qui s’ensuivirent… En raison de son engagement en faveur d’une typographie considérée comme « bolcheviste », Tschichold s’était fait moult ennemis. Emprisonné en 1933 par les nazis, sans autre motif que sous l’accusation d’être un «artiste dégénéré», il dut, comme bien d’autres rénovateurs, s’expatrier dès sa sortie de prison. La prise de pouvoir par les fascistes et hitlériens, en Allemagne, sonna le glas d’une période extraordinaire de créativité et de rénovation artistique. Dont témoigne son ouvrage «Die Neue Typographie» (publié en 1928), qui avait fait sensation. Tant par son contenu didactique que par sa (révolutionnaire !) présentation typographique.

C’est dans un essai intitulé «Où en sommes-nous aujourd’hui?», rédigé en 1932, que l’on constate que ses convictions innovantes en matière de typographie chancellent… Ainsi s’opposera-t-il, désormais, aux typographes de l’avant-garde qui excluent de leurs travaux tout autre caractère que la grotesque. Les premières années d’exil, à Bâle, sont, sur le plan économique, difficiles pour lui et sa famille.

La présentation des travaux de Tschichold comme ses écrits éclairèrent, dès lors, son revirement stylistique. L’ex-révolutionnaire typographique se complut dans la disposition axiale, utilisa les caractères classiques, c’est-à-dire à empattements. Cette conversion étonnante s’explique, en partie, par le fait qu’il n’admettait pas que le national-socialisme ait récupéré les bases de la «nouvelle typographie».

Il n’en reste pas moins vrai que, qualifiés de « traditionnels », les travaux typographiques de Tschichold ont été appréciés, leur niveau de qualité demeurant fort élevé. Auteur d'ouvrages fondamentaux, concepteur du caractère Sabon, il est décédé au Tessin en 1974.

Roger Chatelain


Une belle époque???

En apprenant qu’un livre allait être publié sur la vie de Vevey au tournant du 20ème siècle, assez chauvin pour ma ville, je l’ai immédiatement commandé pour l’ajouter à tous les documents déjà lus sur ce thème et entassés dans ma bibliothèque. J’ai lu: «Vevey 1860-1914, La belle époque». Je n’ai pas repéré que l’auteur, Daniel Reymond, avait ajouté un point d’interrogation à son titre.

Si l’énergie entrepreneuriale de cette époque est décrite avec enthousiasme, si ceux qui installent le gaz, l’électricité, la distribution de l’eau sous pression sont bien mis en évidence, si le fait que Vevey est considérée, à cette époque, comme la deuxième ville du canton est souligné avec forces statistiques, si son cadre géographique privilégié et son climat expliquent la construction de nombreux hôtels de grand confort vingt ans avant Montreux, l’auteur consacre de nombreuses pages à la misère ouvrière qui caractérise cette belle époque. Et cela est assez rare pour être souligné.

Dans sa préface, Françoise Lambert, directrice du musée du vieux Vevey, son ancienne étudiante, ne s’étonne pas de retrouver Daniel Reymond avec ses convictions humanistes, sa révolte contre les injustices sociales, son intérêt pour les mouvements populaires, notamment les révolutions. S’il n’y a pas eu de révolution à Vevey au tournant du siècle, les grèves et les manifestations très nombreuses et brutales n’ont pas manqué. L’auteur s’attarde sur le temps de travail, sur les salaires de misère, sur les conditions d’habitat et d’hygiène déplorables des ouvriers qui ont réalisé cette formidable expansion de l’économie veveysanne et régionale.

Pour établir cette large fresque sur ce tout petit territoire, l’auteur a l’humilité de citer ses sources en reprenant les chiffres et les commentaires des témoins, des acteurs et enfin des historiens auxquels il se réfère. Il note leurs noms et copie leurs textes présentés en italique. Cela m’a donné le plaisir supplémentaire de rencontrer de nombreux amis. Il faut dire notre reconnaissance à un historien qui sait, à côté des faits historiques, des succès industriels, des réalisations spectaculaires, décrire avec force les conditions de travail et d’habitat de la classe laborieuse, celle qui a souffert pour réaliser de grandes choses.

Ce livre a été publié par les éditions de la Thièle à Yverdon-les-Bains. Il est d’une facture remarquable, rempli de photos plus originales les unes que les autres. Il mérite un large coup de chapeau.

Pierre Aguet


100 ans de Fernand Brique

Notre Président André Burgy a rendu visite à notre nouveau centenaire Fernand Brique. Ce dernier est né le 14 octobre 1920  à Farvagny-le-Grand. Après un apprentissage de boulanger-pâtissier au sein de l’entreprise familiale, il est parti terminer sa formation dans le canton d’Appenzell. Il a entamé son école de recrues au début de la dernière guerre en 1940 et a passé 750 jours sous les drapeaux. Il se marie en 1948 et de leur union sont nés 3 enfants. Le jeune boulanger-pâtissier a rapidement changé de cap professionnel. Engagé comme ouvrier à la Direction des téléphones de Fribourg, il y a travaillé pendant 37 ans, jusqu’à sa retraite. Fernand a vécu seul dans sa maison de Villars-sur-Glâne après le décès de son épouse, et ceci jusqu’en février 2020. Avant la crise sanitaire engendrée par le Covid 19, il a intégré la Résidence Les Martinets. A noter qu’il ne prend aucun médicament et qu’il se déplace seulement à l’aide d’une canne. Notre Président, au nom du groupement des retraités Poste & Swisscom de Fribourg, lui a offert 3 bouteilles de vin et lui souhaité encore une bonne santé.

François Pachoud


La gauche brahmane.

Dans sa dernière chronique, Michel Bühler se permet de dire que «il me semble que». Il justifie cette façon de s’exprimer par le fait qu’il n’a fait que des études secondaires. «Je n’ose pas parler comme un philosophe ou un sociologue. Je suis conscient de mes limites». Que devront dire les citoyens et les citoyennes qui n’ont étudié qu’en primaire? Les voilà définitivement largués et de plus en plus enclins à faire confiance à des Trump ou à des Blocher, ces hommes qui semblent mieux les comprendre. A un congrès du PSV à Lausanne, Pierre-Yves Maillard avait attiré l’attention de ses camarades sur ce phénomène: «Il n’y en a plus que pour les universitaires dans ce nouveau parti socialiste.» Avec lui, je pense qu’il va falloir tenir compte de cette nouvelle donne et faire en sorte que ceux qui n’ont pas eu le privilège d’une formation qui va jusqu’au master ou au doctorat, puissent avoir encore leur mot à dire dans ce qui fut le parti des travailleurs.

Thomas Piketty analyse ce phénomène dans son dernier livre: «Capital et idéologie». Les partis sociaux-démocrates, dans les décennies d’après-guerre ont été les partis des travailleurs, très attachés à une meilleure répartition des richesses. Dès la fin du XXe siècle, ils sont devenus les partis des diplômés, la gauche brahmane. Pas la gauche caviar. Elle perd progressivement son électorat populaire. Jusque dans les années 1980, plus ils étaient diplômés, moins les électeurs votaient à gauche. Depuis 1980, c’est le contraire. Quelques exemples. En 2016, pour la première fois aux Etats-Unis, parmi les 10% des plus hauts revenus, les démocrates font mieux que les républicains. En 2012, lors de l’élection de François Hollande, la gauche doit sa victoire aux plus hauts diplômés. François Hollande obtient 47% des suffrages des sans-diplôme, 50% des diplômés du secondaire et 58% des diplômés supérieurs. Thomas Piketty précise que cela ne tient pas à la personnalité des candidats, car ce phénomène est confirmé dans les élections de 2002, 2007, 2012 et 2017. Beaucoup de ces diplômés doivent leur succès académique au fait que la gauche s’est constamment battue pour l’égalité des chances, spécialement au niveau de la formation. Surtout s’ils sortent d’un milieu modeste, ils restent reconnaissants aux partis de gauche. L’ancien parti des travailleurs devient le parti des gagnants du système éducatif et progressivement se sépare des catégories populaires qui le considèrent comme arrogant. En 1956, 75% des électeurs n’avaient qu’un diplôme primaire. En 2012, ils ne sont plus que 18%. Ce sont des chiffres français mais en Suisse, aux Etats-Unis et dans tous les pays développés le phénomène est le même. Il s’agit de s’en réjouir.

Revenons en Suisse. C’est une chance pour notre gauche politique et syndicaliste que de pouvoir compter sur cet apport considérable de militants nouveaux bien formés. Cela se traduit par des élus et élues brillant-e-s et efficaces dans nos diverses instances, à tous les niveaux. Mais il faut être absolument attentif à deux choses: ces brillant-e-smilitant-e-sdoivent prendre le temps de fréquenter la base, de l’écouter, de lui laisser une certaine influence. Eviter de paraître arrogants et de n’être heureux qu’entre eux. Ne plus se contenter des bons salaires correspondant à leur formation et à leur job et revenir à cet objectif qu’ils négligent trop: se battre pour une meilleure répartition des revenus de l’activité générale. Une des clés: une imposition lourde des profiteurs du système capitaliste. N’est-ce pas un système que l’on a promis de dépasser?

Pierre Aguet


Le double visage de Jan Tschichold

Révolutionnaire typographique en 1925, révisionniste en 1938, chantre du classicisme dès les années quarante, voilà résumé l’itinéraire de Jan Tchichold,  personnalité hors du commun. Laquelle a inscrit son nom dans l’histoire de l’imprimerie, grâce à son rôle de chef de file des avant-gardistes.

Né en 1902 à Leipzig, il avait l’écriture, voire la typographie, dans le sang. Une vocation renforcée par un père peintre en lettres et l’environnement culturel de la ville. Ainsi, à l’âge de 12 ans, il a l’occasion de visiter l’Exposition mondiale des métiers du livre et des arts graphiques (Bugra). Il y retourne à plusieurs reprises, en profite pour découvrir l’écriture d’autres civilisations. Ses loisirs, l’adolescent les consacre à différents exercices de dessin et de calligraphie…  Son rêve : devenir professeur de dessin. Pour atteindre cet objectif, il fréquente, durant trois années, l’École normale d’instituteurs. A 17 ans, il entreprend des études à l’Académie des arts appliqués et des métiers du livre de Leipzig.

Ensuite, il s’installe comme designer indépendant et devient conseiller typographique d’une imprimerie. Et c’est le choc! La première exposition des travaux du Bauhaus, à Weimar, en juillet 1923, l’impressionne, le fascine. Très rapidement, il comprend qu’une importante rénovation artistique vient d’être mise sur orbite. Dans son travail typographique, il ne se fait pas faute d’assimiler et de développer le style général qu'il a vu accroché aux cimaises. L’esthétique présentée est révolutionnaire : disposition asymétrique de la composition, utilisation exclusive des caractères grotesques (sans empattements). Parallèlement, il entre en contact avec les constructivistes et les rénovateurs, avec des artistes russes et polonais. Il fait la connaissance de László Moholy-Nagy, se lie d’amitié avec lui…

En 1925, Jan Tschichold patronne la publication d’un numéro spécial des Typographische Mitteilungen. Titre choisi: «Typographie élémentaire». Ce cahier exceptionnel, où s'expriment plusieurs créateurs graphiques, le propulse au premier plan. Il devient la personnalité de référence de ce que l’on ne tardera pas à appeler «la nouvelle typographie».

On verra, dans un prochain billet, le spectaculaire retournement, c'est-à-dire l'autre face de cette œuvre historique.

Roger Chatelain


EN SORTIR ET BIFURQUER

Si vous n’avez pas encore lu ce livre, rédigé par une cinquantaine d’intellectuel·le·s de chez nous et publié aux Editions d’en bas, n’attendez plus. Ils, elles expriment tous, toutes, le vœu de bifurquer. On pourrait résumer cela par cette phrase relevée dans la contribution de Philippe Roch: «Je crains qu’à la sortie de la pandémie nous nous précipitions pour recréer le monde d’avant, celui de la croissance et de la compétition, des déchets, du gaspillage des ressources, de la destruction des écosystèmes et des grandes disparités sociales et que l’on oublie nos questionnements sur le sens de la vie et les leçons de modération et d’entraide, de bonheur simple et d’émerveillement que nous aura donné cette épreuve collective.»

Si je me suis amusé de deux coquilles et de lire, sous la plume de Jean-Pierre Ghelfi, que l’un des professeurs très écoutés de notre temps s’appelle Thomas Piquette, comme un mauvais vin et sous la plume de Jean-Claude Rennwald que la mondialisation nous avait conduits à une diminution des revenus du capital par rapport aux revenus du travail. Je suis reconnaissant à ces deux camarades de faire aussi des propositions qui me tiennent à cœur et que j’ai proposées en septembre.

Jean-Pierre Ghelfi propose de retourner à des impositions très progressives pour les hauts revenus comme celles pratiquées aux Etats-Unis. Elles avaient atteint un taux maximum de 91% lors de la dernière guerre mondiale et étaient encore de 70% en 1964. Au Royaume-Uni, c’était encore 83% à la fin des années 70. Jean-Claude Rennwald préconise la semaine de 32 heures en donnant de nombreuses bonnes raisons. J’en préconise 30 pour d’autres raisons encore: l’arrêt de la fabrication de gadgets qui ne servent qu’à enrichir les plus malins et à remplir nos poubelles et pour une organisation différente du travail: il s’agirait de ne travailler que 6 heures par jour, de 7 à 13 heures ou de 13 à 19 heures. Cela permettrait à un couple de travailler, l’un le matin, l’autre l’après-midi. Les travaux domestiques seraient mieux répartis, nous atteindrions plus vite la parité homme-femme, le plafond de verre serait définitivement crevé.

Lisa Mazzone propose aussi une diminution drastique de l’utilisation de l’aviation. Comme moi, elle fixe à 1000 kilomètres la distance qui peut justifier l’utilisation de ce transport en remplacement du train. Elle en limite aussi les heures de vol entre 7 et 22 heures et demande que ces compagnies payent, comme toutes les autres, la TVA et l’impôt sur les carburants.

Ce livre fourmille de propositions plus intelligentes les unes que les autres. Peut-être sont-elles trop souvent exprimées en termes de souhaits et pas assez en formes de propositions concrètes auxquelles les autorités, les citoyens et citoyennes auront à répondre oui ou non. Merci.

Pierre Aguet


Amicale des Anciens de l’imprimerie - Lausanne

Lausanne, le 5 novembre 2020


COMMUNICATION  IMPORTANTE

A tous les membres de l’Amicale,

En raison de la pandémie de la  Covid19 qui se prolonge, et d’entente avec le président, nous avons décidé de supprimer toutes les activités de notre amicale jusqu’à l’assemblée générale qui reste prévue au mardi 26 janvier 2021 à 14h30 à Saint-Marc.

Sont donc supprimées :

  • La réunion pour nos octogénaires et nonagénaires du 24 novembre 2020
  • Le repas de fin d’année du 15 décembre 2020
  • Le Petit-Nouvel-An (salées au fromage) du 5 janvier 2021

Nous comptons sur votre compréhension et en vous adressant nos vœux pour votre santé, nous vous adressons nos cordiales salutations

Pour le comité de l’Amicale


Michel Pitton, trésorier


LE MUSEE SUISSE DE L’ORGUE à ROCHE

Avec un groupe d’amis formé lors de la Fête des vignerons de 1999, nous sommes allés visiter le Musée suisse de l’orgue à Roche. Ce fut un émerveillement assez semblable à celui que l’on pouvait éprouver dans notre enfance. Ces instruments, tous plus beaux les uns que les autres, ne se contentent pas d’être beaux, ils vibrent, ils chantent et nous enchantent. Dès que le guide les caresse, ils se mettent à produire des musiques aussi variées qu’originales. Et il nous est rappelé que, si nous ne les rencontrons plus guère que dans les églises, ils mirent des siècles avant d’y entrer.

Nous avons eu la chance d’être reçus par Monsieur Alexandre Piano, un passionné. Il nous a conduits à travers ces instruments en commençant par une reconstitution d’un des premiers orgues créés en Grèce environ 300 ans avant notre ère. Il a terminé par l’orgue de la Radio romande qui date des années 1930 et qui ressemble à une véritable usine. On peut l’admirer depuis dessus, dessous et par-devant. Sa puissance remplit, à la faire trembler, l’immense grange dans laquelle sont exposés ces trésors.

Monsieur Jean-Jacques Gramm, le fondateur du musée, un peu par hasard, s’est inquiété du fait qu’un orgue splendide était cassé et jeté à la décharge. Il en a pris soin ainsi que de tous ceux qui risquaient le même sort. Lorsque ses sauvetages devinrent un peu plus nombreux, il trouva l’appui de Monsieur Pierre Margot, à l’époque, responsable des monuments historiques du canton de Vaud. Ce dernier lui proposa de s’installer dans l’immense grange en ruine que la municipalité de Roche envisageait de démolir. Ce bâtiment, pour le moins aussi remarquable que la collection, a donc été préservé par les orgues qu’il fallait sauver de la destruction.

Le créateur de cette magnifique collection a 94 ans. Il prend un peu de recul, mais il a la chance d’avoir trouvé des passionnés qui poursuivent son œuvre magnifique.

Ce qui m’enthousiasme aussi, c’est l’intelligence de la municipalité de Roche qui a tout fait pour que réussisse ce projet un peu fou. J’ai pu admirer la réalisation de la maison de commune que je considère comme l’une des plus belles de notre canton. Ayant bénéficié des commentaires pleins d’émotion de l’ancien syndic, Monsieur Gremion, devant cette belle maison bernoise, je ne m’étonne pas que cette petite commune – elle explose ces dernières années – se soit engagée à réussir un tel pari.

Ajoutons que dans cette «entreprise» tout est géré bénévolement: transports, reconstructions, présentations, administration. Ces passionnés n’ont pas été boudés non plus par les fondations très diverses, par les généreux donateurs privés et par la Loterie romande. Le remontage de certaines «trouvailles» coûte des centaines de milliers de francs. Pour l’exemple, un orgue familial trouvé dans une ferme de l’Emmental n’a coûté que 70 francs alors que sa remise en état a coûté 40 000 francs en 2009.

Allez visiter ces trésors. Vous en ressortirez les yeux brillants comme quand vous étiez enfants et les oreilles pleines de musiques. Il faut s’annoncer au 021 960 46 58 ou à «reservation@orgue.ch».

Pierre Aguet


Barbarie ou sérénité?

Allons faire un tour dans la macroéconomie. De nombreux livres sont truffés de chiffres qui donnent le vertige. Ces chiffres sont tellement démesurés qu’il est très difficile d’imaginer ce qu’ils représentent vraiment. Depuis quarante ans, depuis le triomphe du néolibéralisme, on ne favorise plus que les milliardaires. En Suisse comme ailleurs. Les milliards s’entassent dans leurs coffres. Ils ne savent plus qu’en faire et les Etats s’endettent.

Les Etats-Unis annonçaient, au 31 décembre dernier, une dette de 54 325 milliards de dollars, plus de 250% du PIB, produit intérieur brut annuel. Accélération. Les dettes publiques et privées ont augmenté en un an de 2440 milliards de dollars. Un chiffre qui correspond au PIB de la France. C’est cette accumulation de dettes qui maintient la croissance américaine. Pierre Larrouturou rappelle dans «Aujourd’hui, l’esprit se révolte» qu’il faut 5 doses de dette pour une dose de croissance. Et la Chine, déstabilisée par la crise de 2008, fait la même chose. Sa dette équivaut aussi à 250% de son PIB. Si un milliard de billets de 1000 francs représente un «tas» de 80 mètres, 255 000 milliards représentent une hauteur de plus de 20 kilomètres. Inimaginable. Terre-lune = 384 400 kilomètres. La dette mondiale, à fin 2019, atteint justement le record de 255 000 milliards de dollars, ce qui représente 322% du PIB, c’est-à-dire de la richesse que l’humanité est capable de produire en trois ans et trois mois. Et cela avant les sommes fabuleuses que les Etats ont promises pour endiguer les effets du coronavirus.

En août 2007, Michel Rocard affirmait: «Plus personne n’ose parler de capitalisme, or ce système entre dans une crise suicidaire à moyen terme pour l’humanité.» Michel Rocard n’est plus là et nous sommes rentrés dans son moyen terme avec les crises climatiques, financières, sociales, démocratiques. Nous approchons du point de non-retour, du point d’effondrement. Je tire du livre cité plus haut l’information selon laquelle, en 2019, si la dette fédérale des Etats-Unis a augmenté de 2,3%, la dette privée a, elle, augmenté de 11,4%. Or, ce sont bien les dettes privées qui sont les plus dangereuses. Elles ont été à l’origine de la crise de 2008 et des millions de faillites dont celle de Lehman Brothers a été la plus médiatisée.

Copions ce qu’a fait Roosevelt en accédant au pouvoir. Il a su maintenir la démocratie dans son pays alors que les peuples d’Europe sombraient dans la dictature et la barbarie. Qu’a-t-il fait? Il a exigé des prélèvements fiscaux considérables chez ceux qui bénéficiaient du régime capitaliste. D’entrée, le budget fédéral a été multiplié par trois. Des millions d’emplois ont été créés. Le budget est resté équilibré par des impôts prélevés sur les bénéfices des entreprises et les revenus des plus riches. Il a été traité de communiste, l’injure suprême. La guerre a multiplié son budget par 10 en quinze ans. Les millionnaires l’ont détesté, mais des millions de femmes et d’hommes ont retrouvé la dignité. Un exemple à suivre.

Pierre Larrouturou plaide pour une taxe sur les transactions financières proposées en 1972 déjà par le Prix Nobel James Tobin. Si nous payons tous une TVA sur tous nos achats essentiels, pourquoi ceux qui achètent des actions ne devraient-ils par passer aussi à la caisse? Comme avant la Deuxième Guerre mondiale, préférons-nous risquer la barbarie ou au contraire choisir la sérénité?

Pierre Aguet


Typographie à l'ancienne

Encre & Plomb, atelier-musée vivant des métiers de l’imprimerie, situé à Chavannes-près-Renens, a élargi son audience ces dernières années… Le fait le plus marquant est constitué par l'édition d'un important ouvrage intitulé Typographes et imprimeurs en Suisseromande, «Une histoire», sorti de presse en 2018. Rédigé sous la direction du président Jean-Pierre Villard, ambassadeur de Suisse émérite, il comprend 328 pages, dont plus d'un tiers ont été composées et imprimées en typographie traditionnelle. Outre l'historique de l'imprimerie, le volume, bellement illustré, rassemble une soixantaine de «parcours de vies» d'anciens compositeurs et imprimeurs.

De surcroît, on note qu’une intéressante feuille d’informations, intitulée La Gazette «du pays de l’encre et du plomb», est périodiquement réalisée.

Il y a quelque temps déjà, grâce à une aide financière des pouvoirs publics, un atelier de reliure avait pu être équipé, un site internet élaboré et, afin d’assurer la logistique, des ordinateurs et copieurs mis en place…

Dans un cliquetis familier aux anciens, une Linotype et une Intertype produisent des lignes blocs. Une Ludlow est pourvue de plus de cent cinquante caractères, dans différents corps. Cette activité dans la composition chaude ravit les nombreux visiteurs. Lesquels s'ébahissent aussi devant les quelque mille deux cents casses renfermant des lettres mobiles, des caractères de légende. Les démonstrations d'impression typographique, sur différents modèles de presses en relief, sont également très appréciées.

En guise d’introduction, «le film du musée», fort bien réalisé (sous la conduite d’Alain Wenker, ancien directeur technique aux IRL), esquisse, en une quinzaine de minutes, l’histoire de l’écriture et l’invention de Gutenberg (au milieu du XVe siècle) jusqu’à l’industrialisation de l’imprimerie.

Un lieu de mémoire, vibrant d’une tradition pluriséculaire, à voir et à revoir en des temps meilleurs (les visites ayant dû être annulées en raison de la pandémie).

Roger Chatelain

www.museeencreetplomb.ch


Le potentiel de la vieillesse – un trésor mis au jour ! (Jounée internationale des personnes âgées, 1er octobre )

“Les personnes âgées sont plus jeunes aujourd’hui” titrait récemment de la “NZZ am Sonntag”.

Les personnes âgées sont aujourd’hui physiquement et cognitivement mieux lotis qu’il y a 30 ans.
Les femmes et les hommes, âgés de 75 à 80 ans sont mieux pourvu en termes de réactivité, de mémoire et de compétences linguistiques que dans les années 1990. Ce sont les conclusions d’une équipe de chercheurs finlandaise. En conséquence, les activités et les attentes des
personnes âgées, ont également rajeuni en Suisse. La devise est : “participation et coopération plutôt que passivité”. Et à juste titre car, qui mieux que les seniors eux-mêmes ont l’expérience et les connaissances pour aborder les problèmes de circulation, de mobilité, de formes d’habitat et de projets informatiques et répondre aux besoins des personnes âgées.

Le succès du projet Gérontopôle dans le canton de Fribourg, par exemple, illustre les nombreuses opportunités qui peuvent découler de la coopéra-tion entre les générations pour le secteur public et l’économie.

Cette plate-forme est utilisée activement pour évaluer les projets publics et la recherche en fonction de leur impact sur la vieillesse pour examiner les questions d’urbanisme, de sécurité publique, de services de transports orientés clients, de santé, de formation continue et de formation en fonction de leur compatibilité avec l’âge, ainsi que pour rendre les innovations technologiques commercialisables. En fait, le Gérontopôle se développe de plus en plus en un pôle d’experts interdisciplinaires, dans lequel les entreprises et les organisations de seniors coopèrent, encoura-geant ainsi une politique qui profite à tous. Par exemple, les seniors
participent au projet de logement “Silver & Home” de la Haute Ecole de Gestion de Fribourg pour voir s’il est adapté au marché croissant des personnes âgées. Le Gérontopôle pose des jalons pour une participation intergénérationnelle égale à la construction de l’avenir, y compris avec les
plus âgés.

Il est important de bénéficier du potentiel et des capacités des seniors et de les utiliser dans l’intérêt de toute la société. La participation au niveau Communal, Cantonal et Fédéral est la clé de la solidarité intergénération-nelle. C’est aussi l’objectif du Conseil Suisse des Aînés.

Conseil Suisse des Aînés

La Coprésidence : Bea Heim & Roland Grunder


Suppressions des facteurs après celles des Offices postaux?

Et voilà, «on remet ça!» Un professeur «en management» de l’EPFL annonce avec fracas: «Une desserte quotidienne des ménages ne se justifie plus.» Rien que ça… à se demander si ce professeur ne ferait pas mieux de rester à la maison. Mais voilà, son idée crasse fait du chemin puisque je lis dans «Le Matin Dimanche» du 20 septembre dernier ceci: «A Bassecourt, La Poste teste la distribution hebdomadaire.» Avec le nouveau directeur général, rien ne s’arrange.

Le fric, rien que le fric, voilà ce que veulent ces professeurs «en management des industries de réseau» et bien sûr la direction de La Poste, cela au détriment des emplois et du service public.

Encore une fois, tout se fait en catimini sans que personne ne bouge. On commence par distribuer le courrier un ou deux jours par semaine, ce qui permet à La Poste d’inciter les gens à s’habituer au courrier électronique, et tant pis pour les personnes qui ne sont pas outillées pour cela.

Si La Poste se trouve dans cette situation, c’est qu’elle n’a pas su (ou voulu) s’approprier, à l’époque, les courriers électroniques alors que c’était de son ressort. Bien sûr, naguère, c’était encore «PTT», mais je doute que les directions générales qui se sont succédé n’aient rien vu venir. Si c’était le cas, alors elles étaient incompétentes.

Et maintenant, comme déjà dit, la DG, voire l’autorité politique, veut faire payer le personnel en le licenciant, en délaissant les usagers qui doivent se débrouiller, bref cela uniquement pour gagner… du fric!

Et le syndicat dans tout ça, on ne l’entend pas beaucoup… ou alors je suis sourd. Bien sûr, manifester pour que rien ne bouge, c’est difficile. Il faut absolument défendre les collègues postiers et tout faire pour que «l’expérience de Bassecourt» échoue. Et que ces professeurs «en management des industries de réseau» restent à la maison, car ils doivent coûter cher à l’EPFL!

Eric Voruz


PostFinance ou L'Entreprise qui voulait se faire aussi grosse que les banques

Il était une fois une administration fédérale des PTT qui, sous un régime de monopole, gérait les services postaux ainsi que les télécoms sur le plan national. C’était un temps où on ne lui demandait pas de faire des bénéfices (mais il y en avait), juste d’assurer le service public. Et pour cela elle avait du personnel en suffisance qui disposait du temps nécessaire pour offrir des prestations de qualité. Non, non, ce n’est pas si vieux…

Au sein de l’entité Poste, le service des chèques postaux assurait un service de paiements national simple, efficace et sûr au service de l’économie et des particuliers. Entreprise ou privé, tout le monde pouvait ouvrir un compte de chèque postal. C’était gratuit et chacun recevait des bulletins de versement, vierges ou imprimés à son nom, des enveloppes qu’il n’était pas nécessaire d’affranchir pour les envois au service des chèques. Bref, tout ce qui était nécessaire à l’exploitation du compte. L’usager recevait gratuitement chaque mois un relevé détaillé de ses opérations et ce compte courant bénéficiait d’un modeste intérêt.

Les libéralisations survenues aux PTT au début des années 1990 n’étaient que les prémices aux grands changements qui allaient survenir quelques années plus tard. Les socialistes qui avaient déjà depuis longtemps abandonné la lutte des classes au profit d’une adhésion totale aux thèses de l’économie de marché n’opposèrent donc pas de résistance à la séparation de la poste et des télécoms qui intervint en 1998. Et les syndicats, qui étaient dans la même ligne, n’ont pas réagi non plus. Il ne s’est donc trouvé que les forces d’extrême gauche et une minorité de syndicalistes pour tenter de s’opposer à cette réorganisation, en vain.

La route des privatisations était ouverte. Entre-temps, le service des chèques postaux avait magnifiquement réussi la numérisation de son service des paiements. Avec un logiciel de haut niveau, il créait le réseau «Yellownet» pour devenir le numéro un de l’e-banking en Suisse. Sous sa nouvelle appellation PostFinance, elle se prend à croire qu’elle peut devenir aussi grosse qu’une banque. Et comme la grenouille de la fable: «Envieuse, s’étend, et s’enfle, et se travaille / Pour égaler l’animal en grosseur.» La voilà donc qui crée des comptes d’épargne et des cartes de crédits. Au travers de grandes banques, elle offre des fonds de placements et des hypothèques avant d’introduire le négoce en ligne via son réseau «Yellowtrade». Syndicat et PS applaudissent, sans se demander si c’était bien là le mandat d’un service public.

En 2013, PostFinance devient une SA, soumise à l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA)… mais aussi soumise «aux lois du marché». Les usagers sont les premiers à en faire les frais: c’est d’abord l’enveloppe qu’il faudra affranchir pour envoyer ses paiements, puis c’est la gestion du compte qu’il faudra payer, d’abord ceux qui possèdent le moins, mais ensuite tout le monde. Les relevés ne sont plus gratuits et le matériel non plus. Enfin, pour se renseigner, les téléphones avec PostFinance sont devenus payants, et cela dès la connexion avec l’automate qui vous répond, c’est-à-dire le plus souvent bien avant d’avoir pu obtenir un interlocuteur. Je n’ai pas vu beaucoup de protestations syndicales concernant tous ces frais supplémentaires.

Pourtant, PostFinance n’a pas encore accès à l’octroi de crédits et d’hypothèques et elle en a maintenant besoin pour faire face aux devoirs du marché» et en particulier à la charge des intérêts négatifs. Cela, dans une situation économique morose.

Aujourd’hui, le Conseil fédéral veut autoriser la «banque postale» à octroyer des crédits et des hypothèques. En parallèle, il compte privatiser partiellement PostFinance. Les défenseurs des travailleurs ont salué la décision du Conseil fédéral… mais ils s’inquiètent maintenant des conséquences d’une privatisation partielle.

Un peu tard pour commencer à se mobiliser, vous ne pensez pas?

Jean-Jacques Maillard


AMICALE DES ANCIENS DE L’IMPRIMERIE - LAUSANNE

Sortie d’été à Morges

Filets de perches Restaurant «Le Casino»

Mardi 18 août 2020

Chères amies, chers amis,

Après cette longue interruption due à la pandémie Covid19, nous pouvons reprendre nos activités et nous vous invitons à participer à notre repas filets de perches qui aura lieu, par n'importe quel temps, le mardi 18 août 2020 au restaurant «Le Casino» , Morges (en face du débarcadère CGN)

Déplacement par bateau :

Aller :        Départ Ouchy    10 h 50
                    Arrivée Morges  11 h 24

Retour      Départ Morges  16 h 52
                    Arrivée Ouchy   17 h 10

Chacun prend son billet                 

Vous pouvez également vous déplacer avec les CFF, en voiture privée ou à pied                                    

Programme

11h45   Apéritif offert par la caisse d’entraide CMID sur le quai

12h30   Repas au à la Terrasse du restaurant «Le Casino» :

  • Salade mêlée
  • Filets de perches, pommes frites
  • Dessert maison ou coupe glacée
  • Café

Les boissons pendant le repas sont comprises dans le prix, sauf les pousse-café                                

Prix spécial reprise : Fr. 30.00  pour les membres
                                           Fr. 40.00  pour les accompagnants

Le montant de votre participation sera encaissé sur place.
Merci de préparer le montant exact.                          

Inscriptions :    Jusqu'au vendredi 7 août 2020 (délai à respecter)
auprès du trésorier Michel Pitton au moyen du coupon
ci-dessous ou par courriel : michel.pitton[at]formatyp.ch

Inscription pour la sortie « Filets de perches », à Morges le mardi 18 août 2020

(A  renvoyer jusqu’au vendredi 7 août à Michel Pitton, Pierrefleur 66, 1004 Lausanne ou par courriel à : michel.pitton@formatyp.ch

Nom et Prénom:                                                                                                                    

Je participerai    seul           accompagné de :                                                            
Je me déplace    en bateau       moyen de transport individuel (bus, voiture, à pied)


Il se voulait le disciple de Didot

Dans l'introduction à son Traité de typographie, publié en 1854, maintes fois réédité, Henri Fournier (1800-1888) fustige l'emploi des caractères Romains anciens, dits elzéviriens. Il leur préfère ceux du type Didot, qualifié d'« excellent étalon national».

Fernand Baudin (1918-2005) s'est exprimé sans ambages dans son (monumental) Effet Gutenberg, paru en 1994 : «Le style Didot est l'aboutissement extrême de l'esprit doctrinaire introduit en typographie [...]. Il se caractérise, c'est bien connu et bien visible, par un contraste absolu entre les pleins, qui vont jusqu'à l'obésité dans certaines graisses, c'est le cas de le dire, et les déliés, qui sont filiformes, étiques dans tous les corps et dans tous les cas. Et cela au mépris de toute lisibilité. C'est-à-dire, en dernière analyse, au mépris du lecteur...»

En contrepartie, on me permettra de ne pas adhérer entièrement à la critique, un rien acerbe, qu'avait exprimée mon confrère (et ami) belge. Un quart de siècle est passé... Il me paraît donc opportun d'en appeler à un exemple récent. Lequel n'émane pas de n'importe qui, en tout cas pas d'un nostalgique de la «typographie de papa»! En effet, dans la (superbe) monographie consacrée à Alfred Latour (parue chez Actes Sud en 2018), le maître d’œuvre graphique Werner Jeker a su, magistralement, mettre en valeur le style Didot. Une réussite collant parfaitement avec l'esprit entourant les réalisations de cet artiste (1888-1964), heureusement sorti de l'oubli, dont on rappellera qu'il avait réalisé des vignettes typographiques de belle venue..

En se voulant le disciple de Didot, Henri Fournier avait été sévère à l'égard des caractères classiques, soit à empattements triangulaires (le Garamond, police de la Pléiade, en étant le prototype). Parallèlement, on a vu que les types à empattements filiformes – qui n'ont ordinairement pas ma préférence – peuvent s'avérer adéquats, suivant leur utilisation et l'esprit du texte qu'ils sont appelés à servir.

Tout cela tend à confirmer qu'aucune exclusive n'est de mise en typographie.

Roger Chatelain


Blocher: 2,77 millions de francs? UNE HONTE!

Voilà le multimilliardaire, sieur Blocher, qui veut récupérer 2,77 millions de francs de la caisse de retraite, montant représentant les années de cotisations lorsqu’il était conseiller fédéral.

Argument? Il ne veut pas que la Confédération dilapide «son» argent et comme il dit, il préfère donner cet argent à des institutions de charité, oui de charité! Comme il a toujours dit, il ne doit pas avoir de prestations sociales publiques mais uniquement des gestes de «charité».

Son coup de pub fait, il est temps de rectifier. Premièrement, et sur le principe, si un conseiller fédéral ou une conseillère fédérale sortant de charge gagne par la suite davantage que le montant de la rente 2e pilier, dite rente n’est pas versée. Le montant reste dans le fonds du 2e pilier – et non dans la caisse de la Confédération. Premier mensonge.

Deuxième mensonge: après avoir saigné des entreprises telles que Alusuisse, Lonza, banques et médias, pour ne compter que celles-ci, il a spéculé et gagné frauduleusement des montants comptant par millions. Il a torpillé des entreprises industrielles et de services mettant sur le carreau beaucoup d’employé-e-s. Dire ensuite qu’il défend les classes modestes et moyennes n’est que «miroir aux alouettes».

Troisième mensonge: Blocher touche davantage que les 455 000 francs (salaire d’un conseiller fédéral). Donc dans ces conditions et sur le principe, il ne touche pas la rente de conseiller fédéral retraité de 227 000 francs. Mais voilà, milliardaire qu’il est, les montants des dividendes ne sont pas inclus dans le calcul pour toucher la rente. Ainsi Blocher n’a pas d’activité lucrative puisqu’il vit sur sa fortune colossale… et les dividendes, y compris ceux de l’entreprise Ems-Chemie, entreprise qu’il a remise à ses descendants… mais touchant de substantiels dividendes, puisque actionnaire principal.

Quatrième mensonge: Blocher déclare: «Que va faire l’Etat de cet argent? Il va détruire la Suisse. Il va continuer de militer pour faire entrer la Suisse dans l’Union européenne». Et voilà la «feinte» de son histoire. Ne sachant plus par quel moyen il peut encore faire avancer son parti UDC, voilà qu’il vient sur ses soi-disant rentes 2e pilier qui lui seraient dues, alors qu’il a volontairement renoncé à cette rente. Mélanger Union européenne et destruction de la Suisse, Blocher veut faire croire que l’Etat dilapide «son argent» alors que cet argent reste dans le fonds du 2e pilier et non pas dans les caisses de la Confédération. Dans les faits, il veut soustraire le montant de 2,77 milions de francs du fonds 2e pilier, au risque de faire baisser les rentes des retraitées et retraités de la Confédération. Comment faire croire aux gens que le 2e pilier sert à faire rentrer la Suisse dans l’Union européenne? Comme d’habitude, Blocher prend les gens pour des imbéciles ou ignares… et malheureusement beaucoup le croient.

En définitive, Blocher utilise n’importe quoi pour faire valoir sa politique, sur des bases mensongères pour arriver à ses fins. Bref, un populiste menteur.

Eric Voruz


Après le coronavirus, sortir de l’anormal

De très nombreux intervenants(tes) envisagent de profiter de cette sortie de crise pour modifier sensiblement cette société qui fonce dans le mur. Ils, elles ne proposent que des généralités. On peut rêver et suggérer une série de décisions pour construire une société normale, où nos enfants et petits-enfants pourront vivre et s’épanouir. En ce XXIe siècle, la civilisation est proche de l’effondrement. Je vous invite à rêver avec moi:

1 Comme dans tous les pays du nord de l’Europe, la moitié des membres des conseils d’administration des entreprises, à partir de 20 employés, seront désignés par le personnel. Ainsi, une partie des bénéfices ne seront plus utilisés à manipuler l’opinion publique au profit des seuls actionnaires et la démocratie politique reprendra de la crédibilité. Les rémunérations s’approcheront du 1 à 12 récemment proposés. La corruption diminuera. Le personnel admettra plus facilement des efforts éventuels en cas de grandes difficultés économiques.

2  Les services publics seront prioritaires, mais l’économie privée sera encouragée et protégée des nombreuses lois paralysantes.

3  Les rémunérations mensuelles seront d’au minimum 4000 francs. A indexer.

4  Les services des ressources humaines seront interdits dans toutes les entreprises et remplacés par des services du personnel, lequel doit être considéré et pas exploité comme une marchandise.

5  Les bénéfices des entreprises et des privés seront imposés de manière progressive jusqu’à 80% à partir d’un million comme aux Etats-Unis pendant 40 ans et jusqu’en 1980. Ce million a été gagné par l’effort des autres et après cette importante ponction, il reste tout de même 200 000 francs pour vivre confortablement.

6  Les contacts et échanges avec les institutions sises dans les paradis fiscaux ne pourront être admis qu’avec l’accord des autorités fiscales.

7  Le temps de travail sera limité à 6 heures par jour afin de combattre la surproduction de gadgets qui ne sont utiles qu’à la poubelle et à l’enrichissement des plus malins. Seront visées 30 heures par semaine comme en Norvège ou en Allemagne avec 1366 heures par année. En 1996, Jeremy Rifkin analysait déjà, avec les Français Rocard et Larrouturou «La fin du travail». Il faut viser aussi la fin du chômage.

8  Ne travailler que le matin ou l’après-midi de façon à ce qu’un couple puisse se répartir mieux les tâches ménagères et l’éducation des enfants: de 7 à 13 heures et de 13 à 19 heures. C’est le moyen le plus efficace pour casser le plafond de verre et arriver à l’égalité des sexes. (Présenté au CN en 1994 «Des 3 x 8 aux 4 x 6»).

9  Imposer le kérosène comme le diesel et la benzine.

10 Interdire les vols réguliers de moins de 1000 km au profit du train.

11 Ne plus immatriculer de voitures individuelles qui ne soient pas électriques, à hydrogène ou au moins hybrides.

12 Taxer les camions étrangers qui traversent la Suisse de manière à ce que cela coûte plus cher que de mettre le camion (ou le container) sur le train.

13 Obliger la recherche en santé publique à utiliser les anciens remèdes ou anciennes molécules, non brevetables, à vérifier leur efficacité sur les nouvelles maladies. L’actuelle recherche ne vise qu’à trouver de nouvelles molécules ou vaccins pour en tirer pendant 20 ou 30 ans des bénéfices indécents, quitte à laisser mourir des gens pendant ces recherches de profits. La crise 2020 est très significative.

14 Tous les produits de l’industrie chimique proposés à l’agriculture seront interdits et   cette agriculture sera largement soutenue financièrement pour compenser la diminution temporaire de la production, pour arrêter le déclin des insectes et des oiseaux et favoriser la pollinisation.

15 La Suisse devenue un paradis de justice, de démocratie, d’équité fiscale et sociale, il conviendra aussi de contrôler l’immigration. Notre petite superficie ne nous permettant pas un accueil illimité.

16 Pour beaucoup d’autres modifications parfaitement nécessaires, je vous invite à consulter les programmes des partis politiques.

On peut rêver. On peut agir. Merci à ceux qui le feront. Je suis trop vieux.

Pierre Aguet


Errances humaines liées au coronavirus

La crise du coronavirus est révélatrice du fonctionnement de notre monde. En quelques semaines, toutes les certitudes ont été bouleversées et ce qui paraissait inacceptable est devenu possible. Quelques exemples:

1) La pandémie a été perçue au début comme une «grippette» avant de se transformer en raz-de-marée sanitaire. Paniqués et/ou pas préparés, les Etats ont pris des mesures dans l’urgence. Certains ont choisi de mentir afin de cacher leur manque d’anticipation (masques inutiles!, équipements de protection du personnel médical insuffisants, etc.).

2) La sacro-sainte rigueur financière a volé en éclats. Tous les pays ont pris des mesures de soutien à l’économie en ouvrant les caisses. Les banques centrales ont ouvert des crédits en centaines de milliards.

3) Les instances médicales se sont écharpées sur les traitements à adopter.

4) Certains dirigeants du monde ont étalé leurs incompétences et leur égocentrisme.  Boris Johnson qui confine en dernier ressort, Trump et Bolsonaro qui ne voient que l’économie, etc.

En conclusion, le citoyen lambda ne sait plus trop qui croire. Conséquence: la tentation d’une mondialisation décisionnelle. Je dis attention, danger! Nous devons être vigilants et ne pas nous laisser guider vers le centralisme qui, inéluctablement, conduit à la dictature! Défendons nos Etats, nos institutions nationales et bien sûr, notre syndicat. Ne soyons pas naïfs ni complotistes, mais restons éveillés et attentifs aux changements et manipulations de tous ordres qui ont cours dans notre société.

Frédéric Jeanneret


Éviter un retour à l’anormal. Un exemple.

Surtout, écrivent beaucoup de penseurs inspirés, ne recommençons pas comme avant. Profitons de la sortie de cette période extraordinaire pour éviter un retour à l’anormal, cette civilisation qui fonce dans le mur, qui refuse de combattre le dérèglement climatique et la montée des eaux, la déroute des démocraties, l’accélération des inégalités sociales, l’augmentation de la pauvreté des peuples, l’anormal quoi. Une fois exprimés ces vœux, nous n’entendons pas la liste des réformes à entreprendre. Sont-elles trop nombreuses? Deux mots pour nous souvenir d’une récente révolution dont on a bien peu parlé dans nos journaux. Il ne faut pas donner des idées aux gens. Il y a dix ans, contrairement à tous les pays occidentaux, l’Islande a refusé de payer les dettes de ses banques au lendemain de la crise spéculative de 2008. Qu’a donc fait ce petit pays de 320'000 habitants?

Cela a commencé par des manifestations bruyantes autour des banques de Reykjavik. Armé de casseroles, le peuple a refusé de laisser son gouvernement régler les dettes de ses banques en janvier 2009. Chez nous, le Conseil fédéral n’a même pas protocolé sa décision de garantir les dettes de l’UBS. Comment aurions-nous pu aller dire non sur la place fédérale? Le processus a été plus loin puisque l’Islande est le seul pays qui a mis quatre de ses banquiers en prison. Ailleurs, ce sont les banques qui sont condamnées. Les banquiers ne sont jamais inquiétés. Normal, ils ne savent pas ce qui se passe dans leurs bureaux…
Ce peuple, bien décidé, n’a plus fait confiance à ses députés. Il a tiré au sort 900 personnes qui ont posé la question au peuple. Par deux fois celui-ci a confirmé cette décision de laisser les banques faire faillite à raison de 93% de oui. Le FMI a immédiatement dénoncé cette forfaiture et a classé le pays parmi les pays terroristes.

Le processus ne s’est pas arrêté là. 1000 personnes ont été tirées au sort dont n’ont été exclus que les députés sortants. Elles ont proposé que tous ceux qui l’envisageaient, se présentent pour créer une constituante. 523 personnes se sont annoncées. Elles ont désigné 25 rédacteurs(trices) choisis(es) presque toutes parmi les intellectuels(lles) bénéficiant d’une formation supérieure. Il n’y a eu parmi eux(elles) qu’un seul paysan. Ces 25 ont créé un site internet et ont soumis au monde entier leur travail au fur et à mesure de son avancement. Ils ont obtenu des conseils très utiles. A la fin, ils ont été unanimes à voter ce texte dont une des originalités prévoit qu’aucune richesse naturelle ne peut être privatisée. Deux regrets. Lors de sa large acceptation, seul 30% du corps électoral s’est déplacé et les nouveaux députés ne l’ont pas mise en vigueur. Ils ont tellement attendu que lors du renouvellement de la chambre, c’est une majorité de droite qui s’est imposée et que c’est l’ancienne constitution qui régit le pays. Une confirmation supplémentaire que, dans nos démocraties, une fois élus, les députés marquent une sorte de «haine» du peuple auquel ils peinent à rendre des comptes. Lire Edwy Plenel de Mediapart.  

La nouvelle Première ministre, Madame Siguroardottir a retiré la demande de son pays d’entrer dans l’UE en 2015. Le produit intérieur brut progresse de 4,2%. Le chômage est à environ 3% et le FMI ne tarit plus d’éloge sur cette réussite. Ils ont osé. Osons.  

Pierre Aguet


Capital et idéologie de Thomas Piketty

Pour un «partageux» de toujours, refaire le tour de l’histoire de l’humanité avec les lunettes d’un économiste-historien qui ne s’intéresse qu’aux inégalités, voilà un exercice passionnant. Il y a un mais. Le livre est écrit en petits caractères. Toutes les pages ou presque contiennent un tiers de leur surface en notes de caractères encore plus petits, environ 6,5. Il compte plus de 1200 pages. Autant parler d’une encyclopédie qui compterait 5 ou 6 livres «normaux». Les muscles de mes bras se sont renforcés. Le confinement m’a paru moins long.

L’enquête de Piketty illustre magistralement l’incapacité d’au moins 50 % de la population pauvre, au cours des siècles, de savoir défendre son légitime accès à la prospérité collective. La facilité des «élites» à justifier les inégalités qui les arrangent si bien n’a d’égal que l’attitude fragile et peureuse des pauvres. Comme des moutons, ils ne réagissent que lorsqu’ils n’arrivent plus à se nourrir. Ce comportement d’esclaves est à désespérer. Mais il s’explique aussi par la violence avec laquelle les riches maintiennent leur suprématie tout au long de l’histoire. Ce livre évoque les sociétés antiques, le moyen âge, les sociétés trifonctionnelles d’avant la révolution française, les sociétés esclavagistes et coloniales, communistes et sociales-démocrates, ainsi que l’hyper capitalisme inégalitaire issu de la révolution conservatrice des années 1980-1990. Il évoque les expériences européennes, étasuniennes, indiennes, chinoises, africaines et sud-américaines.

Le saviez-vous? Les japonais ont attaqué Pearl Harbor parce que les États-Unis avaient décidé de bloquer toute livraison de pétrole au Japon. Les Iraniens, les Chiliens, les Vénézuéliens, les Cubains connaissent tous cette façon qu’ont les Américains de faire la guerre. Étranglés, les Japonais devaient casser ce blocus avant d’être à sec, avant d’être paralysés.

Saviez-vous que depuis les années 1930 environ, et jusqu’à la fin des années 1970, on peut considérer les USA et l’Europe (excepté le conflit 39-45) comme des pays social-démocrates, même si c’est leurs adversaires qui conduisaient ces politiques redistributives?

Saviez-vous que pour y parvenir, les USA prélevaient des impôts allant jusqu’à 81% des hauts-revenus, en moyenne entre 1932 et 1980 ? Ce n’est qu’après Reagan qu’ils sont retombés à 28% et que dès lors, la croissance du revenu national a été divisé par trois, que les revenus les plus bas n’ont enregistré aucune croissance en 30 ans et en temps de paix. Que ni Clinton, ni Obama n’ont corrigé cette politique sous réserve que les 28% ont évolué jusqu’à 39%. Thatcher, en Grande-Bretagne, a passé ces taux que l’on ose à peine évoquer (81%), de 75 à 40%.

Saviez-vous que le parti démocrate américain était celui qui défendait l’esclavage? A force de dénoncer les républicains qui exploitaient les ouvriers, selon eux, encore plus que les esclavagistes n’exploitaient leurs esclaves, ils se sont retrouvés dans le camp de la gauche et ont inventé le New Deal en 1932, ont proposé le premier président noir, défendent une politique sociale plus active.

Saviez-vous que sur les 15 premiers présidents des États-Unis, 11 étaient propriétaires d’esclaves?

Saviez-vous pourquoi ces dernières années les sociaux-démocrates ont presque disparu après avoir conduit des politiques beaucoup moins redistributives que leurs aînés souvent minoritaires? C’est parce que, depuis les années 1990, ces partis sont devenus ceux des citoyens les plus diplômés. Ils regroupent ainsi des leaders ayant des hauts revenus qui finissent par pactiser avec les leaders de la droite qui représentent les hauts-patrimoines. Les citoyens les plus modestes se tournent dès lors vers d’autres promesses. Piketty l’appelle la «gauche brahmane» complice de la droite marchande.

Saviez-vous que Le Pen, avant de former son parti, avait été élu à la chambre des députés comme poujadiste?

Ce livre est tellement riche d’analyses et de propositions que je vais certainement y revenir. Mais je me réjouis tout de même de passer à autre chose.

Pierre Aguet


D'où vient tout cet argent?

On prétendait ne pas avoir d'argent pour améliorer les assurances sociales en général, les investissements publics ainsi que l'AVS en particulier, et voilà, que partout dans le monde, coronavirus oblige, les milliards coulent à flot?

Quantité de pays qui étaient soi-disant couverts de dettes, trouvent par enchantement des milliers de milliards de numéraires. Incroyables mais vrais, France,Allemagne,Royaume-Uni, Chine, Etats-Unis et Suisse, sous le sigle «FARCES», fournissent par nécessité des sommes astronomiques pour la noble cause, sauver l'économie des pays. Sans ignorer, que cette générosité, ne tient pas compte des sommes colossales prêtées par les banques en général à l'économie mondiale.

A titre de souvenir pécuniaire, on tergiverse toujours pour maintenir nos couvertures sociales nécessaire pour les moins bien loti, particulièrement la caisse AVS. Et, que dire de ce que vont devenir les caisses de chômage?

 Nos braves parlementaires nous disent toujours, mais où va-t-on trouver l'argent? Étonnamment, voilà qu'il coule à flot? Paradoxe, malgré tout l'argent disponible, ils n'ont (BNS_UBS - Confédération) pas voulus sauver Swissair, fleuron emblématique de notre pays? Mais par contre, Ils ont trouvé des milliards en veux-tu en voilà pour sauver les petits copains tricheurs d'UBS , et, coronavirus étant, des brouettes de milliards pour pallier à ce tsunami viral. Vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre.

Soit les planches à billets sont bien huilées, ou alors, il est certain que le monde de la finance c'est moquée du citoyen depuis fort longtemps en nous faisant croire qu'il n'y avait d'argent pour rien à son égard. Il est vrai, que le corvi 19 présage un désarroi économique à tous les niveaux, cela demandera un effort généralisé de chaque secteur afin de retrouver un équilibre. De l'argent il y en a et il y en aura toujours, mais voilà, comme toujours très mal distribué ou utilisé, et hélas, dans les mains d'une minorité de nantis égocentriques.

 Que vont nous dire nos parlementaires après la pandémie? Pour certains, que notre pays ressort grandi de cette pandémie, espérons qu'eux aussi! Vont-ils encourager une 13ème rente AVS nécessaire aux rentiers de ce pays, qui permettrait une relance commerciale bienvenue, ou alors, de préconiser l'achat d'avions de combat alibis qui ne servent à rien, genre grands gaspillages, drones et autre système de défense aérienne?

La religion de la sottise et de l'égoïsme risque de pérenniser la sacralisation du tout pognon.

A coup sûr, ils vont nous pleurer dans le gilet, avec les boniments de circonstance et, j'en ai bien peur, pendant que les banques se referont une santé avec une formule digne des «subprimes», les petites mains, les petites commerces et les rentiers continueront à galérer. Espérons que j'ai tort ?

Osons espérer que cette pandémie permette de corriger les abominables inégalités, les défauts de notre système économique et de freiner cette mondialisation imbécile. Que cet effort financier nécessaire et hors du commun représente un réel partage social à tous les niveaux.

Selon le philosophe Pascal Bruchner, l'argent constitue un moyen de s'émanciper et de préserver la liberté individuelle, son indécence ne réside pas dans son existence mais bien plutôt dans sa rareté ou lorsqu'il est confisqué par une poignée de personne qui ne l'aurait pas acquis grâce à ses mérites.

Alain Michaud


Massin: une œuvre multiforme

C'est en février dernier que Massin est décédé, âgé de 94 ans. Avec lui est disparue une figure majeure de la typographie française. Pour l'avoir rencontré à quelques reprises, je puis témoigner de la vaste culture de celui qui avait inscrit des réussites éclatantes à son actif. Cela dit malgré nos différences, voire  nos confrontations, au point de vue du style typographique!

Par exemple, de quelque horizon que l’on vienne, chacun s’accorde à louer le niveau de qualité élevé dont ont su faire preuve les affichistes helvétiques, à travers les âges.

Chacun? Dans le concert de louanges, une voix française avait osé clamer sa différence. Il s’agit justement de celle de Massin. Célèbre maquettiste du temps des clubs de livres, ce dernier a œuvré une vingtaine d’années comme directeur artistique des Éditions Gallimard. La (géniale !) conception des couvertures de la collection Folio (dès 1972…), c’est lui. À ce sujet, le graphiste français Philippe Apeloig, enseignant à New York (The Herb Lubalin Study Center of Design and Typography), avait fait ressortir le fait que ce concepteur français considère la couverture d’un livre «comme une affiche». Dont l’impact visuel sera d’autant meilleur si ladite couverture «reste lisible quand elle sera reproduite dans les médias en petit format».

Robert Massin – tel est son prénom, généralement occulté – est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages dédiés aux arts graphiques. Il me disait, malicieusement, il y a un quart de siècle, s’être toujours efforcé «d’insuffler la vie à cette chose morte qu’est le livre». Son interprétation originale de la Cantatrice chauve d’Eugène Ionesco (1964) – qualifiée de «typographie expressive» – figure dans tous les manuels dédiés aux arts graphiques.

Dans L’ABC du métier (1988), il avait écrit: «… le pire qui peut arriver, à nous autres graphistes, serait un nivellement dans la qualité. C’est ce qui m’a frappé en Suisse, au premier voyage que j’y fis: sur des panneaux prévus à cet effet, dans les rues, étaient juxtaposées cinq affiches, du même format, du même style (bien que de créateurs différents) et d’une qualité équivalente. A cause de cela, aucune d’elles ne se distinguait des autres. Comme on voit, la qualité, également répartie, peut sécréter l’académisme.»

Personnalité «incontournable» de l’édition française, Massin (diariste, il a également publié des livres sous divers pseudonymes, dont Claude Menuet) avait raconté, dans Journal en désordre (1996), des épisodes croustillants liés à sa riche activité.

Roger Chatelain


Vous avez dit démocratie?

Gilles m’écrivait en 1971: «… La mutation dans laquelle le monde est engagé remet tout en cause…face à la sourde violence du capitalisme…qui tient tout, jusqu’aux gouvernements, par le pouvoir invincible de l’argent».

L’Essor d’avril 2020. Emilie Salamin-Amar et Marc Gabriel rappellent: «Nous sommes incapables de répondre aux urgences climatiques, de faire cesser les drames syriens, lybiens et autres Darfour, laissant piller les richesses d’une Afrique exsangue, incapables de nous occuper des malheureux migrants, incapables de résoudre nos problèmes de santé publique, de contraindre le commerce international à l’éthique, de considérer l’humain avant la finance, incapables de glorifier la paix avant la guerre, de garantir les libertés civiles, de supporter les oppositions, incapables de protéger les faibles, de débusquer les corruptions les plus scandaleuses, d’empêcher les dérives communautaires, identitaires et même scientifiques, incapables de garantir la sécurité des femmes, d’instaurer l’égalité salariale, de tenir les promesses de retraites décentes, incapables de maîtriser la montée du fascisme, de la xénophobie et du racisme, incapables enfin de résister aux multinationales qui calculent, le plus sereinement du monde, leur optimisation fiscale en toute légalité».

Certainement nous nous berçons d’illusion, croyant vivre dans une démocratie encore meilleure que celles de nos voisins. Nous la qualifions de démocratie directe.
Et ces voisins se moquent de nous. Ce bon peuple suisse refuse de sortir 10% des logements nouveaux de la spéculation, il refuse de créer une législation pour ses banques, il refuse une semaine supplémentaire de vacances, il refuse de renforcer sa sécurité sociale ou son assurance maladie au profit des institutions financières privées, il refuse de contrôler la provenance des millions qui préparent l’opinion publique à ces décisions …étonnantes.

Il est temps d’analyser le réel fonctionnement des nos démocraties dévoyées. Pensez aux milliards nécessaires à l’élection d’un président des Etats-Unis. Rappelez-vous la prise de contrôle du PAI par un multi-milliardaire. Il en a fait la machine de guerre que l’on connaît sous le nom de UDC. Élément très nouveau: l’utilisation politique de toutes les données personnelles contenues dans les «fichiers électroniques» des GAFAM. Une partie des réponses se trouve dans l’analyse de la naissance de nos démocraties où l’idéologie «propriétariste» a joué un rôle déterminant. Au 18 et au 19ème siècle, se sont confirmées des inégalités crasses dont nous ne sommes jamais sortis. La sacralisation de la propriété privée à l’occasion de ces grands bouleversements historiques n’a été remise en cause que par certains efforts sociaux-démocrates attachés à une société plus égalitaire ou par l’expérience soviétique. A cause des concentrations récentes nos démocraties ne fonctionnent plus.

Pierre Aguet


La trouille ne se commande pas

L’Italie, le pays européen le plus touché par la pandémie, a demandé l’aide de l’Europe. Pas de réponse. Elle s’est tournée vers la Chine qui a répondu immédiatement. Le 12 mars sont arrivés 21 tonnes de matériel médical, masques et respirateurs ainsi qu’un groupe de médecins. La Russie a immédiatement fait de même. Le gouvernement de la région lombarde a demandé à Cuba une aide complémentaire. Miguel Dias-Canel, le président cubain dont on n’entend pas parler, a envoyé le 22 mars, 37 médecins et 15 infirmières pour travailler dans la province de Crémone.

Contre ce coronavirus, les médecins cubains sont engagés en Italie, en Haïti, en Jamaïque, à la Grenade, au Surinam, au Venezuela, au Nicaragua et encore dans sept autres petits pays. De plus, les cubains ont accepté, dans un de leurs ports, près de la Havanes, un bateau de croisière britannique, le MS Braemar avec cinq personnes atteintes du virus, alors qu’aucun autre port des Bahamas ou de la Barbade n’en a voulu.

L’ancien président du groupe socialiste des chambres fédérales, le médecin oncologue Franco Cavalli, affirme qu’il recevrait volontiers des médecins cubains dans son canton parce que le personnel médical est épuisé.

Ce sont surtout les pays soumis au blocus économique américain avec la complicité des européens et des suisses, qui payent le plus lourd tribu au coronavirus: Iran, Syrie, Palestine, Corée du Nord, Venezuela et Cuba. Les entreprises d’exportation n’osent pas leur fournir les produits indispensables de peur des représailles de Donald Trump. Les USA sont en guerre continuelle contre ceux qui ne s’alignent pas.

Une information qui m’est adressée par Michel Fleury d’Yverdon-les-Bains, président de l’association d’amitié Suisse-Cuba, m’informe que Cuba a honoré 600'000 missions internationales dans 164 pays, soit 1,7 milliards d’examens médicaux, 12,5 millions d’opérations chirurgicales, autant de vaccinations. Total, 6'253'000 personnes en ont eu la vie sauve. En 2018, 36'000 Cubains et Cubaines dont 18'000 médecins ont œuvré à travers le monde. Je me souviens de notre guide à Cuba. Elle nous disait sa colère parce que son mari, professeur de médecine, ne recevait qu’un salaire égal à trois fois celui du concierge de l’université et la nécessité, pour elle, de faire son travail de guide…

Je crois avoir vu un article dans 24 Heures qui faisait allusion ces arrivées en Italie. J’ai aussi vu une furtive photo au TJ. Pourtant, dès que l’on fait allusion à cet engagement extraordinaire d’un pays qui vit dans la pauvreté due à 59 ans de blocus sévère, on en limite tout de suite la valeur. Ce n’est que de la propagande. Nos médias qui parlent à pleines pages de cette pandémie ne semblent étonnamment pas informés. Ont-ils si peur des sanctions de l’oncle SAM?

Pierre Aguet


Coronavirus – mea culpa?

A l’heure où ces lignes paraîtront, le coronavirus aura peut-être diminué d’intensité et de virulence. Il n’en reste pas moins que la planète entière peut faire son mea culpa! Si l’homme avait respecté un peu mieux la nature et son environnement, nous n’en serions certainement pas là.

En continuant comme ça, notre civilisation court en droite ligne à sa perte d’ici peu de temps.

Le coronavirus a débuté en Chine, par la consommation de pangolins ou de chauves-souris, bref d’animaux qui ne devraient pas figurer sur la table d’êtres tant soit peu normaux. L’homme se déplace tant et plus: 180 000 vols réguliers, sans compter les charters, polluent quotidiennement notre ciel. Les causes en sont des loisirs à outrance le plus loin et les plus exotiques possible, des voyages d’affaires, manifestations sportives, congrès, et j’en passe. Les défenseurs du climat tirent la sonnette d’alarme depuis longtemps déjà, mais, hélas, tout le monde s’en fout…

Heureusement, la crise que nous traversons avec le coronavirus laisse subsister des lueurs d’espoir. J’en veux pour preuve la solidarité tous azimuts qui s’est fait jour, par exemple, entre les générations, les plus jeunes aidant les personnes âgées, principal groupe à risques. Il faut relever l’abnégation admirable et, on peut le dire, héroïque, du personnel médical dans son ensemble, depuis le chef de clinique à l’auxiliaire bénévole, en passant par le corps des infirmières et infirmiers. Soulignons aussi l’engagement et le sens du devoir de nos postiers ainsi que de tout le personnel de vente, lui qui, paradoxalement, est souvent le moins estimé et le moins payé.

Ce sont là quelques exemples que l’on peut d’ailleurs multiplier à l’envi.

Chères et chers collègues et amis dans l’adversité, faisons notre mea culpa, d’accord, mais surtout, tirons les conséquences de la crise actuelle pour changer enfin et durablement le cours des choses.

Pierre Savary


Après l’inauguration: parole au poète

La fête fut belle. La Maison du peuple de Lausanne a fait les choses comme il faut les faire. Les discours ont été particulièrement réussis. Tous les notables avaient commencé leur carrière dans cette maison remise à neuf. Julien Eggenberger, le président du conseil d’administration a pu se féliciter du magnifique travail accompli. Le syndic de Lausanne nous a rappelé qu’il était venu demander son adhésion au Parti socialiste au premier étage, reçu sans chaleur… La présidente du gouvernement y était venue souvent avec son militant de papa, quand elle était petite. Le président de l’Union syndicale suisse nous a rappelé les importantes décisions prises dans cette salle. Il l’a beaucoup fréquentée. La fête et les discours se sont donnés dans la salle Jean-Villard-Gilles. Je voudrais, ici, lui donner la parole.

La voix des poètes n’est pas assez écoutée. Il y a juste un demi-siècle, je créais le secrétariat du Parti socialiste vaudois. Je demandais à Jean Villard-Gilles de me dire ce qu’il pensait de la gauche en général et du Parti socialiste en particulier. Je précisais que je publierais son avis dans «24 Heures». Voici quelques extraits de sa réponse:

«… Je n’ai jamais appartenu à un parti, et si mon cœur est à gauche, bien sûr, il me semble pourtant que la profonde mutation dans laquelle le monde est engagé remet tout en cause. C’est le cas des partis politiques, non leur existence nécessaire, mais dans leur réaction face à la sourde violence du capitalisme qui fait, lui aussi, du «social» comme Hitler quand, pour conquérir la classe ouvrière, il lui fabriquait des théories progressistes et des Volkswagen!

… Certes, le capitalisme a du plomb dans l’aile et le problème des monnaies qui l’agite fait apparaître au grand jour ce qu’il est réellement, à savoir une foire d’empoigne sordide, une jungle féroce dans laquelle tous les coups sont permis. Mais il tient tout, jusqu’aux gouvernements, par le pouvoir invincible de l’argent.

Les événements de Mai 68 l’ont secoué, terrifié, mais, comme au temps du front populaire, il s’est vite ressaisi et le veau d’or est encore debout. La révolution? Un beau rêve mais qui finit toujours mal. Il y a toujours au bout un Napoléon, un Staline, un Hitler, un Franco. Alors, reste le socialisme, un vrai socialisme avant tout soucieux de justice, de liberté, de dignité de l’homme, et capable de vider ces deux mamelles de la tyrannie qui ont nom Bureaucratie et Régime policier.

… Et la classe moyenne, cette majorité silencieuse, accrochée à l’ordre moral, mûre pour le fascisme, comment l’arracher à son minable embourgeoisement pour l’amener au socialisme?... Je crois qu’au milieu du pesant matérialisme de notre époque, le socialisme, sans négliger bien sûr les problèmes quotidiens, doit mettre l’accent sur l’esprit dont le souffle peut rendre vie au verbe, devenu verbalisme, sur la qualité de la vie, qui, je le crois, est de plus en plus la grande aspiration des peuples».

Nous fêtions dans la salle qui porte le nom de Jean-Villard-Gilles. J’aurais aimé l’entendre nous dire tout cela. Il a bien mérité que les militants de la gauche vaudoise lui rendent cet hommage. Mais que gardons-nous de lui en dehors de la très célèbre Venoge?

Pierre Aguet


Groupement des retraités Poste/Swisscom Fribourg

Procès-verbal de l’Assemblée générale du 19 février 2020

au Restaurant de la Gare à 1772  Grolley

Cliquer sur le lien pour charger le Procès-Verbal de l'AG du 19 02 2020

l’invité M. Herren, directeur des assurances sociales


Des caractères à foison

«À l’instar du vêtement, la lettre d’imprimerie habille différemment, suivant les époques, le corps de la pensée traduite par les mots», avait déclaré Gérard Blanchard (1927-1998), lors de la Ve Journée romande de la typographie, à Lausanne, en 1996. Cet auteur reconnu, détenteur d’un doctorat lié à l’imprimerie, avait rédigé de multiples textes relatifs aux arts graphiques, dont Aide à la typographie (1998).

L’ère du numérique généralisé (et la mise à disposition de logiciels adéquats) a révolutionné la réalisation de caractères. Si bien que le nombre de ces derniers a explosé (un auteur a avancé il y a quelque temps le chiffre de cent mille écritures produites à partir de l’invention de l’imprimerie, au XVe siècle).

Malgré cette prolifération, certaines polices classiques demeurent à la une. On sait que le Garamond, caractère de la Pléiade, représente le prototype d’un style privilégié en littérature. Dans l’histoire de la typographie suisse, l’Univers et l’Helvetica (mis sur orbite à la fin des années 1950) occupent une place de choix (et restent très utilisés). Pour ma part, outre le Gill Sans (dessiné en 1928) que je me suis plu à promouvoir, le Syntax de Hans Eduard Meier (1922-2014) a valorisé plusieurs de mes écrits. J’avais d’ailleurs eu l’heur de côtoyer ce concepteur (génial) à diverses reprises.

On se souviendra aussi que, en 1969, les astronautes d’Apollo 11 avaient laissé sur la Lune une plaque portant une inscription composée en Futura. Une police dessinée en 1927 par l’Allemand Paul Renner. Cette écriture, qui a longtemps incarné la modernité typographique, avait été lancée en 1931 en France, à la faveur d’une publicité tonitruante. Baptisée Europe (pour des raisons politiques), elle permit à la Fonderie Deberny & Peignot, à Paris, d’enregistrer un record de vente... La mise sur le marché de l’Univers d’Adrian Frutiger, disponible, dès l’abord, en vingt et une séries, allait pulvériser ladite performance.

Pour en revenir à l’exorde, on précisera que l’habillage choisi pour les textes, lequel est appelé à favoriser une bonne lisibilité, est loin d’être indifférent (même si le lecteur ordinaire n’en ressent qu’inconsciemment l’importance).

Roger Chatelain


Une petite émotion

Rita Regamey-Cordey, une ancienne députée de la Riviera, a mis sur sa page Facebook la photo de quelques documents et coupures de presse qu’elle a certainement trouvés dans les archives de son père Albert, un militant remarquable, qui s’était beaucoup engagé et qui est décédé l’an passé. Ces documents sont de nature à créer une certaine émotion. On se rappelle le temps qu’il a fallu pour créer cette AVS après l’avoir inscrite dans la Constitution fédérale.

Il me plaît de rappeler aussi que c’est un ancien secrétaire central de l’Union syndicale suisse, qui a fini sa carrière comme directeur général de La Poste Suisse, lorsqu’elle était encore un service public et pas une SA, qui a trouvé la formule utilisée pour mettre sur pied cette institution dont les Suisses ont raison d’être très fiers. Il s’agit de Charles-Frédéric Ducommun. Ce qu’il a proposé au Conseil fédéral en 1946, c’était d’utiliser la caisse fédérale de compensation, organisée pendant le deuxième conflit mondial, comme base à cette nouvelle institution. Et ça a marché en juillet 1947. J’étais enfant. Mais je m’en souviens.

Les chiffres que l’on peut lire dans ces documents sont remarquables eux aussi. Il faut dire que le parti radical, dans sa majorité, s’était rallié à cette exigence des grévistes de 1918.

Pierre Aguet


AMICALE DES ANCIENS DE L’IMPRIMERIE - LAUSANNE


Une 13e Rente AVS?

Le dernier congrès de l’USS a adopté le principe du lancement d’une initiative populaire en faveur d’une 13e rente AVS, cela essentiellement pour garantir un pouvoir d’achat aux rentières et rentiers AVS, notamment pour celles et ceux dont les rentes du 2e pilier sont excessivement faibles, voire inexistantes.

En effet, ce sont surtout les femmes qui sont dans cette situation en raison de bas salaires, voire pour celles qui ont arrêté de travailler, cela pour élever leurs enfants, et ensuite reprendre un job. Dès lors, vu ces situations, les cotisations payées à l’AVS ont été faibles, d’où des prestations faibles lorsque la retraite arrive. Il faut dire aussi que pour 2/3 des retraité-e-s, l’AVS est aujourd’hui la principale source de revenu (du fait d’une rente du 2e pilier très faible), que pour 38% des femmes et 19% des hommes l’AVS, y compris les PC, est la seule source de revenus une fois à la retraite, donc ne bénéficiant pas de rente du 2e pilier (source: étude USS 2015).

Bien que nous soyons en 2020, les chiffres donnés par l’USS en 2015 n’ont pas beaucoup bougé, voire même empiré pour une certaine catégorie de la population aux revenus très faibles (paupérisation qui ne diminue pas, bien au contraire).

Dès lors, comme le dit la Constitution fédérale, l’AVS doit garantir le minimum vital. On est loin du compte! La 13e rente AVS permettra d’alléger quelque peu les soucis financiers d’un très grand nombre de rentières et rentiers AVS. La présidence et le secrétariat de l’USS sont désormais chargés de peaufiner son financement d’ici à son lancement prévu le 8 mars 2020.

Eric Voruz


Réflexions très personnelles

L’époque des «sale» est terminée et le «working» pour y prendre part aussi. Les anglicismes polluent toujours plus notre belle langue française et personne ne fait rien pour y remédier. Où sont les mouvements de défense de cette langue et les nombreux instituts et professeurs qui l’enseignent? Aux abonnés absents. En l’occurrence, la France n’en fiche absolument pas une. Nos voisins préfèrent regarder «The Voice» à la télévision.

Tout cela m’amène à vous reparler du climat et de sa protection... qui commence sérieusement à me casser les pieds. Chacun y va de sa petite recette mais, en définitive, rien ne change ou si peu, car on s’occupe d’abord de son confort personnel. Dernier exemple en date, le 2 février, la finale de la Coupe de Suisse de hockey sur glace a eu lieu à Lausanne entre Davos et Ajoie. Comment les supporters de ce dernier club se sont-ils déplacés? En car, par dizaines, alors qu’un train spécial aurait très bien fait l’affaire… sans CO2.

Le référendum a été lancé contre l’acquisition de nouveaux avions de combat. A la base de cette action, on trouve, et c’est bien naturel, le Groupe pour une Suisse sans armée. Les Verts, on pouvait s’y attendre, ont suivi le mouvement… et le Parti socialiste aussi. Je suis très déçu, mais pas étonné, de l’attitude de ce dernier parti qui, par pure idéologie, prône systématiquement tout ce qui pourrait affaiblir la défense nationale. D’ailleurs et à ma connaissance, la suppression de l’armée figure toujours dans le programme de base du Parti socialiste. Chacun pensera ce qu’il voudra. J’estime que ce parti, autrefois celui des ouvriers et des (petits) salariés, est devenu le repaire de la gauche bobo qui, par exemple, se moque comme de colin-tampon d’une quelconque compensation du renchérissement sur les rentes des retraité-e-s que nous sommes. Allez, à la prochaine, gardons le moral, les jours rallongent!

Pierre Savary


Socialiste un jour, socialiste toujours.

Remarquable. Enthousiasmant. Une fresque complète de tout ce que les socialistes de ce pays portent dans leur cœur et pour lequel, ils se battent depuis longtemps. Je sors de la lecture du dernier livre de Jean-Claude Rennwald en me disant que l’on ne devrait plus accepter un nouveau membre dans ce parti, ou même dans un autre, qu’après qu’il ait lu ce bouquin. Et pour les militants blanchis sous le harnais, je dis aussi: «Précipitez-vous sur ce livre.» Enfin, pour ceux qui restent en marge de notre combat socialiste et syndical, ils seront également enthousiasmés par le rappel de toutes ses propositions dont Jean-Claude montre comme elles sont utiles aux peuples qui les ont adoptées.

En 1963, avec les jeunes socialistes de Vevey, nous passions nos soirées à faire une lecture critique du programme du PSS de 1959. Ce dernier avait été rédigé de manière à ce que la droite suisse puisse considérer ces rouges comme acceptables au Conseil fédéral. Un programme qui manquait de venin. Et si la formule dite magique date du 17 décembre de cette année-là, on se souvient aussi que cette droite a choisi son représentant rouge. Heureusement, on ne l’a jamais regretté: Hans-Peter Tschudi a fait évoluer l’AVS d’une manière remarquable. Le livre de Jean-Claude se lit lui comme un roman, pas comme un programme. Et il a vocation universelle.

Lorsque vous faites le tour de l’espérance socialiste et syndicale avec Jean-Claude Rennwald, vous ne pouvez que vous enthousiasmer. Tous les sujets qui sont traités en quelques paragraphes sont illustrés par des chiffres et des expériences proches ou lointaines. Que du concret. Les milliers de chiffres sont très faciles à «absorber» car ils expliquent les rapports de force, les avantages et les inconvénients de telle ou telle décision.

Peut-être n’est-il pas assez mis en évidence que nos démocraties ne fonctionnent plus à cause de l’importance de l’argent et de la disparité des fortunes impliquées dans le jeu politique. Nous apprenons cependant que Magdalena Martullo-Blocher dispose de 4000 millions et que la famille Blocher contrôle 12 000 millions; qu’un autre UDC, Thomas Matter, dispose de 150 millions et Céline Amaudruz de 10 millions. C’est donc à ces milliardaires, qui contrôlent une bonne partie de la presse, ou qui utilisent sans limite la presse qui ne leur appartient pas encore, qu’une majorité d’ouvriers fait confiance.

On apprend aussi qu’avec son programme de gauche, depuis l’accession de Jeremy Corbyn à la direction du Labour, ce dernier a passé de 200 à 600 000 membres. Si Corbynl est si peu soutenu, même par ses amis, c’est que tous les tabloïdes anglais sont en main d’un autre milliardaire actif dans le monde entier. Vous ne trouverez pas dans ce livre que ce labour a passé de 40 à 32,2% des électeurs britanniques en novembre dernier. Le livre est sorti en avril.

On a souvent utilisé la formule: «Ces idées qui nous sont chères». Elles sont rappelées dans ce livre d’une manière magistrale. Profitez-en.

Pierre Aguet


Une espérance en recul

Me basant sur le travail d’un ancien secrétaire général adjoint de l’Assemblée fédérale, John Clerc, qui a relevé les résultats électoraux des partis socialistes aux dernières élections générales dans les différents pays d’Europe, je me suis amusé (est-ce le bon mot?) à classer ces corps électoraux dans l’ordre de la confiance qu’ils accordent aux porteurs de la social-démocratie. Nous avons vu s’effondrer les partis socialistes français et allemand et plusieurs concitoyens se disent satisfaits du résultat du PSS. Or, ce résultat est le plus mauvais depuis l’introduction de l’élection à la proportionnelle, au lendemain de la grève générale de 1918.

Les socialistes européens étaient 70 000 000 en 1984. Ils ne sont plus que 48 420 000.

Des meilleurs aux plus faibles:

  1. Malte avec 55%
  2. La Grande-Bretagne avec 40%
  3. Le Portugal avec 36,3%
  4. La Suède avec 28,3%
  5. L’Espagne avec 28%
  6. La Norvège avec 27%
  7. Le Danemark avec 25,9%
  8. L’Italie avec 22,9%
  9. L’Autriche avec 21,2%
  10. L’Allemagne 20,5%
  11. La Finlande avec 17,7%
  12. Le Luxembourg avec 17,6%
  13. La Suisse avec 16,3%

La France est à 7,4%. «La génération Mitterrand» a voté Macron sans repérer la supercherie organisée par le grand capital hexagonal largement dénoncée par un Mélenchon très critiqué parce qu’il ne donnait pas d’autre mot d’ordre que de ne pas voter Le Pen. La France n’a jamais été dans une situation aussi désastreuse, mais au moins… l’impôt de solidarité sur la richesse a été immédiatement supprimé.

Les comparaisons chiffrées ci-dessus devraient faire l’objet de mille nuances relatives aux positionnements des autres forces politiques, à la situation et à l’histoire du pays. Mais il faut bien reconnaître que lorsque la majorité des pays européens avaient, dans les années 90, des premiers ministres socialistes, ce sont des politiques de droite qui étaient à la mode. Pierre Mauroy, président de l’Internationale, m’assurait que cela dépendait autant des sensibilités populaires que du rapport des forces politiques en présence.

Partout où les sociaux-démocrates ont pratiqué une politique de gauche, des alliances avec des partis plus à gauche qu’eux, ils ont pu s’attacher la confiance des peuples et pu faire évoluer les législations dans le bon sens. Les Portugais viennent d’en donner un exemple remarquable. Partout où ils s’acoquinent trop avec les soutiens du grand capital, ils font perdre aux peuples la confiance que ces derniers devraient accorder à une démocratie porteuse d’espérance.

Pierre Aguet


Amicale des anciens de l’imprimerie - Lausanne

Repas de fin d’année au Restaurant de la Bourdonnette, à Lausanne.

Mardi 17 décembre 2019

Chères amies, chers amis,
Notre traditionnel repas de fin d’année aura lieu le mardi 17 décembre 2019 au Restaurant de la Bourdonnette, route de Chavannes 201, à Lausanne

Transport : Métro M1 (conseillé) (arrêt Bourdonnette) ou voiture privée (parking à proximité, places limitées)      

Programme
11h30  Apéritif offert par la caisse de l’Amicale
12h30  Repas au Restaurant de la Bourdonnette

Menu:
Fricassée de champignons, riz
***
Consommé julienne
***
Scalopinnes de veau au Marsala
Pommes frites
Jardinière de légumes
***
Coupe Maison
***

Café ou thé

Les boissons pendant le repas sont comprises dans le prix. Les pousse café éventuels restent à charge des participants

Prix du repas:
Fr. 45.00  pour les membres, Fr. 55.00  pour les accompagnants
Le montant de votre participation sera encaissé sur place       

Inscriptions:
Jusqu'au lundi 2 décembre 2019 auprès de notre trésorier Michel Pitton au moyen du coupon ci-dessous ou par courriel : michel.pitton[at]formatyp.ch

Inscription pour le repas de fin d’année, au Restaurant de la Bourdonnette, à Lausanne le mardi 17 décembre 2019

 (A  renvoyer jusqu’au vendredi 6 décembre 2019 à Michel Pitton, Pierrefleur 66, 1004 Lausanne ou par courriel à : michel.pitton@formatyp.ch

Nom et prénom:
Je participerai        seul                accompagné de:
Lieu et date:                                  Signature:


Amicale des anciens de l’imprimerie - Lausanne

Lors de la séance mensuelle du 26 novembre 2019, nous avons fêté nos octogénaires et aussi honoré nos nonagénaires.
Le président David Bühlmann a tout d’abord honoré et remis un présent aux trois nonagénaires: Jean-Pierre Cattin, Charles Chatelan et André Groux, tous présents.

André Groux nous a brossé sa vie de compositeur-typographe.
Il a commencé son apprentissage de compositeur-typographe le 1er avril 1945 à l’imprimerie Perdrisat, rue Saint-Roch, à Lausanne.
A l’époque, il y avait 54 imprimeries à Lausanne. Les places d’apprentissage étaient limitées et seules les maisons répondant à certaines exigences fixées étaient à même d’assurer une formation donnant satisfaction. Un examen d’entrée, organisé par la Commission paritaire de l’imprimerie, permettait de faire un premier tri pour les formations de compositeur ou conducteur. Deux listes étaient établies pour les candidats et réciproquement pour les imprimeries offrant leurs services.
C’est ainsi qu’il reprenait la place d’apprentissage laissée libre par la réussite de son frère Fernand. Au mois de décembre 1953, André installait sa propre imprimerie et ça a duré 42 ans. Elle était équipée d’une presse à platine Heidelberg, d’une rogneuse à roue et six meubles de caractères neufs.
Le 4 juillet dernier, André a participé à sa septante-quatrième séance de clôture de l’Eracom. Au cours de la distribution des prix, les noms de métiers étaient projetés à l’écran. En toute modestie, il a dû constater qu’il ne reconnaissait plus rien.

Puis ce fut le tour des octogénaires d’être dignement fêtés, quatre sur sept étaient présents: Senta Cardinaux, Marguerite Luder, Willy Miéville et Philippe Waridel. Etaient absents: Agathe Roy, Romolo Baccenetti et Jean-Daniel Mützenberg.

L’assemblée s’est terminée par le verre de l’amitié offert par Willy.

André Groux et R.A.


Protection de l’environnement. Et la suite?

La protection de l’environnement est plus que jamais au goût du jour. Sur le plan des élections fédérales, sa défense a permis aux Verts d’engranger un succès historique. A mon humble avis, ce parti aurait maintenant mieux à faire que de revendiquer un siège au Conseil fédéral. On veut des actes, chers amis écolos, et non seulement des paroles!

Dans la réalité, mon scepticisme, pour ne pas écrire mon pessimisme, est plus fort que jamais. Regardons les choses en face: le trafic aérien, générateur de CO2, est en constante augmentation, les canons à neige, gourmands en énergie, prolifèrent et les jeunes vont en voyage d’étude le plus loin possible et, bien sûr, en avion. On pourrait multiplier les exemples du «faites comme je dis, mais pas comme je fais» à l’envi. J’y renonce, chacun tirera les conclusions qui s’imposent.

Les associations et syndicats de l’administration de la Confédération viennent de négocier avec le président de la Confédération, le conseiller fédéral Ueli Maurer, les augmentations salariales pour l’année 2020. Résultat des courses pour les actifs: 1% d’augmentation (0,5% pour la compensation du renchérissement et 0,5 % d’augmentation du salaire réel) si l’ensemble du Conseil fédéral et le Parlement y souscrivent. Et comme rien ne change depuis maintenant quinze années, les retraités sont repartis bredouilles de la table des négociations. Je regrette de devoir l’affirmer: les syndicats continuent à se foutre d’eux comme de colin-tampon. Pire: dans leur rencontre précédant les négociations, ils ont rejeté une allocation unique pour les retraités en avançant, cette fois-ci, l’argument comme quoi les actifs allaient au-devant d’une baisse des futures rentes à cause des diminutions successives du taux de conversion. Donc, M. Maurer étant de leur avis, ils ont gardé l’entier du gâteau pour ces derniers. Et, après, on viendra nous parler dans les discours de cantine syndicaux de la SOLIDARITÉ entre actifs et retraités... Notez que la situation est identique auprès des entreprises de la Confédération, dont les PTT.

Allez, joyeuses Fêtes à toutes et à tous. Paix sur la terre aux femmes et aux hommes de bonne volonté. Il en faut d’ailleurs beaucoup!

Pierre Savary


Enfin, une lueur d’espoir

Ne nous y trompons pas, le secret bancaire suisse de 1934 n’est pas encore mort. Lorsqu’on nous affirme le contraire presque tous les jours, c’est pour cacher le fait qu’il existe intact dans les relations internes à la Suisse. Un étranger qui vit dans notre pays reste protégé par le secret bancaire helvétique. Sauf pour les citoyens des Etats-Unis .

Ce qui a fondamentalement changé la donne, c’est l’échange automatique d’informations entre les pays. Ce dispositif qui a été long à mettre en place ne permet plus aux banques suisses d’aider tous les fraudeurs du monde à passer par elles pour voler le fisc de leur pays ou pour blanchir facilement de l’argent sale.

S’ajoute l’exigence nouvelle faite à ces institutions de s’assurer de la provenance des fonds qu’elles sont invitées à gérer. Pour cela il a fallu la pression de l’UE, des Etats-Unis et de l’OCDE qui plaçaient notre pays sur des listes noires ou grises. Enfin nous avons pu sortir de la «pas assez célèbre convention de diligence», qui permettait aux banques suisses de faire semblant de s’autoréguler et d’éviter que, comme pour toutes les autres activités économiques, elles aient à respecter des lois établies démocratiquement.

Nous pouvons enfin compter sur l’article 305 ter du code pénal. Il oblige les gestionnaires de fonds à informer l’autorité s’ils ne parviennent pas à établir la provenance de ces fortunes. S’y ajoute l’article 9 de la loi sur le blanchiment d’argent qui va dans le même sens. Les conséquences sont considérables. En 2018, il y a eu 6126 communications au MROS. Le Money Landering Reporting Office-Switzerland. Est-ce du romanche? 5% seulement ont abouti à un jugement et sur 774 affaires, 573 ont entraîné une condamnation. Je tire ces chiffres du livre de Roland Rossier «La Suisse et l’argent sale» publié aux éditions Alphil. Ce dernier se félicite que les banques collaborent enfin avec les autorités.

Quatre ans après «la mort relative» du secret bancaire, nos banques géraient encore 1800 milliards d’euros appartenant à des non-résidents dont plus de la moitié, propriétés d’européens. Cela représente 27,5% des actifs transfrontaliers sous gestion. Donc la Suisse reste en tête sur le plan mondial. Cette chasse enfin un peu efficace à l’argent sale et à la fraude fiscale a tout de même affaibli notre place financière.  En dix ans, 77 établissements ont fermé leurs portes. Ils ne sont plus que 253. Et vingt-cinq mille postes de travail ont été supprimés. Il n’en reste plus que 110'000 en 2017. L’hémorragie est lente mais régulière. Genève était au 9ème rang mondial des places financières en 2010. Elle pointe désormais au 27ème rang.

Gageons que d’ici 30 à 50 ans, il n’y aura plus aucun film, plus aucun roman, plus aucun article de presse qui parlera de la Suisse comme le pays où les gangsters, les dictateurs, les escrocs de tous bords viennent cacher le fruit de leurs turpitudes et de leurs fourberies. Nous serons à nouveau fiers d’être Suisses. Peut-être verrons-nous même s’ériger, sur la place fédérale, un monument consacré à Jean Ziegler sous lequel on pourra lire: «Les Suisses reconnaissants.»

Pierre Aguet


La veuve et l'orpheline

Au téléphone, il y a peu, une voix intriguée, voire courroucée, m'a interpellé... Celle d'un confrère qui, actif dans l'édition, m'interroge à propos de la veuve et de l'orpheline.

Après lecture du Petit vade-mecum de l'édition, paru en  avril dernier à l'occasion du quarantième anniversaire des Éditions Loisirs et Pédagogie, au Mont-sur-Lausanne, il a réagi, ayant constaté une divergence avec la définition inscrite dans le Guide du typographe. Ce dernier indique en effet (page 280: «Dans la mise en pages, on évite d'insérer une ligne de début d'alinéa en pied de page (veuve), de même qu'une ligne de fin d'alinéa (ou ligne creuse) en tête de page (orpheline).»

À l'image de Wikipédia et de la pratique anglo-saxonne en général, l'ouvrage mentionné (qui n'omet pas de citer ledit Guide en référence) fournit une définition exactement inversée. On notera que cette divergence est la seule repérée dans les exemples bien choisis, mis graphiquement (et subtilement) sous les yeux des lecteurs.

En fait, il faut reconnaître que la notion accréditée par notre manuel professionnel s'appuie sur l'usage ordinairement admis en langue française. Dans un ordre chronologique, on citera (notamment) : le Dictionnaire des règles typographiques, de Louis Guéry (1996); Mise en pages et  impression, d'Yves Perrousseaux (1996); le Manuel de bibliophilie, de Christian Galantaris (1997); l'Encyclopédie de la chose imprimée, sous la direction de Marc Combier et Yvette Pesez (1999)...

Quoi qu'il en soit, l'important est de ne pas transgresser la règle relative à une ligne creuse placée en tête de page ou de colonne, notamment. Parce que c'est l'homogénéité visuelle de la page qui serait mise à mal. Dans sa sagesse, Théotiste Lefèvre écrivait, en 1883, dans le Guide pratique du compositeur et de l'imprimeur typographes: «On ne peut mettre en tête d'une page une ligne à moitié pleine qui termine un alinéa.» Qu'on l'appelle veuve ou, comme nous: orpheline!

Roger Chatelain


La Caisse de pensions Poste en 2018

De l'intéressant et très complet Rapport de gestion 2018 de la CP Poste, nous extrayons quelques données qui retiendront certainement l'attention des lectrices et des lecteurs. Arrêtons-nous d'abord à l'évolution de la structure des personnes assurées.

La tendance constatée ces dernières années au sujet de l'effectif des assuré-e-s continue de marquer une progression de l'effectif des rentiers. Ainsi le rapport entre le nombre d'actifs (40 265) par pensionné qui était de 1,8 au moment de la fondation de la Caisse en 2002 est passé à 1,4 en 2018. En Suisse et en 2017, ce rapport se situait à 5,4 ! Cela signifie que cette réalité pèse sur le financement courant de la CP Poste qui serait aussi plus difficile à assainir. Relevons également que, depuis 2013, l'effectif féminin marque un recul et qu'en 2018, la diminution de l'effectif des personnes assurées actives s'élevait à 2,7 % (entre 2012 et 2016 cette variation atteignait 1,7 %).

L'effectif des bénéficiaires de rentes a augmenté de 1,5 %, soit un peu plus que les deux années précédentes. Cette plus forte augmentation résulte très probablement du changement des bases (réduction du taux technique et des taux de conversion) intervenu au 1er janvier 2018. Les bénéficiaires de rentes de conjoints, soit 6152 personnes, équivalent au nombre enregistré en 2017. Le total des rentiers a augmenté de 225 collègues (contre 109 en 2017), ce qui porte à 30 017  les bénéficiaires, se répartissant entre 15 527 hommes et 14 490 femmes.

Les placements de la fortune de 16,1 milliards au 31 décembre 2018 requièrent l'attention soutenue des organes responsables. Les placements et leur administration sont sans cesse contrôlés. En 2018, la CP Poste a profité des faibles occasions de signer des parts de fondations de placements immobiliers. Cela relevé, le Rapport de gestion souligne la volatilité enregistrée sur les marchés financiers, tout spécialement en fin d'année. Ce qui aida la Caisse fut son modèle de crise, qui lui permit d'éviter les risques extrêmes.

Considérons maintenant l'état du capital d'épargne des assuré-e-s. Chez les actifs, il passe de 7,023 mia en 2017 à 7,147 mia en 2018. Les cotisations des salariés ascendent à 198 mio et celles de l'employeur à 262 mio. Chez les retraités, ledit capital s'élève à 8,443 mia en 2018 contre 8,134 mia en 2017 Une adaptation de 389 mio a été opérée au calcul du changement actuariel. Une provision technique de 127 mio "pour longévité des bénéficiaires de rentes" a été constituée. Du côté des actifs, une provision de 54 mio "pour risques d'assurance", plus un montant de 55 mio "pour longévité" figurent dans les comptes. Au 1er janvier 2018, diverses provisions ont été utilisées pour la diminution du taux technique et le changement actuariel.

La réserve partielle de fluctuation des valeurs qui s'élevait à 423 mio en 2017 a été attribuée au compte d'exploitation. Il faudra la reconstituer en ayant à l'esprit qu'elle devra atteindre le montant de 2,8 mia  selon les normes de la LPP !

Dernier coup d'œil au résultat des placements pour relever la chute du produit des actions, moins 374,6 mio, alors qu'elles rapportaient 821,9 mio en 2017. Du coup le produit global des placements bénéficiaire l'année dernière (1,015 mia) devient déficitaire en 2018 (moins 262,4 mio) !

Reste le degré de couverture, qui atteint 101,9 % (106,3 en 2017); il s'élève à 98,4 % si l'on ne prend pas en considération la réserve de cotisations de l'employeur avec renonciation à son utilisation. Le rapport de l'expert en prévoyance professionnelle confirme ledit degré et souligne que la CP Poste offre une sécurité suffisante de pouvoir remplir ses obligations. Il ajoute toutefois que ses capacités structurelles de porter des risques s'est légèrement péjorée par rapport à 2017.

Terminons cet extrait d'un Rapport de gestion d'une cinquantaine de pages en citant Madame Françoise Bruderer, Directrice, pour qui «la CP Poste a été prise dans la tourmente» (à l'exemple d'autres Caisses) et que «2018 reste une année boursière à oublier». Pour notre part, nous la remercions vivement ainsi que toutes ses équipes et le Conseil de fondation pour le soin apporté à la gestion de l'épargne professionnelle que représente le 2e pilier.

Rémy Addor


2ème pilier: avancée ou recul?

Dans la torpeur de l’été, les directions de l’Union syndicale et de l’Union patronale se sont mises d’accord sur une réforme du 2ème pilier. Il s’agit d’une baisse brutale du taux de conversion (de 6,8 à 6%) en partie compensée par d’autres mesures.

Le comité de l’Union syndicale suisse «approuve ce modèle de réforme». Work (journal alémanique d’Unia) va même jusqu’à écrire qu’il s’agit là d’un résultat de la mobilisation du 14 juin! En regardant attentivement le projet, on remarque pourtant très rapidement que les aspects négatifs sont importants.

La réforme pèsera lourdement sur la jeunesse avec une importante augmentation des cotisations pour les 25-34 ans. La réduction de la déduction de coordination va également faire grimper les cotisations, cette fois pour tout le monde. Ces deux mesures vont accentuer encore la capitalisation, qui a déjà pris des proportions folles (1'000 milliards de capital accumulé). Cela bien sûr pour le plus grand profit des marchés financiers et de ses gestionnaires. Le projet introduit de façon sournoise le principe du plafonnement des cotisations alors qu’il est contraire au système de la répartition. On aura enfin une augmentation des frais de gestion (déjà horriblement élevés) à cause du système compliqué de versement du supplément de rente (via le Fonds de garantie et les caisses de retraites).

Une chose est sûre: pour compenser la baisse des rentes du 2ème pilier, il n’y a pas de meilleure solution que d’augmenter les rentes AVS. En avant avec l’initiative pour la 13ème rente!

Pierre-André Charrière


Un artiste d'autrefois... très actuel

En passant, à fin août, la frontière franco-suisse, près de Vallorbe, confortablement installé dans un petit bus touristique, j'écoutais les informations de la raqdio. Imprégnées de violence... Lesquelles cadraient mal avec le but du voyage : l'Abbaye de Fontenay. En compagnie d'une demi-douzaine d'invités, en plus des responsables de la Fondation Alfred Latour, nous nous déplacions pour clore une exposition artistique érigée dans l'ancien dortoir des moines.

Ladite abbaye, formée d'un impressionnant complexe architectural, a été fondée par l'ordre de Cîteaux, en 1118. Elle se situe non loin de Châtillon-sur-Seine. De style roman, elle est voûtée en berceau brisé. C'est dans ces murs historiques qu'avait été montée une présentation de motifs de tapisseries fort originaux élaborés par Alfred Latour (1888-1964). Une facette intéressante de la créativité de cet artiste dont je me plais à brosser quelques traits.

Dans l’entre-deux guerres, sous l’impulsion, notamment, de la Fonderie de caractères Deberny & Peignot, à Paris, la typographie française se singularisa par l’abondance et la variété des motifs décoratifs mis à la disposition des imprimeries. Tout nouveau caractère édité était, en effet, accompagné de vignettes, de traits de plume, de culs-de-lampe et d’arabesques conçus dans un style apparenté à celui des lettres et des signes en plomb. L’artiste Alfred Latour, fils d’un compositeur typographe de l’Imprimerie nationale, était passé maître en la matière.

Cette particularité française paraît, aujourd’hui, insolite, voire rétrograde. D’autant plus si l’on se reporte à l’action pédagogique développée au Bauhaus, entre 1919 et 1933, dans la foulée des mouvements constructivistes, dadaïstes et autres groupes modernistes… Les « nouveaux typographes » épuraient la présentation des imprimés, géométrisaient leurs compositions, dénuées de tout élément de fantaisie, et privilégiaient les caractères linéaires.

Cet antagonisme entre rigorisme d’essence germanique et une certaine fantaisie de nature francophone perdura de manière plus ou moins accentuée jusque vers la décennie précédant l’an deux mille.

Alfred Latour se distingua dans la réalisation de vignettes, d’éléments d’encadrement et d’autres motifs décoratifs en rompant avec une tradition mièvre et désuète. Mais ce n'est là qu'une facette de son talent, car il faut y ajouter l'illustration de livres, l'exécution de multiples gravures, de délicates lithographies, d'éditions d’art, la conception de reliures, de motifs pour des tissus imprimés, d’annonces publicitaires (pour les Vins Nicolas, notamment)… Sans compter, naturellement, ses (superbes) réalisations picturales. Paru en  2018, sous l'impulsion de Werner Jeker, graphiste de renommée internationale, un beau volume*, intitulé Les gestes d'un homme libre, recense l'essentiel de ses réalisations.

La précision du trait, la méticulosité du dessin d'esprit constructiviste, le charme des couleurs… Dans la gamme de ses multiples travaux, Alfred Latour savait créer une ambiance chaude, parfumée de créativité – et de nouveauté.

Roger Chatelain

*Au format de 24 x 30 cm, le livre compte 250 pages, rédigées sous la direction de Pierre Starobinski. Il est édité par Actes-Sud. À la même enseigne, sous le titre Cadrer son temps, est paru un ouvrage rassemblant des photographies réalisées par Alfred Latour. Une étonnante découverte !

www.alfred-latour.org  - sandra[at]alfred-latour.org - www.actes-sud.fr

Fondation Alfred Latour, place du Nord 2,1005 Lausanne


Les mensonges ont la vie dure

Voilà des années que l’on nous la sert. Et plus on la répète, et plus on la croit vraie: Les prix sont plus importants en Suisse que partout ailleurs, parce que nos salaires sont plus hauts que dans les pays qui nous entourent. Or, selon une étude commandée par le lobby du commerce de détail restée cachée, mais révélée par le no 119 de «mieux choisir», le magazine de la Fédération Romande des Consommateurs, c’est le contraire qu’il faudrait affirmer. Les Suisses contribuent à baisser les coûts par rapport à leurs voisins parce que le coût unitaire du travail moyen est plus bas chez nous que dans les pays comparés. Cela provient de la productivité plus élevée, des journées de travail plus longues, des cotisations plus faibles, etc.

Pour les appareils électroniques, il est possible de les obtenir à meilleur marché chez nous.

Par contre pour les cosmétiques, ils sont, en mai 2019, entre 50 et 65% plus chers chez nous qu’en Allemagne, 21,4 à 31,8% plus chers qu’en France. Conclusion de la FRC: ce dernier coup de sonde confirme que nos salaires ne sont pas responsables du coût des produits importés. Au parlement d’agir, en traitant l’initiative contre l’îlot de cherté.

Et puis, répéter à toutes les occasions que nos salaires sont plus hauts que partout ailleurs, sans tenir compte de ce que le travailleur a encore à payer après avoir reçu sa paye, sans faire la comparaison du pouvoir d’achat, permet de démobiliser ceux qui seraient tentés d’en demander plus…Donc, ne vous plaignez pas puisque vous êtes déjà trop payés.

Pierre Aguet


AMICALE DES ANCIENS DE L’IMPRIMERIE - LAUSANNE

2e  semestre  2019

En septembre
Les randonnées pédestres n’auront plus lieu en en raison des difficultés de nos membres qui        avancent en âge.

Mardi 24 septembre
Assemblée mensuelle:  Film présenté par René Wenger

Mardi 22 octobre
Raclette à Saint-Marc Apéritif à 11h30
Prix Fr. 15.-. Inscriptions auprès du trésorier M. Pitton
Repas à 12h     jusqu’au jeudi 17 octobre 2019

Dimanche 27 octobre
Brisolée à Grandvaux en collaboration avec le GPIAG dès 11 h 30, circulaire suivra.

Mardi 26 novembre
Nous fêtons nos octogénaires (6 collègues) et nous honorons nos nonagénaires (3 colllègues)

Mardi 17 décembre
Repas de fin d’année (lieu encore à définir) (circulaire suivra)

Mardi 7 janvier 2020 
Petit Nouvel An

Mardi 28 janvier 2020
Assemblée générale ordinaire: convocation suivra avec programme 1er semestre 2020

Adresses utiles
Président :      David Bühlmann, ch. de la Suettaz 5, 1008 Prilly, Tél. 021 624 36 38

Trésorier :      Michel Pitton, Pierrefleur 66, 1004 Lausanne. Tél. 079 212 16 13
Courriel : michel.pitton[at]formatyp.ch

Attention : Les chèques Reka pour les membres ne s’obtiennent plus au secrétariat syndicom  mais se commandent pas téléphone au 058 817 18 18 (droit annuel maximum Fr. 700.-à 7%).

Toutes nos réunions ont lieu à 14 h30 sauf exceptions mentionnées, à la grande salle du Centre de loisirs Prélaz/St-Marc (sous le temple), au chemin de Renens 7. Trolleybus No17.

Nos devoirs:  
Participer à l’activité de l’Amicale
Donner des nouvelles des membres malades
Cultiver l’amitié
Payer sa cotisation annuelle au début de l’année, directement au trésorier, pour éviter les rappels et les frais postaux


Groupement des retraités Poste & Swisscom Fribourg

Visite d’automne 2019

Le 27 août 2019, 76 personnes enthousiastes et de bonne humeur se sont retrouvées à Avry-Bourg, Fribourg et Avenches pour la traditionnelle course d’automne. Aux petites heures, en effet, il faisait encore nuit lorsqu’un car Buchard nous a conduits à Signy Centre pour un café tant attendu. Ensuite départ pour Chanaz pour une croisière sur le canal de Savières.

Quelques informations sur ce canal:
Le canal de Savières prend sa source dans le lac du Bourget. Après une course de 4,5 kilomètres, le canal se jette dans le Rhône juste après avoir traversé le village de Chanaz. Une écluse régule son débit à son embouchure.

Le canal de Savières est un des rares cours d'eau d'Europe dont le cours peut s'inverser à la fois sur toute sa longueur et de manière naturelle. Ce phénomène survient lorsque le Rhône est en crue et que son niveau dépasse celui du canal de Savières.

Vers 13 heures, notre bateau s’arrête à l’Auberge de Savières. Le savarin de brochet ainsi que les suprêmes de volaille aux cèpes délicieusement préparés sont dégustés avec plaisir.

Il s’en suit une visite de la cuivrerie – dinanderie de Bugey. Découverte de la fabrique et des techniques du travail du cuivre avec démonstration de l'artiste. Car oui, le patron est un artiste. Notre groupe a été très attentif aux explications et à la démonstration spectaculaire du maître des lieux. Nous sortons de là, plein de respect et d’admiration pour son travail. Il fait partie des derniers artisans du cuivre en France et il est fils de Compagnon. Nous poursuivons avec la visite de la boutique où nous pouvons admirer une remarquable collection d'objets d'art en cuivre, laiton, fer ou étain, ainsi que des d’objets décoratifs, bijoux, lampes traditionnelles ou à pétrole. La boutique a remporté un franc succès, tant les articles sont de bellequalité et à un prix remarquablement abordable.

Avant de renter, la maison Buchard nous a servi un petit verre de Fendant fort apprécié.  Merci à Jean-Marie Baechler pour l’organisation de cette journée variée et enrichissante.

François Pachoud


Assurez-vous qu’ils disaient...

Une fois de plus, nos représentants aux assemblées fédérales nous présentent des pseudo-solutions de facilité pour éviter d’avoir à faire le vrai travail qu’on leur demande. Malheureusement, sous l’influence de politiciens bien nantis et presque toujours majoritaires, ces derniers se moquent du peuple! Quand on sait que les ménages supportent une partie croissante des dépenses globales des soins. Ils paient directement 24 milliards sur un total de 80, soit un tiers, et cette part tend à augmenter. Les primes des assurances-maladie représentent une taxe privatisée et incontrôlable, qui font le bonheur de nombreux administrateurs grassement rémunérés et qui, sournoisement, par leur lobbying savent influencer nos élus vendus ou achetés. Le directeur de Curafutura (association des assureurs) essaie même de proposer une hausse de la franchise minimale de 300 à 500 francs alors que les caisses d’assurances-maladie regorgent honteusement de milliards de réserves? Qui pourrait croire qu’augmenter la franchise la plus basse puisse faire diminuer d’un kopeck les coûts de la santé.

L’assurance-maladie a perdu une grande partie de ses vertus sociales. Elle appauvrit les ménages aux budgets fragiles, particulièrement les retraités par une augmentation continue de dépenses incompressibles. Ce système est devenu particulièrement inique, puisqu’il affecte de façon identique tous les ménages, aisés comme défavorisés. Pourquoi nos marionnettes parlementaires n’exigent-elles pas la constitution d’un fonds de réserve unique et solidaire entre toutes les caisses d’assurances-maladie. Solution simple, économique, équitable s’il en est. Une prime en rapport aux revenus des citoyens(nes)? Mais voilà, pognon, pognon...

Chers citoyens(nes) marron, une réaction énergique s’impose, réagissez donc aux prochaines élections, biffez sans retenue les noms de ces inféodés qui s’intéressent qu’à se remplir les poches et qui se moquent de vous depuis des lustres.

Alain Michaud


Réflexions douces-amères

Il est de bon ton aujourd’hui d’être un champion de la protection du climat. Tout le monde s’engouffre dans la brèche, surtout les représentants du monde politique. C’est à qui présentera la recette la meilleure pour délivrer notre planète des dangers qui la menacent, CO2 en tête. Dans la pratique pourtant, on est loin de la coupe aux lèvres: à chaque période de vacances, il y a toujours des bouchons de 10 – 15 km au Gothard et les vols charters ou non sont en constante augmentation, sans compter le lancement accru de paquebots gigantesques «non polluants» pouvant transporter jusqu’à 8000 personnes, équipage compris. Le scepticisme dont j’ai fait preuve dans mon dernier article reste entier, pour ne pas dire qu’il s’est accentué. En résumé, je pense qu’une catastrophe climatique est proche et que rien n’est vraiment fait pour l’éviter!

La Fête des Vignerons a déroulé ses fastes à Vevey. Personnellement, je n’ai pas été particulièrement emballé, sans emboucher les mêmes trompettes que la plupart des gens. A mon humble avis, on n’a pas assisté à un spectacle qui prenait essentiellement racine dans nos traditions, mais bien plutôt à un gigantesque show à l’américaine manquant, en définitive, de profondeur avec des réminiscences de la cérémonie de clôture des Jeux olympiques d’hiver de 2014 à Sotchi. D’ailleurs, le metteur en scène était le même… Aucune mélodie ne m’est restée dans la tête et les thèmes folkloriques traditionnels m’ont paru édulcorés… Quant à la tenue carnavalesque des armaillis, ce fut pour moi une véritable déception. Le bredzon authentique, c’est autre chose… et dire qu’aucune association de patoisants, à ma connaissance, ne s’est élevée là contre. Point positif, hormis le fait qu’ils étaient trop nombreux à mon goût, les figurants ont fait part d’un bel enthousiasme qui n’était pas feint. Bravo!

Où va-t-on également avec la fête du 1er Août? Dire qu’on a voulu, et obtenu, que ce jour soit intégralement férié… pour mieux reporter les cérémonies la veille au soir, en maints endroits? En réalité et je l’ai constaté à Fribourg, il ne se passe plus grand-chose, à part la manifestation du soir: quasi aucune décoration, aucun drapeau suspendu aux balcons ou fenêtres dans tout le boulevard de Pérolles (près de 2 km) où j’habite et ses rues adjacentes. Les habitants sont-ils tous en vacances ou la ville n’est-elle plus peuplée que d’étrangers peu au courant de nos coutumes? Je n’ai pas la réponse, je constate tout simplement.

Pierre Savary


AMICALE DES ANCIENS DE L’IMPRIMERIE - LAUSANNE

Sortie d’été à Morges
Filets de perches
Restaurant «Le Casino»

Mardi 13 août 2019

Chères amies, chers amis,

Notre traditionnelle sortie d'été aura lieu, par n'importe quel temps, le mardi 13 août 2018 au restaurant «Le Casino», Morges (en face du débarcadère CGN)

Déplacement par bateau :
Aller:         Départ Ouchy    10 h 50   Bateau Italie
Arrivée Morges 11 h 24

Retour:
Départ Morges  16 h 52  Bateau Coppet
Arrivée Ouchy   17 h 10                                       

Chacun prend son billet                 

Vous pouvez également vous déplacer avec les CFF, en voiture privée ou à pied                                       

Programme
11h45
Apéritif offert par la caisse d’entraide CMID sur le quai

12h30
Repas au à la Terrasse du restaurant «Le Casino»:

  • Salade mêlée
  • Filets de perches, pommes frites
  • Dessert maison ou coupe glacée
  • Café

Les boissons pendant le repas sont comprises dans le prix, sauf les pousse-café

Prix du repas:
Fr. 40.00  pour les membres
Fr. 50.00  pour les accompagnants
Le montant de votre participation sera encaissé sur place.

Merci de préparer le montant exact.                          

Inscriptions:
Jusqu'au vendredi 2 août 2019

auprès du trésorier Michel Pitton au moyen du coupon

ci-dessous ou par courriel : michel.pitton[at]formatyp.ch

Inscription pour la sortie « Filets de perches », à Morges le mardi 13 août 2019

 (A  renvoyer jusqu’au vendredi 3 août à Michel Pitton, Pierrefleur 66, 1004 Lausanne ou par courriel à : michel.pitton@formatyp.ch

Nom et prénom:
Je participerai        seul                accompagné de :   

Je me déplace
en bateau    moyen de transport individuel (bus, voiture, à pied)

Lieu et date:                    Signature:


Deux phénomènes contradictoires

L’effondrement, résultat de l’anthropocène, soit de la transformation du monde par la folie des hommes fait l’objet de réflexions savantes depuis des décennies sans que les décideurs économiques ou politiques ne prennent les décisions qui s’imposent. Cela a commencé par les publications du Club de Rome créé en 1968. Elles se référaient elles-mêmes à de nombreux travaux antérieurs avant de se référer à mes propres propositions au Conseil national…

Avec le recul, je constate que diverses périodes historiques ont conduit l’humanité très loin des invitations à limiter la croissance quantitative, celle qui est dénoncée par la jeunesse militante en ce début de 2019. J’en rappelle deux qui ont tiré l’humanité à 180 degrés l’une de l’autre.

Il y a eu ce qu’il est convenu d’appeler les Trente Glorieuses. Cette période va de la fin de la Deuxième Guerre mondiale à la fin des années 70. Elle a permis l’accès aux études supérieures à une jeunesse issue des milieux moins favorisés, une diminution du temps de travail, une rémunération un peu plus équitable à une large partie de la population. Pour nous, les militants syndicaux, ce n’était que des cacahuètes. Hélas, cette capacité financière nouvelle pour des millions de gens d’accéder à la voiture et au confort a très largement contribué à la surexploitation capitaliste des ressources du globe.

Un phénomène exactement contraire s’est produit en 1979 qui n’a hélas en rien contribué à une exploitation des ressources plus raisonnable. Les révolutions conservatrices de Mme Thatcher et de M. Reagan répercutées dans le monde entier, accompagnées de la révolution religieuse de l’ayatollah Khomeiny en Iran, ont entraîné les peuples du monde non plus vers une meilleure répartition de la richesse mais vers une civilisation axée sur l’égoïsme, sur le chacun pour soi, sur la priorité au gagnant, celui dont Albert Jacquard disait que pour un gagnant il fallait compter 1000 perdants.

Le slogan «Moins d’Etat» a effacé tout ce qui ressemble à de la solidarité. Le blocage des salaires n’a été compensé que par l’accès scandaleusement facilité à l’emprunt. Les Etats-Unis, qui montrent souvent le chemin à ne pas suivre, accumulent des milliers de milliards de dette privée, laquelle s’ajoute à des milliers de milliards de dettes du gouvernement central. Dès lors la capacité de «destruction» n’a pas été enrayée. La consommation a même été largement accélérée puisqu’il n’y avait plus aucun frein à l’appétit des grands groupes industriels capitalistes dont le but, il faut le rappeler sans cesse, n’est pas de rendre service ou de nourrir l’humanité, mais bien de réaliser les plus gros bénéfices possibles.

Le phénomène a encore été amplifié avec la concentration de ces grands groupes multinationaux. Le Prix Nobel Joseph Stiglitz a bien mis en évidence que 1% de la population accapare les fruits du travail des 99%. Ce 1% ne sait plus que faire de tout cet argent. Il sert un intérêt négatif à ceux qui veulent bien lui en emprunter. Une économie aberrante. Bien sûr que d’autres phénomènes ont marqué le monde économique ces dernières années. Pour aujourd’hui, contentons-nous de ceux-là…

Pierre Aguet


Le naufrage

Que se passe-t-il en cette triste année 1979? Un renversement phénoménal avec l’arrivée au pouvoir de Mme Thatcher et MM. Reagan et Khomeiny. Le conservatisme se déclare révolutionnaire et par réaction, le progressisme et la gauche se battent pour conserver les acquis des Trente Glorieuses. Mettons-nous d’accord. C’est bien un progrès de mieux répartir les chances et la richesse, de viser l’égalité hommes-femmes, d’être un peu plus solidaires, de ne laisser personne au bord du chemin?

Or depuis 1979, le progrès c’est de laisser chacun se débrouiller le mieux possible, c’est tirer son chapeau à tous ceux qui ont réussi même si cela s’est fait par des moyens frauduleux. Ils n’ont pas été pris, ils méritent notre respect. Dès lors que les puissants se permettent une fraude fiscale massive, des abus jamais réprimés, voire des crimes, le petit peuple n’a aucune raison de ne pas faire de même. L’exemple vient toujours d’en haut. La civilisation pourrit.

Dans «Le naufrage des civilisations», Amin Maalouf rappelle avec émotion ce qu’était «son Levant» c’est-à-dire les pays du Proche-Orient, au début du XXe siècle, là où il a passé sa jeunesse. L’Egypte et le Liban étaient un paradis. Toutes les cultures, toutes les religions, toutes les langues s’y côtoyaient joyeusement et vivaient une civilisation remarquable, généreuse, inventive et heureuse. J’ajoute qu’en Europe, sans traité de libre circulation des personnes, chacun pouvait s’installer dans n’importe quel pays. Il n’avait besoin que de gagner sa vie sans faire appel aux services sociaux. Ils n’existaient d’ailleurs pas encore.

Le racisme et l’exclusion ont progressé – dans tous les pays du monde – avec la montée du nazisme. Les deux boucheries de 1914 à 1945 nous ont fait oublier cette période bénie. Parce qu’il fallait tout reconstruire, s’y sont ajoutées les Trente Glorieuses de 1950 à la fin des années 70. Très positives.

Le premier naufrage est venu du nazisme xénophobe encouragé par toutes les chancelleries occidentales qui comptaient sur Monsieur Hitler pour détruire le très jeune et liberticide empire soviétique. Après les guerres, il y eut la création de l’Etat d’Israël. Un quart de l’humanité l’appelle «la catastrophe». En 1967, la guerre des Six Jours a cassé l’immense espérance des peuples arabes née de l’arrivée au pouvoir de Nasser. S’y ajoute le besoin permanent des Etats-Unis de s’assurer l’accès à tous les puits de pétrole du monde en particulier ceux du Proche-Orient par des guerres et des blocus incessants. Ils font de même au Niger et au Venezuela.

Mais il y a surtout la déviance des démocraties dont les journaux appartiennent à des marchands de canons ou à des groupes financiers puissants. Les présidents des Etats dits démocratiques ne sont élus que pour autant que des milliards soient mis à leur disposition. La loi du marché a remplacé le Dieu des anciennes civilisations. Elle crée une guerre incessante entre les entreprises et à l’intérieur de ces entreprises. La glorification de l’égoïsme tient lieu de boussole. Les conceptions identitaires de la nation et de la religion fragilisent les espoirs de paix entre les peuples. Elles visent à anéantir tout ce que l’humanité a construit de solide et de prometteur.

J’ai fait allusion, plus haut, au livre d’Amin Maalouf et à sa description du Levant au début du XXe siècle, un paradis. Il affirme aussi qu’aujourd’hui, cette région du monde est en ruine et il pose la question du naufrage que nous préparons à nos enfants et petits-enfants. Je pose la question. Ou sont les signes d’espérance? Même les pays scandinaves sociaux-démocrates qui sortent systématiquement en tête de toutes les comparaisons internationales se laissent entraîner par cette mouvance identitaire et frileuse. Je répète. Où sont les signes d’espérance?

Pierre Aguet


Groupement des retraités Poste & Swisscom Fribourg

Alloboissons, Givisiez: visite de printemps 2019

Le 15  mai 2019, 56 personnes se sont rendues à Givisiez pour une visite guidée de la maison Alloboissons SA.

Nous avons été reçus par le directeur François Quartenoud et le responsable de la logistique. Tous deux ont officié également comme guides.
La société appartient uniquement à la famille Quartenoud.
1900 Fondation de la maison Jules Gex à Bulle ensuite rachat de Ropraz boissons et en1985 création de la maison Alloboissons SA. En 2017, reprise de DIVO,1er Club de Vin de Suisse 18’000 membres.
L’entreprise compte plus de 145 collaborateurs, 10 apprentis et elle travaille sur 13 sites en Suisse.

L’assortiment:
4’700 références
1’500 appellations de vins
500 bières
650 boissons sans alcool
550 spiritueux dont près de 120 whiskies
Sponsoring : FC Sion, HC Fribourg Gottéron et des partenariats avec la station de Haute-Nendaz, Montreux Jazz, Rock Oz’Arènes etc….
Après la présentation d’un film,  le directeur nous a servi un apéritif fort apprécié.
 

A l’issue de la visite, nous nous sommes dirigés vers l’Oasis, restaurant situé dans le bâtiment  Alloboissons. On nous a servi un excellent repas accompagné de vins du Vully de leur domaine de Chambaz à Môtier. Grâce à du personnel compétent et souriant, nous avons passé un agréable moment de convivialité et d’échanges.

Encore merci à Jean-Marie Baechler pour l’organisation de cette journée enrichissante. Nous avons découvert une entreprise axée sur le service à la clientèle et dont l’objectif est de toujours rester à la pointe de la technologie et d’offrir aux clients privés une qualité irréprochable et des solutions adaptées à leurs besoins. Nous avons croisé un directeur qui pratique un management à visage             humain, sans toutefois oublier la compétitivité

François Pachoud
Secrétaire
Retraités Poste & Swisscom  Fribourg


Kaléidoscope morose…

Je suis d’accord avec l’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher quand il parle de mode pour la défense du climat et de l’environnement. C’est bien beau de défiler avec des slogans de toutes sortes, surtout au niveau des jeunes. Mais, pratiquement, rien ne change: les bouchons font toujours 15 kilomètres à l’entrée du Gothard et les aéroports sont surencombrés, entre autres, lors du week-end pascal. Et, comme chacun le sait, les voitures et les avions ne produisent pas de CO2… Et les éoliennes? On les veut bien, mais sur le pré du voisin. Je suis très sceptique sur l’avenir de notre planète car, en réalité, rien ne bouge vraiment ou si peu!

Le 14 juin, nous vivrons donc la grève des femmes. Quelle grève, je vous le demande? Le mot me semble bien mal choisi. Cependant, là n’est pas l’essentiel. Il s’agit en l’occurrence d’une action hautement louable. J’espère toutefois que l’on s’attardera également au sort des femmes dans les pays du tiers-monde, particulièrement islamiques: excision, lapidation et autres maltraitances indignes de toute population tant soit peu civilisée. J’espère aussi que l’on revalorisera l’activité domestique. En effet, au cours des années, on s’est ingénié à parler d’un travail de seconde zone, les syndicats étant là parmi les premiers à dénigrer la femme au foyer qui ne pouvait «se libérer» qu’en allant «travailler» = pour le 90% d’entre elles, scanner des articles à une caisse Coop, Migros ou empiler des tubes de conserve dans des cartons chez Estavayer Lait SA ELSA. Evidemment, si on pouvait rétribuer d’une manière ou d’une autre la femme au foyer et surtout la syndiquer, la mentalité changerait du tout au tout!

Je ne veux pas me lancer aujourd’hui dans de grandes considérations philosophiques. Je constate simplement que la cellule familiale est en passe d’être détruite, avec de graves conséquences que l’armée de psychiatres, psychologues, sociologues et autres assistants sociaux que notre société a engendrée ne saurait enrayer. Pour n’importe quel événement, on met sur pied, le cas échéant, une cellule de crise. L’homme n’est en effet plus capable de se regarder en face et de s’assumer. Quo vadis, vraiment!

Pierre Savary


Faut-il résister et comment?

Yvan Luccarini, objecteur de croissance, collaborateur du journal «Moins», député veveysan de Décroissance-Alternative, membre du groupe Ensemble à gauche affirme, d’entrée de cause, que les ressources nécessaires à un ordinateur représentent 70% à sa fabrication et seulement 30% à son utilisation. Dès lors, l’utilisation d’un moteur de recherche alternatif est fort louable, mais très insuffisant pour inverser la tendance. Il s’amuse à nous dire qu’il a contribué à ces catastrophes en préparant son intervention. Ce système non démocratique, en croissance perpétuelle, ne peut pas s’inscrire dans une perspective écologique.

Il dénonce un mythe. On ne peut pas dire que l’outil informatique est comme le marteau, un simple outil dont seul l’utilisateur est responsable de ce qu’il permet d’effectuer. Il se réfère à Ivan Illich qui définit les trois caractéristiques d’un outil convivial: a) il génère l’efficience sans dégrader l’autonomie personnelle de l’utilisateur, b) il ne suscite ni esclave ni maître (peut être utilisé souvent ou presque jamais) c) il élargit le rayon d’action personnel. Aujourd’hui, on confond les outils et les machines qui n’ont rien de convivial. Les machines ont besoin d’un système pour fonctionner. Plus nous utilisons les machines, moins nous entretenons nos compétences humaines propres pour finir par les perdre.

Malheureusement, dans le champ social, nous sommes sortis de la logique des pionniers qui développaient le partage de l’information. Les utilisateurs produisent très peu mais téléchargent énormément. Il ne suffit pas d’avoir un site pour être lu, il y faut encore une puissance économique considérable pour que ce site soit visité. De plus les internautes sont saturés de messages. S’ajoute la réalité du «clictivisme». Les pétitions sont «signées» en ligne. La mobilisation devrait se faire dans la rue pour faire naître un vrai mouvement social.

Le numérique devient l’objectif prioritaire des programmes scolaires. Cesla Amarelle veut développer l’esprit «computatif» des enfants vaudois. Est-ce bien là les outils à offrir aux générations futures face aux défis qui se présentent à eux? Le défi du numérique, dans une perspective écologique, ne peut pas être relevé par les seules mesures individuelles de simplicité volontaire. Il faut entreprendre collectivement la réduction de nos soi-disant besoins le plus souvent créés artificiellement par et pour une économie ultralibérale avide de profits et de croissance. Il n’y a pas de solution technique à des problèmes comportementaux. Il est urgent de décoloniser nos imaginaires. Pourquoi ne pas emprunter la piste de la décroissance conviviale?

Pierre Aguet


La vie et son sens

Jean-François Duval écrit, dans le numéro de février du journal «Générations», qu’il admire les enfants qu’il observe: «On dirait que l’attitude naturelle de tout enfant est d’avoir foi en l’humanité et la vie, de croire au genre humain et à la bonté générale des choses… pourtant, comment affronteront-ils l’avenir que nous leur organisons? J’ai l’impression d’avoir le privilège de côtoyer des héros.» Dans une de ses chansons, Michel Bühler, qui par ailleurs chante «la vie n’est pas à vendre», affirme: «Nous qui avons la chance immense d’être vivants.» Jean Villard Gilles chantait lui: «Mais au bout, qui a raison? C’est toujours la vie Lison, c’est toujours la vie.»

Assez de citations. Est-on conscient que la vie est un miracle permanent. Ce n’est pas parce que la science bricole avec le clonage ou la fécondation assistée que la vie n’est pas à classer parmi les miracles qui nous entourent depuis toujours. Un pépin de pomme tombe dans une terre propice et voilà qu’un arbre en sort qui, pendant des décennies, va proposer des milliers de kilos de pommes à tous ceux qui voudront bien se servir.

Un homme et une femme s’aiment et sèment. Voilà qu’une petite femme ou un petit homme va venir aider ses parents, ses amis, ses collègues, ses voisins et suivant les responsabilités qu’il ou elle aura à assumer, va aider des milliers de personnes à mieux vivre, à être heureux et peut-être même reconnaissants. Le sens de la vie n’est pas à être recherché dans des théories compliquées. Les théologiens et les philosophes se triturent les méninges depuis longtemps. Des gens tout simples aussi se demandent souvent pourquoi ils sont venus au monde. Ma réponse: pour aider, pour aimer. Dès qu’ils oublient cela et qu’ils commencent à avoir une attitude égoïste, dès qu’ils ne pensent qu’à leur succès, à leur carrière, à leur fortune, à leur moi et que ce moi prend la première place, ils s’écartent du pourquoi ils ont été conçus. Ils s’éloignent aussi souvent du bonheur.

Toutes les religions s’appuient sur cette proposition importante: ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse à toi. Le Christ a été plus loin en proposant d’aimer ses ennemis. Pas facile à suivre. C’est pourtant bien là le sens de toute vie. Selon une information que je tiens de M. Martin Vetterli, président de l’EPFL, plusieurs théoriciens de l’évolution travaillent sur la thématique: l’altruisme est-il inscrit dans les règles qui régissent le fonctionnement du monde? Deux professeurs américains sont cités: Oren Harman et Dachner Keltner.

Sur le sens de la vie, ma réponse vous suffit-elle?

Pierre Aguet


RFFA: Une nouvelle arnaque

La réforme de l’imposition des entreprises mobilise la classe dominante depuis des années. Grâce aux «informations» gouvernementales sous-estimant fortement les pertes, la réforme II avait passé la rampe de justesse (50,5% de oui en votation populaire). La réforme III a mordu la poussière en 2017.

Mais le vote populaire est vite contourné. Toutes les astuces fiscales rejetées en 2017 font partie du nouveau paquet RFFA: patent box, super déduction R&D, intérêts fictifs, imputation forfaitaire et même la déduction pour prêts à l’intérieur d’un même groupe. Cette déduction avait été jugée contraire à la Constitution par l’expertise juridique, retirée par le Conseil fédéral mais réintroduite par le parlement.

Une telle réforme n’a aucune chance devant le peuple. Alors, pour faire avaler la couleuvre, le parlement a sorti de son chapeau le financement supplémentaire de l’AVS. Etrange compensation: en échange d’une baisse massive d’impôts pour les grandes entreprises, on augmente les cotisations AVS des salarié.e.s! Et les personnes à la retraite ne recevront pas un franc de plus sur leurs rentes.

Alors que les petits et moyens revenus paient déjà de lourds impôts, cette RFFA n’est qu’une nouvelle arnaque en milliards sur le dos de la  majorité de la population.

Pierre-André Charrière


RFFA ou de la difficulté d'être bien informé

Une récente décision du Tribunal fédéral vient d'annuler la votation du 28 février 2016 sur l'imposition des couples mariés, à la suite d'une erreur dans les explications du Conseil fédéral. Une décision qui souligne que le citoyen doit voter en toute connaissance de cause.

Or, en mélangeant Réforme Fiscale et Financement de l'AVS (RFFA) le Conseil fédéral ne fait rien d'autre qu'embrouiller le citoyen pour la votation du 19 mai. Bien entendu les deux thèmes doivent être traités mais pas ensemble, pas dans ce «truc» où même une chienne n'y retrouverait pas ses petits. J'ai pourtant essayé d'en comprendre les tenants et aboutissants. En gros, disons que:

La réforme de la fiscalité des entreprises a été demandée à la Confédération par l'Union européenne afin de supprimer les avantages fiscaux accordés aux multinationales. Or, le projet qui nous est soumis aujourd'hui n'est en fait pas très différent de celui que le peuple a refusé en votation le 12 février 2017. En somme, une RIE III «relookée» dont les cadeaux trop criants ont été gommés ou adaptés. Pourtant, le Conseil fédéral ne pouvait se permettre un deuxième refus. Il fallait trouver autre chose.

C'est alors que Monsieur Christian Levrat, est arrivé au Conseil des Etats avec son projet de lier l'imposition des entreprises au financement de l'AVS, laissant croire par-là que les gros cadeaux fait aux grandes entreprises allaient profiter à l'AVS. Etonnamment, son étrange proposition de compenser un manque à gagner par une dépense a immédiatement séduit la majorité des chambres fédérales… La droite avait bien compris que c'était là le «truc» qui pouvait permettre de faire passer l'impossible réforme de la fiscalité des entreprises. Combines et mensonges…

Car, le financement de l'AVS n'allait pas coûter les 2 milliards promis… du moins pas à la Confédération. En effet, ce sont les salariés, pour moitié, et les employeurs, pour l'autre moitié, qui en payeront 1,2 milliards par une augmentation de leurs cotisations. Tous les salariés mais aussi tous les employeurs, même les petits patrons qui ne profiteront pas de la réforme fiscale. En plus, une augmentation des cotisations, sans aucune amélioration des prestations AVS.

En ce qui concerne les 500 millions du pourcent démographique, ceux-ci sont un produit de la TVA qui était destiné à l'AVS mais que, depuis 1999, la Confédération avait "un peu" viré dans ses comptes, du temps des vaches maigres… et qui s'en est trouvée bien. Donc, en versant ces 500 millions, la Confédération ne fait que rendre cet argent à l'AVS et encore, sans effet rétroactif. On ne peut donc pas en tenir compte dans la compensation des 2 milliards accordés aux entreprises. En comptant bien, ce refinancement se résume donc à 300 millions. Vous avez dit deux milliards aux entreprises et deux milliards à l'AVS Monsieur Levrat?

J'imagine que, à quelques chiffres près, ce qui précède ne figurera pas dans les explications du Conseil fédéral. On donne l'information qu'on veut… Celle-ci est vérifiée, c'est celle d'un citoyen lambda qui a tenté de s'informer et qui votera NON à la RFFA le 19 mai.

Jean-Jacques Maillard


La grande poutze

Quand allons nous enfin réagir envers ce parlement égoïste?

Alors qu'une majorité de parlementaires nationaux, qui sans vergogne, se remplissent les poches sans retenue, ces même personnages défavorisent à tour de bras les citoyens lambda les plus démunis.

Diminuent de 10% des rentes pour enfants «allocation parentale» en regard des rentes AI et vieillesses. Adoptent une révision défavorable des PC. Préconisent l'âge de la retraite des femmes à 65 ans. Ces mêmes énergumènes souhaitent augmenter la franchise de l'assurance maladie la plus basse. Une fois de plus, ils démontrent leur soumission aux lobbies qui les engraissent généreusement, et cela, sans connaître les autres aberrations cachées ! 

Cette même majorité, incapable de respecter la constitution de ce pays?  Article 112, al 2, litt b qui dicte une couverture des besoin vitaux par l'AVS, «Que nenni!» Sans négliger un même salaire homme/femme pour un même travail «Nada». Et, il faudrait croire et faire confiance à ces gens là!

Il semble qu'il n'y a pas besoin d'avoir inventé l'eau chaude, pour se rendre compte de l'outrecuidance et de l'égoïsme latent de ces radoteurs et profiteurs de tous bords. A quand une réaction globale des instances syndicales et politiques idoines? De se regrouper sous une même bannière pour agir contre ces dirigeants infectés par le virus du lobbisme!

De l'argent il y en a, mais distribué particulièrement aux nantis. Depuis plusieurs années, des bénéfices mirifiques de la Confédération, une BNS qui regorge de fric ! Pour preuve, les milliards trouvés d'un tour de main sous le paillasson pour sauver les tricheurs de l'UBS... Une armée qui peut dépenser des milliards pour l'achat d'avions alibis. Des centaines de millions à l'égout pour des erreurs dans le domaine informatique et militaire, sans connaître tous les autres coulages du système.

Arrêtons de croire aux discours de ces marionnettes de la coupole, organisons nous pour dire HALTE au massacre social.

A ce titre, chacune et chacun peut jouer un rôle personnel dans cet engagement. Aux prochaines votations du Conseil National du 20 octobre prochain, biffez sans arrière pensée le nom de tous ces fossoyeurs du principe de solidarité. Ce coup de crayon, une pommade cicatrisante s'il en est, un nettoyage de première nécessité, car, on ne peut plus admettre de se laisser bafouer et laisser la paupérisation s'installer.   

Alain Michaud

L’EFFONDREMENT?

Merci à la jeunesse de se mobiliser. A quoi sert d’étudier s’il n’y a pas d’avenir ? C’est simplement du bon sens. Les spécialistes du GIEC sont payés par des gouvernements qui ne sont capables que de désigner des commissions, mais pas de prendre des décisions. Notre Conseil fédéral vient de confirmer, dans son dernier rapport, que notre consommation trop élevée et les pertes de biodiversité menacent les bases de notre existence.

Nous sommes déjà entrés dans ce que d’aucuns appellent la dynamique de l’effondrement. Les manifestations physiques, morales et politiques sont désormais tangibles. «Les autres qu’humains», animaux et végétaux, disparaissent. Une véritable hécatombe. Pas seulement les baleines et les rhinocéros, mais aussi les insectes et les oiseaux. Les «collapsniks ou collapsologues» parlent de l’Anthropocène, soit de la transformation du monde par l’effet de la folie des hommes. Elle est largement niée par le plus grand nombre qui, s’il admet des problèmes nouveaux, propose des solutions à l’envers : il n’y a pas assez de croissance, de salaire, d’emploi, de développement, etc. Une fuite en avant caractérisée.

Bruno Latour affirme: soit nous nions cette réalité, soit nous cherchons à atterrir. C’est désormais ce qui nous divise. Ce n’est plus de savoir si nous sommes de gauche ou de droite.

J’ajoute tout de même que pour l’instant, c’est la gauche qui est la plus sensible à cette nouvelle donne et la combat.

Sur les murs de la fac de Nanterre, en 2010, il y avait cette phrase: Une autre fin du monde est possible. Tous ceux qui étudient le prochain «effondrement» s’efforcent de proposer de nouveaux comportements aptes à vivre ou à survivre à cette prochaine fin du monde le plus intelligemment possible. Que proposent-ils ? Établir très vite des relations enfin respectueuses avec tout ce qui est «autre qu’humai», tourner le dos à cette civilisation «thermo-industrielle», réconcilier les survivalistes qui construisent des Bases Autonomes Durables, les transitionneurs qui misent sur des éco-villages, les zadistes qui créent des zones de défense ainsi que les adeptes de «Mycélium», soit ceux qui veulent renforcer les liens entre les personnes et entre les organisations. L’importance de créer des réseaux pour s’entraider pendant ou après l’effondrement est indispensable puisque, ensemble, on peut presque tout et que seuls nous serons vite perdus. La réconciliation homme-femme fait aussi partie des propositions car, malgré les avancées obtenues vers la fin du 20ème siècle, cette réconciliation n’est pas encore atteinte.

Il faudrait sortir de ce que Bill Plottkin appelle la patho-adolescence, celle qui nous empêche de regarder l’effondrement prochain bien en face, cette pathologie qui crée une insécurité sociale invalidante, une estime de soi très faible, un certain narcissisme, une cupidité implacable, une violence physique récurrente, etc. Ce thème est essentiel si l’on pense à toute cette jeunesse qui aura à affronter…l’effondrement. Pour mieux l’aborder, je vous recommande la lecture du livre qui reprend le slogan rappelé plus haut: Une autre fin du monde est possible de MM. Servigne, Stevens et Chapelle aux éditions du seuil.

Pierre Aguet


Groupement des retraités Fribourg

Le 20 février 2019, 80 personnes étaient réunies au restaurant de la Gérine à Marly pour l’assemblé générale du groupement des retraités Poste/Swisscom.

Le président André Burgy ouvre la séance et salue les invités présents. Il nous lit son rapport annuel qui relate la sortie de printemps au Musée de l’aviation à Payerne ainsi que la randonnée d’automne à la RTS à Genève, suivie d’un excellent repas à Yvoire. Le comité des retraités s’est réuni à quatre reprises. Il remercie chaleureusement les membres du comité et plus particulièrement Jean-Marie Baechler pour l’organisation des diverses balades. Il n’oublie pas de remercier Bernard Dandelot président de la section syndicom de Fribourg, pour sa contribution aux diverses boissons. Les membres du comité se sont rendus aux diverses assemblées du groupement des retraités soit à Genève, Lausanne, Neuchâtel et également à l’assemblée des présidents à Berne. Nous enregistrons le départ de notre caissier Francis Chassot. Nous allons le regretter, car c’était un collègue plein d’empathie, consciencieux et qui avait la chance de connaître presque la totalité des membres du groupe. Le président termine son exposé en nous incitant à garder courage et confiance pour que la vie continue à être belle et mérite d’être vécue.

Après le rapport du président, c’est au tour de Mme Bruderer, directrice de la caisse de pension Poste de nous présenter un excellent exposé sur cette caisse. Elle rassure les retraités en les informant que la rente versée ne peut être diminuée. Elle signale que les actifs sont toujours moins nombreux et que le taux de rendement est bas.

Jean-Pierre Helbling, syndic de Marly et également membre de notre groupement nous présente sa commune en quelques mots et il nous offre 300 francs, merci. François Ducrest nous présente les vœux de syndicom et nous encourage à aller voter pour défendre nos intérêts. Il s’ensuit un petit mot des divers présidents des groupements des retraités romands. La séance ne pouvait pas se terminer sans que Pierre Savary trouve inadmissible que les retraités n’aient plus eu de compensation du renchérissement depuis 2004. La séance se termine par un apéritif dînatoire. La prochaine assemblée générale aura lieu le 19 février 2020.
La sortie de printemps se déroulera le 15 mai 2019. Nous visiterons les installations d’Alloboissons à Givisiez.
La randonnée d’automne aura lieu le 27 août 2019. Nous visiterons le canal de Savières en France voisine.

François Pachoud


Groupement des Anciens de l’imprimerie Lausanne

Procès-verbal de l’assemblée générale du groupement des Anciens de l’imprimerie

du 29 janvier 2019 – Salle St-Marc, Lausanne

L’assemblée est ouverte à 14h55 par le président David Bühlmann, avec la présence de 24 membres, auxquels il souhaite une cordiale bienvenue.

 

1. Nouvelles de nos membres
Nous avons deux nonagénaires confirmés, soit Odette Honsberger, notre doyenne, avec 98 ans, et Paulette Chatelan, avec 94 ans. Il y en aurait eu une troisième, mais Simone Ellenberger, qui nous a quittés en septembre dernier, aurait eu 91 ans cette année. Plusieurs membres ont des soucis de santé, dont Waldemar Schapfl, excusé à cause d’un examen médical.
En 2019, il y a trois nouveaux nonagénaires, soit Jean-Pierre Cattin, en juillet, Charles Chatelan et André Groux, tous deux en décembre.
Les octogénaires cette année sont: Romeo Baccenetti et Jean-Daniel Mützenberger, tous deux en mars, Marguerite Luder, en mai, Willy Miéville, en juin, Agate Roy, en juillet, et Philippe Waridel, en décembre.
Il y a eu 5 décès en 2018, soit: Hannelore Aeschlimann, Simone Ellenberger, Roger Fournier, Georges Lambert et Michel May. Quelques instants de silence sont observés en leur mémoire.
Il n’y a eu aucune démission ou admission et le groupement compte 61 membres.

2. Communications
L’assemblée générale de La Poste VD de syndicom a eu lieu le 23 février. La revue syndicom paraît tous les deux mois avec le Bulletin des retraités encarté. Le journal syndical des sections GE et VD paraît en collaboration avec le journal Le Courrier.
La rencontre triennale et nationale des retraités secteurs Médias aura lieu cette année à Allmendingen près de Berne, le mercredi 15 mai. Le déplacement est pris en charge par la CMID, ainsi que 10 fr. par personne pour la journée (40 fr. au lieu de 50 fr.).

3. Lecture et adoption du procès-verbal de l’assemblée générale du 30 janvier 2018
Il est lu par le soussigné et ne suscite pas de remarques. Il est donc adopté à l’unanimité.

4. Rapport annuel du président
En janvier, pour le Petit Nouvel-An, 23 membres sont venus déguster les salées au fromage. L’assemblée générale a réuni 24 participants. En février, le repas, concocté par nos cuisinières à St-Marc, a vu la participation de 29 personnes. En mars, la sortie pédestre, guidée par René Wenger, s’est déroulée sous la pluie, du parc Denantou à Ouchy, avec 16 participants. La réunion qui a suivi, avec 15 membres, était consacrée à un visionnement de vues du lac de Joux et des photos souvenir du comité, présentées par Gilbert Cardinaux. En avril, François Randiu, secrétaire de la Société lausannoise d’espéranto, a présenté cette langue universelle, avec la présence de 12 personnes. En mai, la sortie de printemps s’est déroulée aux Salines de Bex avec 28 membres.
La réunion mensuelle a vu la présence de 15 personnes, mais les octogénaires et nonagénaires, habituellement fêtés à cette occasion, le seront en fin d’année. En juin, la journée dans les bois au refuge de Prilly, a vu la présence de 11 membres, avec la pluie en matinée et le soleil l’après-midi. La rencontre qui a suivi était consacrée à l’historique des Salines de Bex, présenté par le président. En juillet, la rencontre au lac de Sauvabelin a réuni 13 personnes, par temps chaud. En août, 23 personnes se sont retrouvées au restaurant du Casino à Morges pour le traditionnel dîner «filets de perche».
En septembre, la randonnée pédestre a réuni 12 membres. C’est René Wenger qui nous a guidés du Chalet-à-Gobet à l’étang de Peccau. L’assemblée mensuelle, avec 14 personnes, était animée par le président, qui a évoqué quelques souvenirs anciens sur le thème «La pirogue aux grandes voiles».
En octobre, il y a eu 24 membres pour un excellent repas à St-Marc. La brisolée à Grandvaux avec le GPIAG, a réuni 12 personnes. En novembre, René Wenger a présenté un film sur un périple aventurier d’un couple de notre région. En décembre, c’est à La Nautica à Ouchy, que se sont retrouvées 32 personnes pour le repas de fin d’année.

 

5. Rapport annuel du trésorier
Michel Pitton nous présente les comptes qui bouclent par un bénéfice 902 fr. 45 et une fortune de 19 728 fr. 50.

6. Rapport des vérificateurs des comptes
René Vittoz étant excusé, c’est Jacques Garcia qui lit le rapport des vérificateurs. Il suggère d’accepter les comptes tels que présentés et de donner décharge au président. Il remercie notre trésorier pour son très bon travail.

 

7. Adoption des rapports
Ces trois rapports sont adoptés à l’unanimité.

8. Nominations statutaires
a) du président
David Bühlmann est d’accord de continuer, il est vivement applaudi.
b) du trésorier
Michel Pitton accepte aussi une réélection et est également applaudi.
c) des autres membres du comité
Il y a un changement, suite au décès de Simone Ellenberger, c’est Janine Groux qui la remplace pour la préparation des repas. Les autres personnes continuent, soit: Paulette et Charles Chatelan (cartes d’anniversaire). Michel Reymond, responsable de la cantine avec René Wenger comme adjoint, qui organise également les sorties pédestres. André Groux reste le racleur attitré de la raclette. Rodolphe Aeschlimann est le délégué à la commission des retraités. Rémy Bovey s’occupe de la rédaction du procès-verbal.

d) des vérificateurs des comptes
Jacques Garcia sera rapporteur, Robert Huggler vérificateur, et Philippe Waridel suppléant.

9. Fixation de la cotisation
Elle reste toujours fixée à 20 fr.

10. Fixation de l’indemnité au comité
Elle se monte toujours à 800 fr. mais n’est jamais entièrement utilisée.

11. Propositions individuelles et divers
René Wenger suggère que les boissons soient prises en charge par la caisse lors du repas d’août (filets de perche) ainsi que pour le repas de fin d’année. Cette proposition est acceptée. Rodolphe Aeschlimann nous informe qu’une assemblée des retraités se tiendra à Bienne, avec un changement au comité, suite à une démission. Il nous signale d’autre part que de nombreuses démissions ont eu lieu, puisque l’effectif des membres a passé de 15 000 à 11 000. Rodolphe remercie Michel Pitton pour le don annuel de la CMID de 2000 fr.
Concernant les chèques Reka, la demande à la centrale d’octroyer 10% de rabais au lieu de 7%, est restée lettre morte.
Notre président remercie Janine Groux, qui a accepté de remplacer Simone Ellenberger pour la préparation des repas, ainsi que toutes celles et ceux qui donnent des coups de main.
André Groux remercie le président et le comité qui œuvrent à la bonne marche du groupement.

 

La parole n’étant plus demandée, notre président lève l’assemblée à 15h50.

Rémy Bovey

 


Les commentaires à la réponse de La Poste

« La réponse de La Poste est décevante ! En effet, elle reste vague et ne donne aucun chiffre s’agissant du coût de la campagne et du nombre de réponses reçues de la part de la clientèle.  De plus, dans la justification,  elle parle du rôle fédérateur de la Poste sans expliquer précisément ce qu’elle entend par là ! « .


Réponse de La Poste


Groupement des retraités de Neuchâtel et environs

Syndicom
Groupement des retraités de Neuchâtel et environs
Gabriel Cuany, Président
Clos Muguet 2
2027 Fresens

Monsieur
Ulrich Hurni
Directeur général de La Poste
Wankdorfallee 4
3030 Berne
 

Monsieur le Directeur général,

Bien que retraités, nous sommes toujours très intéressés par la vie de La Poste, ses activités et son image dans le public. C’est à ce titre que nous prenons la liberté de vous  faire part de quelques remarques et de notre incompréhension en rapport avec votre récente campagne publicitaire d’octobre dans les grands médias (TV, journaux).

Le slogan utilisé « La Poste est Là. Pour tous. » a de quoi surprendre tellement il est simpliste et banal. En effet, chaque citoyen suisse croit depuis toujours que La Poste est à son service. Dès lors, marteler cette évidence peut lui faire penser que cela n’est plus toujours le cas. La démarche peut donc être contreproductive et favoriser le doute.

Le coût de votre campagne a certainement été très élevé! Après l’affaire CarPostal, les restrictions de PostFinance et toutes les fermetures d’offices de poste, votre démarche choque et surprend ! La Poste rationalise et réduit partout où elle le peut ses coûts. Dès lors, se permettre une telle campagne juste pour rappeler que La Poste est à disposition  de tous ses clients est difficilement compréhensible  pour le citoyen lambda. Cette communication coûteuse et en contradiction avec la réalité pratique observée crée un malaise parmi nous et chez les clients que nous côtoyons !

Pour notre part, nous déplorons votre manière de faire et le regrettons vivement. Nous sommes fiers d’avoir travaillé à La Poste, mais nous souhaiterions que le client ne soit pas manipulé par des formules simplistes et émotionnelles qui n’apportent rien, mais informé s’il y a lieu sans langue de bois.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous présentons, Monsieur le Directeur général, nos respectueuses salutations.

Fresens, le 12 novembre 2018    
Syndicom
Groupement des retraités
de Neuchâtel et environs

Gabriel Cuany, Président


Public ou privé?

Jacques Dubochet, notre prix Nobel de Morges, affirme souvent qu’il faut comprendre la vie comme une éternelle tension entre le moi et le nous, entre l’égoïsme et l’altruisme. S’il a choisi son camp politique du côté de la gauche, c’est précisément parce que cette dernière fait plus facilement confiance à l’altruisme, à des solutions solidaires, seules capables de nous sortir de la plupart de nos difficultés. Le nous, l’altruisme, c’est l’avenir.

Il y a 50 ans, lorsque j’exerçais la responsabilité de fourrier dans une compagnie de fusillers de montagne, j’aimais bien expliquer qu’avec 1,70 fr par homme et par jour, mais avec une cuisine commune, j’arrivais à nourrir très correctement les 170 hommes de ma compagnie. Le pain, le fromage et le beurre étaient fournis à part, en dehors de ce franc septante. Nous arrivions avec mes excellents sergents de cuisine à nourrir des hommes qui salivaient en lisant les menus affichés à la cantine. S’ils avaient tous dû se débrouiller avec ce franc septante, ils n’auraient pas même pu se payer le petit déjeuner. La solution solidaire, imposée, nous permettait de faire des miracles.

Le débat a pris beaucoup d’ampleur dans les années 80. La droite veut privatiser tous les services publics. Elle est loin d’y avoir renoncé. Ses arguments: moins cher, plus efficace. Comme elle y a réussi souvent, le peuple peut comparer et il ne se laisse plus facilement «enfumer»: la poste, les assurances maladie, etc. En France, la distribution d’eau. En Angleterre, les trains et le gaz.

Un secteur éclaire ce sujet de façon particulièrement significative. Parce que la comparaison a été faite dans le journal Bon à Savoir de décembre 2018, je me permets d’y revenir. Il s’agit de l’assurance incendie et autres dommages, obligatoire dans tous les cantons. Laissée à des acteurs privés la plupart du temps et à des institutions de droit public à Berne, Fribourg Jura, Neuchâtel et Vaud.

Les institutions privées encaissent, pour des prestations comparables, entre 571.55 et 434.85. Les institutions de droit public entre 412.30 et 238.- Moyenne des privés: 503.- et du public 325.- avec un soutien financier aux équipements des corps de sapeurs-pompiers ce qui soulage financièrement les communes.

Dans le débat sur l’assurance maladie, il serait judicieux de se souvenir de cette réalité économique, d’oublier les arguments idéologiques qui cachent des intérêts privés et se rappeler que toutes les entreprises privées existent essentiellement pour enrichir leurs propriétaires et pas leurs clients captifs ou pas.

Pierre Aguet


Le marché et la démocratie

Depuis des années, les heures d’ouverture des magasins alimentent la controverse. Il y a une réelle contradiction entre la volonté de la population qui vote et la prétention totalitaire du marché. En cas de rejet populaire d’une réforme libérale, le marché revient à la charge rapidement. Mais si les libéraux gagnent une votation, ils ne s’arrêtent pas là et poussent rapidement le bouchon encore plus loin. Quatre exemples récents illustrent ce processus.

A Bâle, les magasins sont ouverts le samedi jusqu’à 18h00. Cela ne suffit pas aux libéraux. Malgré un échec en votation populaire en 2013, ils reviennent à la charge et proposent une ouverture jusqu’à 20h00. La population dit NON le 25 novembre 2018, mais les libéraux estiment que «le marché» a besoin de cette extension! A Lucerne, la population rejette à plusieurs reprises une prolongation des horaires. Alors «le marché» cherche à contourner la volonté populaire. Une nouvelle proposition s’appuie sur le concept de «zone touristique» pour revendiquer une ouverture quotidienne jusqu’à 22h00!

A Genève, un contre-projet à l’initiative «Touche pas à mes dimanches» acceptait une ouverture trois dimanches par année à la condition qu’une Convention collective de travail (CCT) s’applique à tous les commerces. Mais le marché n’aime pas les CCT. A l’initiative du PLR et du PDC, le parlement vient d’accepter une loi qui supprime la nécessité de la CCT ! Une nouvelle votation aura lieu au début 2019.

A Fribourg, malgré un refus populaire clair en 2009, une alliance PDC-UDC propose à nouveau de prolonger l’ouverture du samedi. Pire, les autorités communales de la ville de Fribourg «autorisent» l’ouverture des magasins le 8 décembre, jour férié assimilé au dimanche dans le canton. Une ouverture contraire aux dispositions légales! En fait le marché est au-dessus des lois. Ou plus précisément, il n’en reconnait qu’une: la sienne.

Pierre-André Charrière


AMICALE DES ANCIENS DE L’IMPRIMERIE - LAUSANNE

Repas de fin d’année du groupement des anciens employés de l’imprimerie

C’est le 11 décembre dernier qu’a eu lieu le traditionnel repas de fin d’année des anciens typos de Lausanne et environs.

C’est au Restaurant La Nautica, situé à proximité du port d’Ouchy et offrant un très joli panorama, que se sont retrouvés les 34 membres, accompagnés pour certains de leurs conjointes. Après un excellent apéritif, c’est dans la bonne humeur qu’a suivi le repas, où certains ont pu échanger leurs souvenirs, entres autres bien sûr d’imprimerie.

Chacun a passé un très bon moment.

Merci à notre toujours dévoué Michel Pitton pour l’organisation.

Rémy Bovet


2019 – Quo vadis?

Ainsi donc, les Fêtes sont derrière nous. Les sapins ont perdu leurs guirlandes et se retrouvent, tout nus –si j’ose dire –, au bord du trottoir en attendant leur ramassage.
Malgré le tapage commercial qui devient à la limite indécent, j’espère qu’un certain esprit de Noël, marqué du sceau de l’humilité et de la compréhension d’autrui, va perdurer au cours des mois à venir.

Au plan politique, la Suisse et l’Europe semblent se lancer des défis. De notre côté, ne vaudrait-il pas mieux, une fois pour toutes, jouer cartes sur table et essayer d’imposer nos vues à la Communauté européenne, en matière de protection des travailleurs  notamment, plutôt que de dégager en touche ? Nous avons tout de même des atouts à faire valoir mais, malheureusement, nous ne savons pas taper du poing sur la table à bon escient. Souvenez-vous, on avait commencé à baster, il y a bien des années déjà, avec la dénomination de nos vins de Champagne…

Chez nous aussi, hélas, les pauvres deviennent toujours plus pauvres et les riches toujours plus riches. Il s’agit de faire attention à ne pas « détruire » la classe moyenne dont fait partie la grande majorité des employé-e-s de la Confédération et de ses entreprises … ainsi que leurs retraité-e-s. Va-t-on constituer des réserves de gilets jaunes, au cas où … ?

Les retraité-e-s, parlons-en. Lors des négociations salariales, nos syndicats, rivés sur les problèmes réels, je n’en disconviens pas, des actifs, n’en discutent même plus et cela après dix bonnes années où on a roulé les retraité-e-s dans la farine en matière de compensation du renchérissement ! Ce qui me consterne le plus, c’est l’apathie constante et quasiment incrustée dans leurs neurones de ces collègues quand il s’agit de la défense de leurs propres intérêts. C’est à désespérer … et je désespère !

Allez, bonne année 2019 malgré tout et, secouons-nous, que diable !

Pierre Savary


Quid novi? (Quoi de nouveau?)

Bravo à notre Parlement, il a sans accroc nommé deux femmes conseillères fédérales. Oserions-nous espérer à cette occasion, grâce à ces deux locomotives politiques, un sursaut de civisme?

Ces deux Sages auront-elles le courage et le bon escient de mettre enfin en vigueur une politique globale concernant un salaire égal homme/femme pour un même emploi! Osons rêver... La gent féminine de ce pays pourra évaluer à son juste mérite, ces femmes au pouvoir.

A ce jour, nos pontes parlementaires ont été incapables d’honorer à ce titre, la Constitution...

Il n’y a pas besoin d’avoir inventé l’eau chaude pour comprendre cette mauvaise foi. On caricature, politicards intéressés, égoïstes et surtout malhonnêtes envers le citoyen lambda.

A cet effet, j’ai souci que Winston Churchill trouve raison. «Etre personnage politique, c’est être capable de dire à l’avance ce qui va arriver demain, le mois prochain et l’année prochaine. Et, d’être capable après, d’expliquer pourquoi rien de tout cela ne s’est produit?»

Comment ces politiques vont-ils prendre des décisions en toute neutralité et dans l’intérêt du pays et des citoyens qui les ont élus. Sachant leur tendance intéressée, conseils d’administration de tout poil, compagnons des lobbys et autres groupes d’intérêts? Affaire à suivre...

Je terminerai par un dicton d’Alfred de Musset: «La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité».

Alain Michaud


Typographes et imprimeurs en Suisse romande. Une histoire

Un livre relatant la typographie à la fin du 20e siècle,
comportant 60 témoignages de typos et d’imprimeurs.

Une publication de l’Atelier-Musée Encre & Plomb

 

Format: 17 x 24 cm
352 pages, dont 136 pages en typo, imprimées sur nos presses (composition à la linotype, titres à la Ludlow), 192 pages imprimées en offset et hors-textes en quadrichromie.
Reliure au fil de lin

Prix: CHF 40.- (+ frais de port CHF 9.-) Le livre est envoyé avec une facture. Dès réception du paiement, il parviendra à votre adresse.)

Trois options pour commander: adresse, courriel et site

Atelier-Musée Encre & Plomb 
Rue de la Gare 34  Case postale 5
1022 Chavannes-près-Renens

Courriel: info[at]encretplomb.ch      Site: www.encretplomb.ch

Aperçu de la table des matières:

– Préface: L’odeur de l'encre
–  Avant-propos
–  Introduction: Arrivée de l’imprimerie en Suisse romande
–  La formation professionnelle
–  30 ans à la tête de l’ERAG et de l’ERACOM
–   La vie syndicale
–   Les associations professionnelles
–   Pas de patron sans ouvrier et vice-versa
–   Une dynastie d’imprimeurs à Morges: Imprimerie Hermann
–   Les femmes dans l’imprimerie
–   Historique du Guide du typographe romand
–   La fin du plomb
–   L’aventure de Bobst-Graphic et Autologic
–   Parcours de vies… typographiques
     (synthèse de l’interview de 60 collègues !)
–   Conclusion 

 


LE PREMIER SEXE

La Genèse nous explique qu’après avoir créé l’homme, Dieu prit une côte d’Adam pour «fabriquer» la compagne dont il avait tant besoin. Il fallait éviter qu’il ne s’ennuie dans ce paradis où il n’y avait même pas la télévision. Or, si l’on observe l’évolution de l’univers, celle de la vie sur cette terre et les extraordinaires beautés qui nous environnent, après avoir dit notre gratitude au Créateur, il faut bien admettre que la Genèse nous trompe, même si l’on en fait une tout autre lecture que les créationnistes.

En effet, c’est certainement la femme qui fut la première en ce bas monde. «Pendant des millions d’années, les organismes n’ont nullement eu besoin du mâle pour se reproduire. Les espèces se multipliaient par une scission/réplication pure et simple, très performante, permettant de coloniser rapidement l’espace, à moindre coût. La présence du masculin dans le monde est donc à la fois seconde et secondaire. Le chromosome Y, lui, est bel et bien issu de chromosome X qui était là le premier.» Voilà ce qu’affirme Olivia Gazalé dans son livre «Le mythe de la virilité» dont nous avons déjà souligné l’importante contribution à cette réflexion, à ce débat, à cette confrontation. Elle ajoute: «Lorsqu’il émerge de l’océan primitif, il y a 300 millions d’années, le chromosome Y constitue une forme de dégénérescence du chromosome X. Plus petit et porteur de 40 fois moins de gènes que le chromosome X. Vincent Dussol confirme: «Le sexe féminin est donc bien le sexe constitutif et le mâle, le sexe induit.»

Dès l’origine de la civilisation, la pensée théologique et mythique – et régulièrement les récits de la création du monde – ne cesse en effet d’évoquer les trois craintes archaïques du masculin : la peur de la castration par la toute-puissance féminine, la hantise de la féminisation et la terreur de l’impuissance. Simone de Beauvoir à écrit «Le deuxième sexe». Olivia Gazalé aurait pu intituler son livre «Le premier sexe». L’harmonie entre les deux sexes, le respect mutuel et l’égalité sont encore à conquérir. Nous y travaillons.

Pierre Aguet


Groupement des retraités Poste & Swisscom Fribourg

Assemblée générale 2019

Cher(e) membre,

Nous avons le plaisir de vous inviter à notre assemblée générale annuelle ordinaire qui aura lieu le

mercredi 20 février 2019, à 14h15

Restaurant de la Gérine, route de la Gruyère 18, 1723 Marly **

Ordre du jour

  1. Ouverture de l’assemblée, salutations
  2. Rapport du président pour l’année 2018
  3. Rapports du caissier et des vérificateurs des comptes
  4. Parole à l’invité
  5. Fixation de la cotisation annuelle
  6. Nomination d’un vérificateur des comptes
  7. Admissions – démissions – décès
  8. Visite du printemps et course d’automne  2019
  9. Election du président et des membres du comité
  10. La parole aux présidents de section
  11. Divers

A l’issue de nos délibérations, nous nous ferons le plaisir de vous offrir un apéritif dinatoire.

Cotisation  2019 :   nous joignons à la présente lettre, un bulletin de versement pour le payement de la cotisation annuelle qui s’élève à CHF15.00. Nous vous serions reconnaissants de bienvouloir payer votre cotisation par virement postal ou sur place, lors de l’assemblée générale.

Ainsi, vous nous aidez à réduire les coûts de fonctionnement.

D’ores et déjà, nous vous remercions de votre ponctualité et nous nous réjouissons de vous rencontrer nombreux lors de cette assemblée.

Nous vous adressons, cher(e) membre, nos amicales salutations.

** bus no 1 direction Marly – Gérine, terminus.

Le comité

 


AMICALE DES ANCIENS DE L’IMPRIMERIE - LAUSANNE

Repas de fin d’année
au Restaurant «La Nautica», à Lausanne-Ouchy
Mardi 11 décembre 2018

Chères amies, chers amis,

Notre traditionnel repas de fin d’année aura lieu le mardi 11 décembre 2018 au Restaurant «La Nautica»,ch. des Pêcheurs 7, 1007 Lausanne-Ouchy (en face de la gendarmerie du lac et du sauvetage)

Transport:
Métro M2 arrêt Ouchy-Olympique, TL ligne 2 arrêt Ouchy-Olympique ou voiture privée  (parking de la Navigation)    

Programme

11h30
Apéritif offert par la caisse d’entraide CMID

12h30
Repas au Restaurant «La Nautica»

Menu:
Fricassée de champignons / toast
***
Filet de porc
Sauce au miel et gingembre
Pommes dauphine / légumes
***
Millefeuille maison

***
Café ou thé

Les boissons pendant le repas et les pousse-café sont à la charge des participants.                                            

Prix du repas:
Fr. 45.00  pour les membres
Fr. 55.00  pour les accompagnants

Le montant de votre participation sera encaissé sur place
(Merci de préparer le montant exact)

Inscriptions:
Jusqu'au vendredi 30 novembre 2018
auprès de notre trésorier Michel Pitton au moyen du coupon
ci-dessous ou par courriel : michel.pitton[at]formatyp.ch

Inscription pour le repas de fin d’année, au Restaurant «La Nautica », à Lausanne-Ouchy, le mardi 11 décembre 2018

 (A  renvoyer jusqu’au vendredi 30 novembre 2018 à Michel Pitton, Pierrefleur 66, 1004 Lausanne ou par courriel à : michel.pitton@formatyp.ch

Nom et prénom :                                                                                                                         

Je participerai        seul               accompagné de :                                                            

Lieu et date:                                                                           Signature:
 


Quelques réflexions plutôt sombres…

Le temps est au beau fixe et, pourtant, je suis d’humeur quelque peu chagrine

et cela pour bien des raisons. En voici quelques-unes:

  •  dans tous les secteurs, administrations publiques incluses, des négociations
    sont en cours avec les responsables pour des augmentations salariales en 2019.
    1%, 2%, voire 3%. Cela est bel et bon. Par contre et pour les retraités, rien ne bouge, comme d’habitude, et c’est vraiment à désespérer. Pardon, j’allais oublier, dans le cadre du 1er pilier, on va recevoir jusqu’à 20 francs de plus par mois. Un véritable pactole… qui sera vite dévoré par l’augmentation des primes à verser aux caisses-maladie!
     
  • on ne sait plus comment attirer le chaland pour vendre sa marchandise et cela par n’importe quel moyen: réclames tendancieuses ou souvent mensongères, sans compter leur affligeante stupidité pour la plupart, démarchage téléphonique bientôt  7 jours sur 7, stands à tous les coins de rue. Les ONG s’y mettent aussi avec des arguments parfois tirés par les cheveux.
     
  • le portable envahit notre existence. Les rues sont pleines de gens qui ne peuvent se passer de ces engins, communiquant à tire-larigot et n’importe quoi. Je me demande comment on arrivait à vivre avant? Sans compter une pollution par les ondes qui existe certainement, mais dont on se garde bien de parler. En attendant, les antennes pour les acheminer poussent comme des champignons. Il y en a déjà largement plus de mille en Suisse.
     
  • Les grandes surfaces s’échinent à supprimer les postes de caissières en les remplaçant par des «caisses automatiques». Et le pire, c’est que les caissières doivent expliquer aux clients, comment le système fonctionne. Elles scient, les pauvres, la branche sur laquelle elles sont assises! Le moyen de faire autrement? Où sont les syndicats?

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, cela m’a fait du bien de déverser ma bile. Pourtant, dans le prochain numéro, je m’efforcerai de ne parler que de choses positives. Promis, juré… c’est bientôt Noël!

Pierre Savary

 


A quand un nouveau patron à La Poste?

Le président du Conseil d’administration Urs Schwaller (et je présume également) les têtes pensantes de ce dernier cherchent un nouveau patron pour le géant jaune. Un géant jaune, engoncé dans ses certitudes, qui a bien pâli ces derniers temps, mais qui fait toujours preuve d’arrogance et de mépris envers son personnel, et bien entendu également envers la clientèle la moins rentable.

Suite à l’énorme scandale de CarPostal qui a entaché La Poste d’une manière incommensurable, une tête importante (?), c’était prévisible, est tombée de son piédestal: celle de Madame Ruoff.
La relation de confiance, d’après M. Schwaller (et les médias) a été rompue. C’est la moindre des choses!
D’après ces mêmes sources, l’ex-patronne n’a pas touché un parachute doré, mais six mois de salaire…
Si cela n’est pas un parachute doré, c’est quand même une (para)chute d’argent non négligeable…
Merci pour les employés de La Poste qui ont certainement apprécié cette information…
Eux qui n’ont pas un salaire mirifique et qui pour beaucoup ont de la difficulté à boucler leur fin de mois.
Madame l’ex-directrice de La Poste n’aura pas trop de souci financier à se faire. Merci aussi pour elle!
Je suis quand même surpris, voire quelque peu abasourdi en apprenant par voie de presse la difficulté de trouver un nouveau boss.

Ce cher M. Schwaller nous informe que beaucoup de personnes intéressées (et compétentes?) rechignent à prendre la direction de La Poste. Leurs raisons: la pression médiatique et politique.
Ce qui, pour ma part, pourrait éventuellement, mais très éventuellement, se comprendre.
Peut-être est-ce aussi le fait de craindre que le siège ne devienne trop vite éjectable!
Baliverne: n’est-ce pas le cas du personnel postal qui a de plus en plus des emplois précaires, ce qui signifie que l’épée de Damoclès n’est jamais très loin de leur tête…
Concernant la rémunération, toujours d’après le président du Conseil d’administration, celle- ci serait un obstacle à cette valse-hésitation: la Confédération l’a fixée à un million de francs.
Peut-être que les personnes intéressées jugent cette somme trop basse… ou surfaite!

Libres à vous chers (ères) collègues de se poser la question et d’en tirer les conclusions.
En ce qui me concerne, vous avez tout deviné…

Michel Meylan


Groupement et amicale des retraités Poste, Télécom et médias Syndicom Genève.

Rappel:

La dernière assemblée de l’année aura lieu
Le lundi 10 décembre à 14 h.

Maison de retraite, Colladon 5 (bus 3).

Comme le veut la sympathique tradition, nous briserons la marmite de l’escalade.

Nous vous attendons nombreux….

Le comité.

 


Malaise!

Comme chacun, je m’informe au quotidien de ce qui se passe chez nous et dans le monde. Depuis quelque temps, je constate que les choses vont mal, de plus en plus mal!

Quelques exemples:
- Les Philippins ont élu démocratiquement en 2016 Duterte comme président des Philippines. Pourtant c’est un tueur et il ne s’en cache pas!

- Les Vénézuéliens ont confirmé Maduro à la tête du pays alors qu’il est manifestement incapable et appauvrit son peuple. Son pays dispose pourtant de la plus gigantesque réserve pétrolière au monde.

- Les américains ont élu Trump qui vient de faire élire Kavanaugh à la Cour suprême des Etats-Unis. Or, ce dernier aurait commis des viols dans sa jeunesse!

- L’arabie saoudite est suspectée d’avoir éliminé il y a quelques jours le journaliste opposant Jamal Khashoggi dans l’un de ses consulats en Turquie.

- Le président chinois d’Interpol (siège à Lyon en France) est arrêté en Chine pour corruption sans autre explication. L’accusation est-elle fondée?

- La planète se réchauffe à grande vitesse. Tout le monde en est conscient, mais peu de personnes et d’Etats prennent la mesure des enjeux. Pas ou très peu de mesures pour limiter le CO2 sont prises. Beaucoup d’Etats ne respectent même pas leurs engagements de la COP21 (Conférence de Paris sur le climat en 2015).

- CarPostal a triché pendant des années en manipulant sa comptabilité au détriment de certains cantons et communes. Mais personne ne savait… ! Ah bon..!

- UBS a démarché honteusement et en cachette de gros clients en France en les incitant à se soustraire à la fiscalité dans leur pays. Le procès est en cours! La crise de 2008 et le sauvetage par la BNS n’ont apparemment pas servi de leçon ! La FINMA s’est-elle endormie ou a-t-elle fermé les yeux sur les agissements de notre première banque nationale?

- Kering, la grande entreprise du luxe dirigée par François Pinault qui comprend Gucci, Yves Saint Laurent, Boucheron, Bottega Veneta et Alexander McQueen, est localisée à Lugano. Elle concentre 70% de ses bénéfices au Tessin alors qu’elle n’y a qu’une petite activité de logistique. Tout cela parce que le taux appliqué aux entreprises à Lugano est de quelque 8% au lieu des 30 – 40 % dans les pays voisins. Il s’agit d’une optimisation fiscale scandaleuse qui a permis à Kering des économies gigantesques au détriment des pays de base des marques. On parle de plusieurs milliards sur plus de 10 ans.

- La richesse mondiale est de plus en plus détenue par des patrons sans scrupules qui s’en mettent plein les poches.

- Les conditions de travail se dégradent progressivement et la pression psychologique augmente jusqu’à démoraliser les travailleurs et même les cadres.

- Dans beaucoup de pays, la corruption ainsi que la violence sont omniprésentes et enaugmentation régulière.

La liste est sans fin, mais je n’irai pas plus loin. Pourquoi cette situation explosive? Mes observations : Le comportement général se dégrade de plus en plus dans nos sociétés. Qu’il s’agisse des Etats ou des individus, les agissements sont toujours plus confus et opportunistes. Le bien est parfois appelé mal ou l’inverse. L’individualisme et l’égoïsme sont partout. L’argent est devenu le but ultime et unique de la grande majorité des concitoyens du monde ! La confusion règne, alimentée par les réseaux sociaux qui distillent les «fake News» (fausses nouvelles) et qui ainsi rendent plus difficile la compréhension des événements et leur analyse.

Historiquement, la démocratie donnait l’impression de garantir une forme d’équilibre à notre société et le citoyen se sentait respecté puisqu’il participait aux décisions le concernant. Avec le temps, la technocratie galopante, les lobbys, la justice imposée de l’extérieur des Etats (au détriment des choix faits en interne) ont changé la donne. A cela, il faut ajouter la pression de plus en plus forte du politiquement correct et du médiatiquement correct. Si vous avez le malheur de penser autrement, vous êtes jugé rapidement de ringard, de réactionnaire ou d’anarchiste, voire d’utopiste. En conséquence, je me protège en me taisant et en me désengageant. Au final, le citoyen lambda a le sentiment d’avoir perdu sa liberté de pensée et sa capacité de décision.

Désabusé, démissionnaire, il se replie et ne s’engage plus. L’accuser d’égoïsme ne sert à rien. Son défaitisme est à chercher dans l’évolution de notre société, sa dureté, l’absence de partage des richesses et dans le fait que le citoyen ne se sent plus du tout maître de son destin. A quoi bon m’investir si je ne peux rien changer!

La solution, me direz-vous? Je n’ai pas de réponse parfaite, mais je pense qu’un peu plus d’humanité, de reconnaissance, de partage et de considération à l’égard du citoyen et du travailleur pourrait être le début d’une renaissance de l’individu. A quand un mouvement ou un homme politique fort avec ces valeurs et agissant dans cette direction? En Suisse, peut-être avec Pierre-Yves Maillard s’il est élu à la tête de l’USS!

Frédéric Jeanneret

 


La voie de Barbara

A la fin novembre s’ouvrira le 56e congrès de l’Union syndicale suisse. De nombreuses propositions et résolutions seront soumises aux congressistes. Un point retiendra cependant l’attention: l’élection d’une nouvelle personne pour remplacer le président Paul Rechsteiner. C’est qu’après 20 ans de présidence masculine, le temps semble venu d’élire une femme. Après la grande manifestation pour l’égalité du 22 septembre et avant la grève des femmes de juin 2019, l’élection d’une présidente à la tête de l’USS serait même particulièrement bienvenue. Et qu’on ne vienne pas dire qu’il n’y a pas de candidate qui corresponde au profil du poste! Barbara Gysi, soutenue par la commission féminine et par différentes fédérations, est une syndicaliste active et une parlementaire fédérale expérimentée. Elle est capable de s’imposer et a les compétences nécessaires pour diriger l’USS.

Bien sûr, un homme est également sur les rangs. Et bien sûr, Pierre-Yves Maillard, membre du gouvernement vaudois, a d’indéniables qualités. Mais il s’est fourvoyé dans une politique de dumping fiscal et de privilèges octroyés aux actionnaires et aux employeurs. Le président Rechsteiner le rappelait dans son discours du congrès 2014: «Regardons les choses en face: quelques cantons se trouvent sous pression à cause d’avantages fiscaux inéquitables offerts à certaines firmes. Au lieu d’éliminer ces pratiques fiscales douteuses, on veut répondre aux abus en baissant au même niveau les impôts de toutes les entreprises.»

Il y aura donc deux grosses raisons de s’engager dans la voie proposée par la commission féminine: élire une femme à la tête de la centrale syndicale et écarter un homme trop marqué par les privilèges fiscaux accordés aux entreprises.

Pierre-André Charrière


AMICALE DES ANCIENS DE L’IMPRIMERIE - LAUSANNE

Repas de fin d’année

au Restaurant «La Nautica», à Lausanne-Ouchy

Mardi 11 décembre 2018

Chères amies, chers amis,

Notre traditionnel repas de fin d’année aura lieu le mardi 11 décembre 2018 au Restaurant «La Nautica», ch. des Pêcheurs 7, 1007 Lausanne-Ouchy (en face de la gendarmerie du lac et du sauvetage).

 

Transport:     Métro M2 arrêt Ouchy-Olympique, TL ligne 2 arrêt Ouchy-Olympique

                        ou voiture privée (parking de la Navigation)

Programme

11h30                                    Apéritif offert par la caisse d’entraide CMID

12h30                                    Repas au Restaurant «La Nautica»

Prix du repas:

Fr. 45.- pour les membres

Fr. 55.- pour les accompagnants

Inscriptions:

Jusqu'au vendredi 30 novembre 2018

auprès de notre trésorier Michel Pitton ou par courriel: michel.pitton[at]formatyp.ch

 

 


Le «deal» baisse d’impôts des entreprises lié à un don AVS, invraisemblable!

Comment une telle ineptie peut-elle trouver l’aval dans les rangs syndicaux?

La volonté populaire a rejeté la 3e réforme RIE III, et, sans vergogne, ceux qui devraient nous défendre, nous amène à accepter cette nouvelle formule bidon, édulcorée, qui laisse présager à coup sûr, une politique d’austérité et des coupes dans les prestations publiques et sociales!

Le pacte affirmé entre le PS, l’USS et les partis de droite me met dans une incompréhension totale.

Comment peut-on accepter ce mariage de la carpe et du lapin? Celui de mélanger dangereusement une question économique PF 17 et de prévoyance sociale AVS. Une véritable utilisation de la désinformation.

La population s’est clairement prononcée pour réduire les pertes fiscales et les privilèges accordés aux conglomérats internationaux. Résultat, rebelote...

Pour faire avaler la pilule, on veut introduire un subventionnement de l’AVS à raison de 2 milliards par année, mais avec quel subterfuge? On laisse croire que c’est un réel cadeau, mais, qu’est ce que 2 petits milliards en regard des dizaines de milliards mis sur le tapis pour sauver les tricheurs de l’UBS?

En conclusion, je pense que ce nouveau «paquet» n’est que supercherie, un vrai marché de dupes?

Tant que nous serons dirigés par des parlementaires achetés par le lobbyisme et autres conseils d’administration, nous resterons encore longtemps prétérités... A vous de voir et de bien voter?

Alain Michaud


AMICALE DES ANCIENS DE L’IMPRIMERIE - LAUSANNE

2e  semestre  2018

Mardi 11 septembre

Randonnée pédestre : Parcours préparé par René Wenger.

Rendez-vous à 14 h 30 (ex Auberge du Chalet-à-Gobet)
Inscriptions auprès du trésorier Michel Pitton jusqu’au jeudi 6 septembre 2018

Mardi 25 septembre
Assemblée mensuelle : Programme à définir

Mardi 23 octobre
Repas à Saint-Marc (poulet rôti)
Apéritif à 11h30
Repas à 12h    Prix Fr. 15.-. Inscriptions auprès du trésorier M. Pitton, jusqu’au jeudi 18 octobre 2018

Vendredi 26 octobre
Brisolée à Grandvaux en collaboration avec le GPIAG, circulaire suivra.

Mardi 27 novembre
Assemblée mensuelle / Programme à définir

Mardi 11 décembre
Repas de fin d’année à Ouchy, (circulaire suivra)

Mardi 8 janvier 2019
Petit Nouvel An

Mardi 29 janvier 2019
Assemblée générale ordinaire: convocation suivra avec programme 1er semestre 2019

Adresses utiles
Président :
David Bühlman
Ch. de la Suettaz 5, 1008 Prilly
Tél. 021 624 36 38

Trésorier :     
Michel Pitton
Pierrefleur 66, 1004 Lausanne
Tél. 079 212 16 13
Courriel : michel.pitton[at]formatyp.ch

Attention : Les chèques Reka pour les membres ne s’obtiennent plus au secrétariat syndicom  mais se commandent pas téléphone au 058 817 18 18 (droit annuel maximum Fr. 700.-à 7%).

Toutes nos réunions ont lieu à 14 h30 sauf exceptions mentionnées, à la grande salle du Centre de loisirs Prélaz/St-Marc (sous le temple), au chemin de Renens 7. Trolleybus No 7.

Nos devoirs :
Participer à l’activité de l’Amicale
Donner des nouvelles des membres malades
Cultiver l’amitié
Payer sa cotisation annuelle au début de l’année, directement
au trésorier, pour éviter les rappels et les frais postaux.

 


Comme le climat, les inégalités s’accélèrent.

Après avoir consacré une vie à militer pour l’égalité des chances et pour une répartition de la richesse plus équitable, du niveau communal au niveau international, il faut être un peu maso pour entreprendre la lecture du Rapport sur les inégalités mondiales 2018. Masochiste oui. Parce qu’au lieu de diminuer, les inégalités s’accélèrent à un rythme invraisemblable. L’ancien régime est dépassé, celui où la richesse ne s’accumulait qu’entre les mains de la noblesse. Les nobles étaient connus. Les actuels détenteurs d’actions, comme leurs sociétés, sont anonymes.

Ce pavé de plus de 500 pages édité ce printemps 2018 est le fruit du travail d’une centaine de chercheurs. Ce qu’ils décrivent n’est pas beau.  Le fait est connu depuis que le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz l’a mis en exergue. Le 1% de la population mondiale accapare l’essentiel de la richesse produite par les autres 99%. Les chiffres globaux analysent le phénomène qui se répète comme une litanie, avec quelques nuances, pays par pays. Manquent hélas les pays scandinaves. Et la Suisse.

La méthode utilisée compte les revenus des 10% (et du 1%) des plus privilégiés de nos divers pays. Une deuxième tranche est celle du 40% suivant appelé la classe moyenne. La dernière tranche regroupe le 50% restant, les plus pauvres. Le 10% accapare une part aussi importante - souvent plus importante - du revenu national, que le 50%. La classe dite moyenne perd systématiquement du pouvoir d’achat depuis 1980 alors qu’elle se fait la plus fidèle lèche-bottes des puissants et du système qui l’appauvrit.

Le slogan du moins d’état a trouvé une large résonnance lorsqu’il se présentait comme visant à limiter une bureaucratie lourde et paralysante. En fait, les porteurs de ce «projet» avaient des visées bien plus sournoises. Ce slogan et ses conséquences visaient à mettre les services publics dans les mains de leurs sociétés privées avides de profits. Sans le dire, il justifiait aussi le camouflage des fortunes dans les paradis fiscaux. La fraude s’en trouvait confortée pour ne pas dire justifiée. S’y ajoutait la dévalorisation de toutes les fonctions de magistrat. Trouver des candidats pour nos municipalités de villages n’est pas une sinécure. Mais cela est une autre histoire.

Ne pensez pas que ce phénomène mondial n’est pas largement soutenu par nos autorités nationales. D’une part les paradis fiscaux sont largement optimisés à partir de la Suisse malgré la prétention de nos banques qui se ventent d’avoir une législation particulièrement sévère. D’autre part la banque HSBC de Genève, en payant 40 millions, a pu interrompre toutes les actions judiciaires engagées après les révélations des Panamapapers. Enfin, quand, par une motion, j’ai prié le Conseil fédéral d’étudier ce phénomène dans notre pays, malgré la réponse positive préparée par l’Office fédéral des statistiques, il a répondu non très fermement. On ne doit pas déranger ces accapareurs.

Quelques chiffres : Le revenu national, au Moyen-Orient est accaparé par le 1% de la population à raison de 61%. Au Brésil et en Inde c’est 55%. En Europe, c’est 37%. Les 99% se partagent ce qui reste. La croissance mondiale devrait favoriser une meilleure répartition. N’est-elle pas le fruit de l’effort supplémentaire de tous? Là encore, entre 1980 et 2016 cette croissance a été captée par le 1% à raison de 27% (27:1=27) alors que le 50% n’en a reçu que 12% (12:50= 0.24). Plus de 100 fois plus.

Cet extraordinaire accaparement de richesse freine le développement économique et constitue d’immenses patrimoines qui accélèrent le phénomène. On peut comparer cela au CO2 qui augmente la température du globe. Du fait que les calottes polaires et les glaciers disparaissent, le réchauffement s’accélère. Les forêts ne brulent plus qu’au Portugal et en Californie mais aussi en Scandinavie et au Canada. Devant les banques, Occupy Wall-Street a crié pendant plusieurs mois: «Nous sommes les 99%» puis Donald Trump a été élu. Le réchauffement s’accélère…

Pierre Aguet

RIE III, PF 17, RFFA?

Décidément, quand on veut réduire les impôts des entreprises, les possibilités sont multiples. Après le rejet par le peuple de la RIE III, gouvernement et parlement reviennent à la charge.

Un cadre fédéral
Le Conseil national va traiter lors de la session de septembre du volet fédéral de la réforme fiscale en cours. Malheureusement, le projet actuel, adopté par le Conseil des Etats, est encore pire que le texte initial d’Ueli Maurer (projet fiscal 17). Il réduit l’imposition des dividendes, réintroduit les fameux intérêts notionnels et les déductions pour les prêts à l’intérieur d’un même groupe! Une réforme totalement déséquilibrée: de nouveaux privilèges pour les entreprises et une lourde charge fiscale pour les salarié.e.s et les retraité.e.s. Bien sûr, une telle proposition n’a aucune chance en votation populaire. Pour faire avaler la couleuvre, le Conseil des Etats propose un financement complémentaire pour l’AVS.

Des réformes cantonales
Ce nouveau projet fédéral, pompeusement baptisé «Loi fédérale relative à la réforme fiscale et au financement de l’AVS» (RFFA), incite également les cantons à diminuer massivement l’impôt sur le bénéfice et sur le capital. Cela alors que ces impôts cantonaux ont déjà été progressivement réduits au fil des années! Il est légitime bien sûr de supprimer les statuts spéciaux qui permettent aux groupes internationaux de planquer leurs bénéfices en Suisse. Mais il faut une réforme équilibrée: les pertes provenant de la baisse des impôts pour les entreprises ordinaires doivent être compensées par les gains résultant de la hausse des taux pour les anciens statuts spéciaux. Cela correspond à un taux effectif d’environ 16% dans les cantons où les statuts spéciaux représentent plus de 50% des bénéfices (Genève, Vaud, Neuchâtel, Fribourg, etc.). Il s’agit donc de combattre le dumping fiscal agressif représenté par le gouvernement vaudois (13,79 en 2019!) En exigeant d’une part que seuls les cantons qui ne descendent pas au-dessous de 16% reçoivent l’argent supplémentaire de l’impôt fédéral direct. En menant d’autre part la bataille, canton par canton, contre tous les projets déséquilibrés.

Pierre-André Charrière


La Poste au service du public, tu parles!

Il y a 60 ans, je travaillais à la Poste, comme commis, selon la dénomination de l’époque.

La profession était belle, considérée à sa juste valeur par des usagers conscients pour la plupart des services rendus à chaque instant de leur vie quotidienne. Bref, nous étions vraiment une entreprise au service du public.

Maintenant, la situation a complètement changé. La Poste doit à tout prix être rentable, l’usager en faisant les frais. Je ne compte plus les prestations qui ont disparu, cela fait froid dans le dos! Qui pense encore, par exemple, aux coupons-réponses internationaux, aux automates à timbres, aux levées de boîtes aux lettres fréquentes et bien réparties sur l’ensemble de la journée, aux nombreux offices et bureaux de postes couvrant la totalité de notre territoire? Deux exemples récents me font grimper au mur: la poste principale de Fribourg n’ouvre plus le guichet des cases postales l’après-midi et, désormais, une case postale sera payante dès le moment où vous n’y recevez pas suffisamment d’envois… selon les critères de la Poste.

Ce démantèlement constant de prestations s’arrêtera-t-il? J’en doute hélas fortement.

Le personnel, démotivé, ne réagit que sporadiquement, tétanisé par la peur de perdre son emploi. Les syndicats font pourtant tout ce qu’ils peuvent pour le soutenir. Et, une fois de plus, nos autorités sont d’une apathie consternante, si encore elles ne sont pas partie prenante!

Pierre Savary


Sortie fluviale jurassienne...

Tout était réuni pour que cette journée de sortie estivale et conviviale 2018 soit réussie. Jean Rosset n'a pas été avare de ses rayons, et, les paysages traversés ont ravi nos vadrouilleurs retraités.

Une fois les prises en charges effectuées et avoir quitté la plaine, les trois cars ont amené tout ce petit monde au sommet du Chapeau de Napoléon pour y apprécier un agréable café-croissant et profiter du coup d’œil de ce belvédère.

Puis départ par Pontarlier pour la croisière gustative, à Villers-le-Lac. En trois mots, beau, chaud et peu d'eau ? Le lac des Brenets pour les Suisses et de retenue du Doubs pour les Français était de très bas niveau. Ce qui a obligé les participants à embarquer cavalièrement plus en aval par une sente caillouteuse. Cet aléas n'a personne décontenancé, car, une fois à bord, chaque convive a trouvé place pour apprécier un apéritif de bienvenue, suivi d'un service de qualité en deux parties. A l'aller, entrée et plat de résistance, et, au retour assiette de fromages, dessert et café.
 


Dans l'intermède, balade pédestre au saut du Doubs pour les courageux et une terrasse ombragée pour les autres ? Un millésime 2018 de qualité, qui devrait rester dans les mémoires.

Alain Michaud


AMICALE DES ANCIENS DE L’IMPRIMERIE - LAUSANNE

Sortie d’été à Morges
Filets de perches
Restaurant «Le Casino»

Mardi 14 août 2018

Chères amies, chers amis,

Notre traditionnelle sortie d'été aura lieu, par n'importe quel temps, le mardi 14 août 2018 au restaurant "Le Casino", Morges (en face du débarcadère CGN)

Déplacement par bateau :

Aller :         Départ Ouchy    10 h 50   Bateau Italie

                   Arrivée Morges 11 h 24

Retour       Départ Morges  16 h 52  Bateau Coppet

                   Arrivée Ouchy   17 h 10                                       
Chacun prend son billet                 

Vous pouvez également vous déplacer avec les CFF, en voiture privée ou à pied                                       

Programme

11h45                                     Apéritif offert par la caisse d’entraide CMID sur le quai

12h30                                     Repas au à la Terrasse du restaurant "Le Casino" :

  • Salade mêlée
  • Filets de perches, pommes frites
  • Coupe de fraises ou glace
  • Café

Les boissons pendant le repas sont à la charge des participants.                              

Prix du repas:
Fr. 45.00  pour les membres
Fr. 55.00  pour les accompagnants

Le montant de votre participation sera encaissé sur place.

Merci de préparer le montant exact.                          

Inscriptions:
Jusqu'au vendredi 3 août 2018

auprès du trésorier Michel Pitton au moyen du coupon
ci-dessous ou par courriel : michel.pitton[at]formatyp.ch

Inscription pour la sortie « Filets de perches », à Morges le mardi 14 août 2018

 (A  renvoyer jusqu’au vendredi 3 août à Michel Pitton, Pierrefleur 66, 1004 Lausanne ou par courriel à : michel.pitton@formatyp.ch

Nom et prénom :                                                                                                                         

Je participerai        seul                accompagné de:                                                            

Je me déplace        en bateau    moyen de transport individuel (bus, voiture à pied)

Lieu et date:                    Signature:

 


Le mythe de la virilité

Nous vivons une période importante de l’histoire de l’humanité. L’égalité des sexes progresse par à-coups. Les syndicats suisses, cette année, mettent en exergue le combat pour l’égalité des salaires femmes/hommes. La municipalité de Lausanne engage une action remarquée contre le harcèlement de rue. D’innombrables femmes osent enfin dénoncer des viols ou des attouchements détestables subis jusqu’ici en toute discrétion. Dès lors, je ne peux m’empêcher d’inviter tous ceux et celles qui se réjouissent de  « cette accélération de l’histoire », à lire le livre d’Olivia Gazalé, sorti en septembre 2017 chez Robert Laffon : Le mythe de la virilité.

Voilà une somme d’analyses et d’informations absolument considérable. Des centaines de références à des auteurs, chercheurs, écrivains, statisticiens, cinéastes au masculin et au féminin sont proposées. Les papes, les hommes d’église, les penseurs depuis l’antiquité jusqu’au 21ème siècle, tous ceux et celles qui ont contribué à façonner ou à combattre ce mythe figurent dans l’ouvrage au point de donner l’idée que la liste est exhaustive. Ce mythe de la virilité est présenté comme un piège.

Nous apprenons, par exemple, qu’au cours de la très longue période de la préhistoire, la femme était vénérée parce que capable de donner la vie. Ce miracle était digne de toutes les prévenances. Ce n’est que lorsque l’humanité, devenant sédentaire, comprit le rôle du mâle dans la procréation, que ce dernier soumit la femme à son rôle de sujet, de réceptacle de son sperme devenu presque sacré, pour le moins essentiel et précieux, qu’il s’imposât comme un tyran, voir un esclavagiste.

Au cours des derniers millénaires, on ne compte plus les affirmations selon lesquelles les femmes sont inférieures en force physique, en intelligence, incapables de penser, de combattre, d’imaginer à long terme, etc. Les citations sont nombreuses. Elles méritent, pour en rire ou en pleurer, d’être rappelées. Nous apprenons aussi que des hommes aussi géniaux et révolutionnaires que Rousseau ou Kant considéraient, eux aussi, les femmes comme largement inférieures aux hommes.

Ce livre, est publié 70 ans après le célèbre pamphlet, plusieurs fois cité, de Simone de Beauvoir, le deuxième sexe. Il me semble en avoir le même poids. Il mérite la même audience. Il n’hésite pas à prendre en compte la fragilité masculine. Elle découle du fait que cet homme maîtrise tout, sauf précisément sa virilité. Cela l’oblige à «en rajouter». Il prend aussi en compte l’évolution sociologique qui a suivi le fait que, depuis les années 50, les femmes ont enfin osé prendre la parole et démontré très souvent, leur supériorité intellectuelle. Il souligne aussi le fait que pendant la première guerre mondiale, toute l’économie a été assumée par les femmes, les hommes subissant l’horrible boucherie que l’on sait. Dès lors, la preuve était faite qu’elles pouvaient assumer toutes les tâches qui leur étaient refusées jusque là. Cependant, le droit de vote en France, ne leur a été accordé qu’à la fin de la seconde guerre mondiale.

Dans sa conclusion, Olivia Gazalé affirme que la réinvention de la paternité, plus douce et plus attentive à l’évolution des enfants, ne constitue pas un déclin, mais une chance pour l’humanité. Elle n’annonce pas la fin des hommes mais l’enthousiasmante naissance d’une nouvelle masculinité, condition indispensable d’un meilleur équilibre des relations entre les sexes.

Pierre Aguet


Groupement des retraités de la section Arc Jurassien

Les échos de l’assemblée générale à Malviliers du 15 mars 2018 à 9h30.

Notre président, Gabriel Cuany, souhaite une cordiale bienvenue aux 78 personnes présentes. C’est avec un plaisir particulier que Gaby accueille Madame Sheila Winkler, secrétaire centrale chez Syndicom, et responsable entres autres de CarPostal. Des salutations particulières vont à: Jean-François Donzé, secrétaire Syndicom, Daniel Ogi, vice-président de la section Arc Jurassien, Claude Kemm, ancien membre du comité national des retraités, Michel Meylan, président du groupe des retraités de Genève, José Ramon Gonzales vice-président et membre du comité national, André Burgy, président du groupement des retraités Poste et Swisscom Fribourg, François Pachoud, Pierre Savary,  tous deux membres du groupement des retraités de Fribourg, Jean-Pierre Michel, nouveau vice-président du groupe des retraités Poste et Swisscom de Bienne.

Notre président demande un instant de silence à la mémoire de nos collègues disparus. Il adresse une pensée émue à leur famille et à toutes les personnes touchées par le deuil et la maladie.

Dans son rapport annuel, Gabriel retient quatre évènements importants qui ont marqué l’année 2017. La fermeture des Offices de poste, la fin de la parution du journal Syndicom, le Congrès 2017 à Bâle et la votation sur la «Prévoyance vieillesse 2020». La campagne de Syndicom contre la fermeture des bureaux commence à porter ses fruits. Sous la pression des syndicats, des mouvements citoyens et avec le relais des médias, la Commission des transports et des télécommunications s’est saisi du dossier et a interpellé le Parlement. La motion déposée a été traitée sous la Coupole et les Parlementaires proposent de réviser la loi sur la Poste et exigent un arrêt des fermetures des offices et bureaux de poste.

Colère de notre président, pas le temps de se reposer sur nos lauriers, un nouveau scandale est dénoncé. Les malversations chez CarPostal. Voilà une institution qui parlait au cœur du commun des mortels et tout le monde reconnaissait le klaxon à trois tons. À qui peut-on faire confiance chez le géant jaune? Notre Président exprime sa déception et sa colère. Même si la Directrice renonce à ses bonus en 2017, il en faudra beaucoup plus pour redonner confiance aux usagers.

Congrès de Bâle: Les enjeux de la numérisation du monde du travail ont été au cœur des débats. Beaucoup de temps leur était consacré, de plus, un grand nombre de propositions a été déposé. Si bien que, et c’était une première, le congrès a été interrompu sans avoir eu le temps de traiter toutes les propositions et une séance de relevés a été convoquée pour le 9 juin 2018.

Daniel Ogi, vice-président de la Section Arc Jurassien, notre collègue lance un appel pour que les anciens qui ont milité au syndicat pendant des années convainquent les jeunes à venir prendre une place au sein du comité des actifs. En plus de fonctionner sans président, le comité se compose d’une douzaine de personnes et parmi elles, un nombre toujours plus important de retraités. Cela devient inquiétant, car ces derniers n’ont pas le droit de participer aux différentes assemblées nationales. Les membres actifs ne peuvent pas se démultiplier pour assister aux diverses réunions.

Daniel revient sur les turbulences qui secouent actuellement le Géant Jaune. Il ne se passe pas une semaine sans que la Poste ne fasse pas l’objet de critiques ou que les médias découvrent un nouveau scandale.

En ce qui concerne les médias, ce n’est pas brillant non plus. De nombreux licenciements ont eu lieu dans le courant de l’année 2017.  Suite à des restructurations, des entreprises ont été fermées ou sont rachetées par d’autres. A chaque fois, c’est le personnel qui paye les pots cassés. Il n’existe plus que trois groupes de presse et cela devient inquiétant pour l’avenir de ce secteur et pour la diversité de l’information.

Notre secrétaire régional Jean-François Donzé est satisfait de voir que la campagne menée contre la fermeture des offices et bureaux de poste commence à porter ses fruits. La couverture médiatique est bonne. Il faut en profiter pour garder nos politiques éveillés. Certains ont vite fait de se rendormir et d’autres ne se sentent toujours pas concernés. Une fois n’est pas coutume, ce sont les petits cantons suisses alémaniques qui ont été les plus virulents contre la politique de démantèlement du Géant jaune. Dans le canton du Jura les dirigeants prônent le laisser-faire. Le gouvernement a mis en postulation la desserte des lignes de bus. Le syndicat se bat pour que CarPostal puisse garder son mandat. Une pétition munie de 4000 signatures contre l’externalisation des lignes des cars postaux a été déposée au Parlement jurassien. Jean-François est allé trouver les politiciens pour les convaincre de renouveler leur confiance à l’entreprise du service public. Notre secrétaire relève que se défendre tout seul c’est bien. Mais le faire à plusieurs c’est mieux. Jean-François lance un appel au recrutement, demandez à vos facteurs et à votre chauffeur de car s’ils sont syndiqués. Si c’est non, syndiquez-les!

L’entreprise Poste délocalise: Sheila Winkler, nouvelle secrétaire à syndicom, hérite de lourds dossiers: CarPostal et entrepreneurs, Securepost, Presto, Epsilon et DMC (distribution matinale). Avec Presto, Epsilon et Direct Mail Company, la Poste a racheté des entreprises concurrentes non pas pour les affaiblir mais pour leur déléguer une part du travail de PostMail. Les distributeurs sont engagés à temps partiel et rémunéré à 17,50 CHF de l’heure. Ce n’est pas l’unique cas d’externalisation, la Poste a aussi donné le transport à des entreprises privées et un grand nombre de chauffeurs a perdu son emploi. Un autre exemple d’externalisation, la fermeture des bureaux de poste et la création d’agences postales; la poste économise le personnel de guichet et des locations de bâtiments et tant pis si les clients ne s’y retrouvent pas dans la qualité du service. Enfin chez CarPostal il y a plusieurs catégories de personnels. Les unes avec un contrat collectif de travail, d’autres avec un salaire horaire souvent proche du minimum légal (code des obligations).


En 2012, la Poste acceptait de mettre sur pied d’égalité les chauffeurs des Entrepreneurs et ceux de CarPostal. Pour éviter de mettre tout le monde sous le même toit, la direction de CarPostal a fait un règlement et créé une entité de personnel payée à l’heure et hors CTT. Syndicom n’est pas d’accord et a demandé à la direction de l’entreprise de tenir sa promesse. Sheila Winkler raconte le combat mené non pas pour obtenir l’égalité de traitement du personnel mais pour connaître le nombre exact de personnes concernées. En fin 2017, le chiffre articulé était de 36 personnes alors que dernièrement la Poste était obligée de reconnaître que 184 chauffeurs étaient concernés. Beaucoup d’entrepreneurs engagent leurs collaborateurs en les payant à l’heure comme elles en ont le droit si ces derniers ne dépassent pas 20% du temps de travail. Après vérifications, il s’avère que plusieurs entrepreneurs avaient engagé du personnel à 100% en les payant à l’heure et en ne respectant pas la CCT. Ces gens sont lésés parce qu’ils ne bénéficient pas des mesures salariales prévues par la CTT, ils n’ont pas les mêmes prestations en cas de maladie ou d’accident, etc.

Le bilan des activités 2017 est positif. Le 8 février 2017, conférence de M. Jean-Philippe Patthey et sa traversée en vélo couché de l’Amérique, le 15 mars assemblée générale avec comme orateur M. Rémy Cosandey. Le 14 juin nous nous rendons à Soleure, après un arrêt à Altreu pour apercevoir les cigognes, puis nous avons droit à une visite commentée de la cité des ambassadeurs. L’après-midi nous prenons la direction du château Waldegg afin de découvrir ses multiples trompe-l’œil. Le 6 septembre visite du nouveau Musée Chaplin à Corsier-sur-Vevey, et chacun-e a pu ressentir la présence de Charlot en regardant l’une ou l’autre de ses photos et statues et en visualisant ses nombreuses facéties immortalisées sur de petits films. Le 8 novembre, dernière course de l’année, la visite de la Sucrerie d’Aarberg. Nous y apprenons la façon d’extraire le sucre des betteraves, la manière de le sécher et de l’empaqueter. Jacques Simon-Vermot termine  la rétrospective 2017 en y ajoutant la conférence du 7 février 2018 de M. Georges-André Senn sur la Birmanie. Pour 2018, la première course est la découverte de l’île de Mainau le 13 juin. Au mois de septembre nous irons à Genève pour la visite du Musée de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. L’après-midi, nous ferons un arrêt à Echallens pour une visite du Musée du Blé et du Pain. Nous terminerons le programme 2018 non pas avec une course mais avec une pièce de théâtre. C’est ici à Malvilliers que la troupe de Théâtre «La Ramée» de Marin viendra jouer pour nous. La journée se terminera par un souper (facultatif), le Groupement des retraités offre le prix du spectacle, le repas est à la charge des participants.


Renouvellement du comité: Notre président annonce une démission. Notre collègue et ami Richard Schopfer a demandé d’être libéré de ses charges au sein du comité. Gabriel  le remercie pour le travail et les bons moments passés ensemble depuis son arrivée en 2012. Pour le remplacer, nous avons eu le bonheur et la chance de recevoir la candidature de Léo Nobs, notre caissier de section. Notre président s’est approchée de Patricia Schneider, cette dernière est membre du comité des actifs et bénéficie de la retraite depuis le mois de septembre. Cette candidature serait tout bénéfice pour notre comité. C’est par acclamation que les membres du comité sont reconduits.

La parole est aux invités

Tous les invités remercient le groupement des retraités Arc Jurassien pour l’invitation à l’assemblée.Michel Meylan président des retraités de Genève, Jean-Pierre Michel, vice-présidentdes retraités de Biel-Bienne, André Burgy, président du groupement des retraités Poste et Swisscom de Fribourg, Claude Kemm, Pierre Savary et José Ramon Gonzales. Notre président remercie les divers orateurs. Oui, il faut retrouver une force de combat, mais ce n’est pas toujours facile. Si sur quelques milliers de retraités Poste, Swisscom, Comedia, nous nous retrouvons une petite centaine, nous n’aurons pas fait avancer nos revendications. Aussi, il ne faut pas s’emballer tout de suite, mais analyser les propositions, trouver les meilleures solutions et continuer d’aller de l’avant.

Dans les divers, Jean-François Donzé donne raison à Gaby. Notre secrétaire constate qu’il y a plus de membres dans les assembles des retraités ici, à Fribourg, à Genève ou encore à Bienne. Alors pourquoi ne pas aller visiter les rues de Berne pour manifester votre mécontentement. Notre président n’est pas contre une manifestation, mais elle doit être bien organisée. Une réunion des présidents sera convoquée et c’est là que l’on pourra trouver des idées pour les luttes futures. C’est par des applaudissements fournis que notre secrétaire est remercié. Jean-François accompagné de sa guitare nous chante une chanson qu’il a composée il y a déjà quelque temps et dont les paroles ne vieillissent pas.

 

Après cette aubade, notre président clôt l’assemblée en nous conviant à l’apéritif.

Il est 12h15

Adrien Mercier


Similitudes…

Le droit à l’égalité salariale est inscrit depuis trente-sept ans dans la Constitution fédérale… et pourtant, rien ne bouge, ou si peu. Pour un travail de valeur égale, les femmes sont dans l’ensemble toujours moins bien rétribuées que les hommes. C’est un véritable scandale dont, hélas, les milieux qui pourraient faire bouger les choses se fichent comme de colin-tampon. On s’agite, on parle beaucoup, mais, au bout du compte, on en est toujours au statu quo. Quousque tandem… pourrait dire un Cicéron du XXIe siècle.

Toutes proportions gardées, il en est de même pour la compensation du renchérissement en faveur des retraités. Depuis quelque dix ans, le pouvoir politique et l’administration nous la promettent mais, en définitive, c’est toujours Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir? On a invoqué toutes sortes de raisons, parfois bonnes, mais souvent mauvaises, pour faire fi de nos justes revendications. Les associations et syndicats, quels qu’ils soient, ont toujours défendu, là mollement, – et je suis gentil – les intérêts légitimes des retraités.

Et la situation ne s’améliore pas, bien au contraire. S’abritant derrière les difficultés rencontrées par les actifs en matière de caisses de pensions, nos représentants syndicaux se contentent de demander une augmentation des salaires réels, … mais RIEN, absolument RIEN pour les retraités. Il ne faut pas s’étonner si ces derniers sont nombreux à démissionner! Sans plus aucune illusion, attendons tout de même des jours meilleurs.

Pierre Savary


Des asperges à gogo

Le groupe des retraités de la section Vaudoise Poste par monts et par vaux pour déguster les produits typés valaisans, le vin et les asperges.

C’est cinquante collègues pris en charge de gauche et de droite qui ont pu apprécier les bonheurs de la cave et de la table, avec des vins harmonieux et équilibrés, dotés d’une excellente tenue gustative et les asperges blanches de Charrat et le jambon cru.

 

A l’occasion du retour, on pouvait lire la joie sur les visages, signe évident d’une satisfaction et du plaisir sans cesse renouvelé à ces amicales sorties. 

Alain Michaud


Anciens de l’imprimerie Lausanne

Sortie de printemps

C’est par un temps ensoleillé que le mardi 8 mai, 28 collègues se sont embarqués sur le parc de la Blécherette, dans le car, pour la visite des Salines de Bex. Arrêt café-croissant à l’Oasis de Villeneuve en bordure du lac. Par Roche, Saint-Triphon, Aigle, Ollon nous arrivons à proximité des mines.

Une guide nous entraîne vers l’entrée du tunnel qui nous conduira à la salle circulaire du réservoir où nous avons une présentation des mines par un film.

Par un tunnel, nous arrivons à la gare du petit train qui nous mènera au début de la visite. Entassés dans les petits wagons, nous sommes enfermés pour une course dans un boyau illuminé.


La roche du tunnel défile devant nos yeux à toute vitesse. Un petit sentiment d’angoisse nous étreint, car nous sommes serrés et dans le noir. Gare d’arrivée dans une salle assez vaste et cheminement par des escaliers, boyaux étroits ou plus larges de salle en salle, avec explications de notre guide.

Lac de saumure, exposition de machines et instruments pour l’exploitation du sel. Explication des différents corps de métiers: fontainiers pour le forage des tuyaux de bois pour conduire l’eau des sources salines dans des pipe-lines de troncs de mélèze. Aussi, les forgerons qui préparent et réparent les poêles pour la cuisson de l’eau salée.


Visite du Musée des cristaux et la fabrication de fleur de sel. Fin du périple et réembarquement dans le petit train, en ayant goûté un bonbon salé offert. A la sortie de la mine se trouve le stand de dégustation de diverses préparations salées. Entre autres: eaux peu salées avec essence d’estragon très rafraîchissante et bonbons salés. Ensuite, repas au restaurant des mines. Bon et excellent dans une bonne ambiance, entouré de 80 ou plus représentations de chats. Aux WC, des chats et à l’entrée… des chats!

Le repas terminé, nous embarquons dans le car pour le retour à Lausanne. Une belle journée intéressante. Merci aux organisateurs.

David Bühlmann

Autres images:

Photographies: Gilbert Cardinaux

 


Une réforme des retraites est nécessaire

Le système des trois piliers arrive à ses limites. Il n’est plus en mesure de maintenir le niveau des rentes. Pour l’avenir, c’est sur l’AVS qu’il faut miser.

Une AVS performante

Un franc de cotisation dans l’AVS produit une meilleure rente qu’un franc de cotisation dans le 2e pilier. Cette cotisation ne passe pas par les marchés financiers: elle sort immédiatement en rente. Elle est perçue sur l’ensemble du salaire (pas de plafond), ce qui permet d’améliorer les rentes des petits et moyens revenus (les salaires élevés cotisent davantage).

Il faut tordre le cou à cette idée que l’AVS est dans une mauvaise situation financière. Ces 15 dernières années, seuls deux exercices ont été déficitaires: 2008 et 2015. En 2017, le compte d’exploitation AVS a bouclé sur un bénéfice de 1,087 milliards de francs. Les milieux hostiles à l’AVS parlent partout de déficits, car ils ne prennent en compte qu’une partie des recettes de l’AVS: ils laissent de côté les revenus de la fortune du Fonds de compensation (45 milliards).

Un 2e pilier en crise

Même si les caisses de pension vont un peu mieux au premier semestre 2018, le système de la capitalisation n’arrive plus à maintenir le niveau des rentes. Pratiquement, toutes les caisses ont réduit les rentes qui vont au-delà du minimum légal. Le 2e pilier est plombé par les marchés financiers. Ses coûts de gestion sont énormes: 2 milliards de frais administratifs et 4 milliards de frais de gestion de fortune. Cela fait chaque année 6 milliards de cotisations qui partent en fumée! En comparaison, les frais annuels de gestion de l’AVS se montent à 200 millions de francs. Simplement pour maintenir le niveau des rentes, il faudrait augmenter fortement la capitalisation, c’est-à-dire les cotisations. Cela pèserait lourdement sur les jeunes générations et n’apporterait rien aux retraité.e.s.

Une modeste augmentation des cotisations AVS suffirait par contre à faire face à l’arrivée de la génération baby-boom. Et l’égalité salariale permettrait de stabiliser le système pour de nombreuses années.

Pierre-André Charrière


Monnaie et initiative pleine de dangers

L’initiative fédérale intitulée «Monnaie pleine » passe un peu au-dessus de la tête des gens, des citoyennes et des citoyens suisses. Ils auront pourtant à se déterminer très bientôt. Nous ne sommes pas toujours conscients que les banques créent l’essentiel de la monnaie et que cela échappe à la seule institution qui en a la mission, soit la Banque Nationale Suisse, la BNS. Comment cela se peut-il? Lorsque, pour acheter une maison ou pour développer une entreprise, vous vous adressez à une banque, celle-ci, après étude de votre dossier, vous fera l’avance dont vous avez besoin. Son seul souci sera de s’assurer que l’argent est bien placé là où vous le lui avez dit et surtout que vous serez en mesure de payer les intérêts prévus par le contrat.

Pour les 100 000 francs empruntés, aucune coupure de billets ne sera imprimée et la somme s’ajoutera au flux de monnaie circulant dans le pays. Si elle doit sortir cette somme, la banque la trouvera soit dans les réserves constituées par les épargnants, soit chez ses collègues. Pourtant, la plupart des payements ne représenteront que des écritures comptables, sans échange de monnaie.

L’initiative veut casser ce modèle de création de monnaie scripturale et donner à la seule BNS la capacité de créer l’argent nouvellement émis. Cela peut paraître théoriquement sympathique d’autant plus que ses supporters prétendent par là éviter les crises financières. Pourquoi faut-il répondre non à cette proposition?

  1. La loi protège les dépôts jusqu’à 100 000 francs. Donc les dépôts des travailleurs, pour autant qu’ils y soient arrivés, sont protégés en cas de crise.
  2. Si tous les prêts des banques doivent recevoir l’accord de la BNS, cela représente une complication du système qui ne manquera pas d’engendrer une véritable paralysie.
  3. Que ce soit la monnaie de votre portefeuille ou la monnaie scripturale qui ne représente que des écritures d’un compte à l’autre, il ne s’agit chaque fois que d’une affaire de confiance.
  4. La Suisse serait utilisée comme un pays d’expérimentation d’un système lourd et paralysant, sans que les crises récurrentes du capitalisme mondial ne puissent être évitées.

Voilà quatre raisons – il y en a d’autres – de dire non à cette expérience dangereuse.

Pierre Aguet


Oui à la nouvelle loi sur les jeux d’argent

La création des grands casinos suisses, au milieu des années 90, m’a mobilisé de façon démesurée. Nous étions peu nombreux à dire non et la «mafia» qui en faisait la promotion était très forte, composée pour l’essentiel de magistrats PDC. Elle avait l’appui efficace et peu soucieux des règles démocratiques du Conseil fédéral de l’époque. Celui-ci décida le 24 décembre de faire voter le peuple à fin février-début mars, une loi que le parlement avait votée dix jours avant. Ça pressait…

L’argument? Les Suisses et les étrangers en Suisse allaient jeter leur fortune au feu à Campione, à Evian, à Divonne et à Constance. Pourquoi ne pas retenir tout cet argent chez nous et en faire profiter l’AVS? Un pactole de 250 millions fut promis aux Suisses qui changèrent leur Constitution avec empressement. Dans les bonnes années, l’AVS encaissa même jusqu’à 450 millions bien bons à prendre.

Que se passe-t-il maintenant? Les casinos qui agissent depuis les paradis fiscaux peuvent atteindre leurs victimes consentantes par leur ordinateur et le phénomène s’amplifie. Les casinos suisses utilisent la même technique, mais ils perdent des parts de marché, leurs concurrents n’ayant aucune obligation vis-à-vis de l’AVS.

La nouvelle loi, combattue par référendum, vise essentiellement les jeux en ligne. Seuls les casinos suisses et les loteries romandes et alémaniques auront droit à proposer de tels jeux. Les casinos étrangers auront leurs sites bloqués.

Les opposants, largement soutenus par ces sociétés étrangères, partent de l’idée qu’un tel blocage est contraire à leur credo ultralibéral et que ce blocage sera détourné. Ils estiment qu’un seul tiers des 250 millions joués à l’étranger pourra être capté. Ils extrapolent en disant qu’en suivant ce raisonnement, les Suisses qui achètent sur internet, ne seront plus autorisés à n’acheter qu’en Suisse.

La nouvelle loi, que je vous invite à soutenir, protège nos règles du jeu qui sont très strictes. Elles permettent un apport très important au financement de l’AVS – six milliards en 15 ans – et, par les loteries, au financement des politiques sociales, culturelles et sportives de notre pays. Là encore, au titre de président de l’Œuvre Suisse d'Entraide Ouvrière pendant de nombreuses années, je peux en témoigner et dire ma reconnaissance. De plus, la loi permet de lutter contre la dépendance aux jeux avec efficacité. Environ 50 000 joueurs ont été interdits de jeu, dont 3000 en 2017.

Je n’ai jamais eu de sympathie pour les jeux d’argent dont Albert Jacquard disait qu’ils étaient un impôt sur la pauvreté. Mais nous sommes libres, heureusement, de dépenser notre argent comme nous l’entendons et selon nos goûts. Profitons de faire de ce marché, qui n’est pas comme les autres, un moyen d’aider et de soutenir les plus faibles.

Votons OUI à la nouvelle loi sur les jeux d’argent le 18 juin prochain.

Pierre Aguet

 


Quelques vérités sur l’AVS

Le verre à moitié plein
Même avec un esprit critique, il convient de réaffirmer que l’AVS perfectible est une institution remarquable. Tous les Suisses y sont profondément attachés. Les revenus du travail y sont tous taxés au même pourcentage, qu’il s’agisse de celui du PDG de l’UBS ou de celui de son concierge. Lorsque des femmes doivent quitter leur profession pour élever leurs enfants, elles bénéficient d’un bonus éducatif. Unique au monde. Le versement de la rente est automatique. Il faut toutefois ne pas oublier de la demander.

Le peuple suisse, déjà saturé de la propagande des milieux financiers, libéraux et conservateurs, a soutenu cette création à plus de 80% en juin 1947. C’est aussi à de très fortes majorités qu’il a, dans les «années Tschudi», voté des améliorations successives importantes. Hélas, les Trente Glorieuses ont été assassinées par Madame Thatcher, Monsieur Reagan et tous nos supporters du moins d’Etat. Dès lors, plus question de viser un verre plein. Il s’agit de le vider et de le remplacer par les 2es et 3es piliers, lesquels permettent de juteux bénéfices à ceux qui payent leurs campagnes électorales.

La moitié vide
Depuis juin 1947, la Constitution fédérale, à son article 112 affirme: «Les rentes doivent couvrir les besoins vitaux de manière appropriée.» Or, voilà septante ans que cette disposition n’est pas appliquée. Septante ans qu’il faut compter sur le 2e pilier, sur les prestations complémentaires, sur les politiques sociales des cantons et des communes aux moyens limités pour que les aînés puissent passer une vieillesse à peu près digne dans un des pays les plus riches de monde, mais aussi dans l’un des plus inégalitaires.

La plus grande tromperie
Dans l’esprit de presque tous, il existe cette conviction que tous les revenus, comme pour l’impôt, sont soumis à l’AVS, tant les gros que les petits. Non, n’y sont soumis que les revenus du travail qui ne représentent qu’environ 55% du produit intérieur brut. L’autre moitié, soit les revenus du capital, pour faire simple, n’y sont pas soumis. En 2016, sur les 42,5 milliards de recettes, les revenus du travail ont rapporté presque 31 milliards.

Imaginons donc, qu’enfin, tous les revenus soient soumis à l’AVS, sur le même principe que l’impôt, on doublerait presque ces 31 milliards. Toutes les pingreries exigées par la droite du parlement n’auraient plus lieu d’être. Cette exigence ne semble pas être exagérée. Que les revenus obtenus sans rien faire puissent être taxés comme les revenus de ceux qui travaillent dur, cela ne me paraît pas être une exigence exagérée.

Il faut tout de suite penser au succès que pourrait rencontrer une telle proposition. Cela signifie que mon ami qui a réussi à déposer 20 000 francs d’épargne à sa banque devrait aussi passer « à la caisse ». Ces 20 000 francs à 0,125% d’intérêt lui rapporteraient 25 francs et lui coûteraient environ 2,50 francs à verser à l’AVS pour une année. Dès lors, il n’hésiterait probablement pas à militer avec tous ceux qui ne vivent que du revenu de leur fortune. L’enfumage sur ces questions est permanent. S’opposerait-il à cette bonne idée? Les milieux financiers, cachés derrière un comité bidon, parleraient d’une augmentation inadmissible du nombre des fonctionnaires, d’une nouvelle usine à gaz, d’un encouragement à la déresponsabilité individuelle, d’un découragement de l’épargne, etc. Pour toutes les propositions qui développent la solidarité, nous entendons toujours les mêmes «rengaines».

Cette revendication de l’AVIVO vise à faire de l’AVS une institution qui respecte enfin la Constitution, qui assure son financement sur l’ensemble des revenus des citoyens et citoyennes de ce pays. Pourquoi seulement sur le dos de ceux qui travaillent? Cette proposition doit être mise sur la table de ceux qui s’attellent à assurer l’avenir de notre prévoyance vieillesse.

Pierre Aguet


Rapport du Groupement des retraité-e-s de l’Arc jurassien

De l’année 2017, je retiendrai quatre événements importants:

La fermeture des offices de poste

La fin du journal syndicom

Le Congrès 2017 à Bâle

La votation «Prévoyance vieillesse 2020»

Fermeture des offices de poste
La campagne de syndicom a porté ses fruits; syndicom a sensibilisé la population et la classe politique. Sous la pression des syndicats, des mouvements de citoyens et des médias, les choses ont bougé. La pétition a récolté plus de 100 000 signatures dans des dizaines de communes.

Suite au mécontentement causé par le démantèlement des offices de poste, la commission des transports et des télécommunications a déposé une motion au Parlement. Motion acceptée par les deux Chambres. La loi sur la poste doit être révisée, et un arrêt immédiat des fermetures d’offices de poste est exigé. La lutte fut rude et difficile, mais ça en valait la peine.

Petite parenthèse «Cars postaux»
Exprimer ma déception vis-à-vis des dirigeants malhonnêtes et je questionne le système en posant la question suivante: «A qui faire confiance?» Sans oublier la rémunération excessive de la responsable et ses bonus totalement injustifiés, voire scandaleux. Son renoncement à ses primes 2017 est juste une façon de franchir l’obstacle. Pour ma part, vu sa faute grave, c’est largement insuffisant. Des sanctions beaucoup plus sévères, voire son départ, devraient être prises.

Fin du journal syndicom
C’est le 23 juin 2017 qu’a été édité le dernier journal syndicom. Pour notre génération, il a été difficile d’accepter sa disparition. Suite aux nombreuses réactions des membres, le GI retraité est intervenu auprès du Comité directeur, lequel a pris au sérieux la requête des retraités. Le nouveau bulletin paraîtra six fois par année avec le magazine. Cependant, pour que ce bulletin reste vivant, il y a une condition incontournable: il faut impérativement l’alimenter en articles! Alors chers et chères collègues, à vos crayons! Concernant le nouveau magazine syndicom, il ne remplacera pas le journal syndicom de par son contenu. Les articles et les messages sont très intéressants. Cependant, si vous désirez des informations syndicales ou politiques d’actualité, il vous faudra consulter le site Internet syndicom.

Congrès 2017 à Bâle
Les enjeux de la numérisation du monde du travail ont été au cœur des débats. Jean-François Donzé nous informera tout à l’heure de la stratégie: «Travail 4.0 – Le monde du travail numérique». Du jamais vu: suite au nombre important de propositions et suite au vote du vendredi qui demandait que tout soit traité, le Congrès a été interrompu à 16h30; il ne restait que 108 délégués. Une nouvelle date sera proposée ultérieurement et les coûts supplémentaires que vont engendrer une telle erreur d’organisation devront être assumés!

Election du Comité directeur et du Comité central
La proposition du Comité national de passer à quatre représentants au Comité central a été rejetée.
De plus, je fais le constat suivant:

- Comité directeur: aucun Romand;

- Comité central: 34 membres dont sept Romands seulement;

- Aucun Romand ne figure dans les commissions: du personnel, des finances et de la stratégie.

En conclusion, les règles démocratiques de la minorité latine ne sont pas respectées! C’est inadmissible et cette situation va durer jusqu’à 2021.

La votation «Prévoyance vieillesse 2020»
Elle a certainement été la plus importante de cette décennie. Les multiples débats ont démontré un bel exemple de notre démocratie. Je ne m’exprimerai pas sur cette votation. Nous en connaissons le résultat. Cependant, la lutte continue. Cela dit, nous ne devons pas oublier les difficultés à faire passer un texte devant le peuple si les propositions sont contradictoires et compliquées. Cas échéant, le rejet est presque inévitable. Si un jour nous voulons obtenir le renforcement d’une AVS digne de ce nom, idem pour nos rentes, il faudrait se prononcer sur un texte simple et unidirectionnel. Nous attendons toujours une compensation du renchérissement. Pour l’instant, il n’y a que les primes des caisses maladie qui augmentent! En ce moment, nous luttons toujours pour garder ce qui est acquis, et ce n’est de loin pas gagné.

Je terminerai par cette citation: «Se réunir est un début, rester ensemble un progrès, travailler ensemble est la réussite». Henry Ford

Gabriel Cuany


AMICALE DES ANCIENS DE L’IMPRIMERIE - LAUSANNE

Sortie annuelle Mines de Sel de Bex

Mardi 8 mai 2018

Chères et chers collègues,

Votre comité a le plaisir de vous inviter à participer à la sortie annuelle de notre amicale le mardi 8 mai 2018 selon le programme suivant :

07h45    Rendez-vous au parking du Vélodrome à Lausanne

08h00    Départ du car Jeanlouis Voyage en direction d’Aigle

09h00    Café-croissant au Restaurant l’Oasis à Aigle

10h00    Poursuite du voyage jusqu’à Bex

10h30    Visite des Mines de Sel du Bouillet (durée 1h30)

12h30    Repas à l’Auberge du Bouillet

Menu :
Feuilleté aux poireaux
*
Rôti de porc, sauce au thym
Gratin de pommes de terre
Légumes de saison
*
Coupe Grisou (glace vanille, raisins à la Lie)
*

Café

Les boissons pendant le repas sont à la charge de chacun

15h00    Reprise du car pour retour à Lausanne (parc du Vélodrome)

17h00    environ / Fin de la journée

Prix de la sortie :
Fr. 45.- (y compris une subvention de la CMID)
Merci de préparer le montant exact

Inscriptions :
Jusqu'au mardi 1er mai 2018

auprès de notre trésorier Michel Pitton au moyen du coupon

 ci-dessous ou par courriel: michel.pitton[at]formatyp.ch

Inscription pour la sortie annuelle de l’Amicale des Anciens

le mardi 8 mai 2018

 (A  renvoyer jusqu’au mardi 2 mai 2017 à Michel Pitton, Pierrefleur 66, 1004 Lausanne ou par courriel à : michel.pitton@formatyp.ch

Je participerai à la sortie du 8 mai 2018

Nom et prénom:

Accompagnant:

Lieu et date:                    Signature:

 


8ème Conférence des Président-e-s du 4 avril 2018

Le Président, Roland Gutmann ouvre la 8ème Conférence des Président(e)s du GI Retraité(e)s en saluant particulièrement Patrizia Mordini, responsable de l’égalité et membre du CD, Astrid Pulfer du secrétariat de syndicom, le responsable de la communication Christian Capacoel, Jean-Pierre Lüthi et Jean-Marc Herren (interprètes) ainsi que les orateurs invités.

Erwin Gerster, membre engagé de longue date de l’actuel secteur 3, est décédé le 12 mars 2018 à l’âge de 98 ans. Peter Rymann rappelle au bon souvenir le long parcours syndical de notre membre disparu et 1 minute de silence est observée par l’assemblée.

Communications de Patrizia Mordini, responsable du GI Retraité-e-s
La mise en œuvre des «Task Force» ayant été rejetée par le récent Congrès, on en revient aux Responsables régionaux.


La poursuite et fin du Congrès aura lieu le 9 juin prochain. Une invitation a été envoyée aux mêmes délégué-e-s du congrès interrompu.

Une présentation Powerpoint conçue par la centrale au sujet du monde du travail numérique/digital peut être commandée auprès de syndicom et utilisée dans les régions.

L’USS a repris cette thématique pour sa campagne sur l’égalité salariale et lors des manifestations du 1er mai et la Journée des femmes du 14 juin. La lutte contre la discrimination doit être menée tout au long de l’année 2018.

Une récolte de signatures est effectuée dans le canton de Berne en faveur de l’initiative contre le dumping salarial dans les entreprises tierces et sous-traitants.

Le GI Jeunes souhaiterait organiser une manifestation commune avec le GI Retraité-e-s. La «Grève générale de 1918» pourrait être un thème pour cette journée.

Elections complémentaires pour les places vacantes au sein du comité
Hans Preisig participe déjà au sein du comité du GI Retraité(e)s, suite au décès du collègue Ernst Knaus. Il devrait être élu officiellement aujourd’hui en tant que membre du comité du GI. Franco Caravatti se porte candidat afin de remplacer le collègue tessinois démissionnaire, Gianni Chopard.

Hans Preisig, Bâle et Franco Caravatti, Tessin sont élus unanimement comme membre du comité.

Orateurs Dr. Urs Schaffner, Caisse de Pension comPlan
Nous explique les raisons pour lesquelles des augmentations des rentes ne sont actuellement pas à l’ordre du jour.

Reto Wyss, USS, sur les prestations complémentaires
Reto Wyss, secrétaire central nous informe sur la révision en cours des prestations complémentaires. Une documentation ad hoc est distribuée aux participant-e-s.

Christian Capacoel, responsable de la communication syndicom

La rédaction du journal des retraité-e-s a été surprise par le volume des articles. Ainsi, à la place de 12 pages, dorénavant il y aura 8 pages.

Courrier des lecteurs, avis personnels, commentaires : max. 2000 caractères/signes

Nécrologie: 1600 caractères

Manifestations: 1000 caractères

Roland Gutmann propose que ce sujet soit débattu lors de la prochaine séance de comité du GI agendée au 15 Mai.

Propositions
Chèques REKA : Le comité du GI Retraité-e-s a soumis une proposition au CC en faveur d’une réduction à hauteur de 10% sur les chèques REKA en faveur des retraité-e-s, ce à titre de «susucre». Le CC n’a certes pas rejeté la proposition mais l’a soumise à discussion. Il y a lieu de s’attendre à des changements en ce qui concerne REKA, particulièrement au sujet du nouveau format «carte de crédit».

Honoraires des membres de conseils d’administrations (CA), p.ex. Poste et Swisscom : la requête est actuellement étudiée par le CC.

R.A

Autres photographies

 


Assemblée Générale du groupement et amicale des retraités Poste et Télécom Genève

Assemblée Générale du groupement et amicale des retraités Poste et Télécom Genève 14 mars 2018

Le président Michel Meylan a le plaisir de saluer la nombreuse assistance ainsi que les invités : Jean-François Rochat du comité de l’AVIVO et les représentants des groupements romands des retraités Gabriel Cuany et Léo Nobs Arc Jurassien, Georges Nicod Vaud Poste, André Burgy et Guy Rossier Fribourg Poste et Télécom, ainsi que Michel Guillot secrétaire régional. Il doit excuser Roland Gutmann et Eric Voruz.

Après une minute de silence en mémoire des membres décédés en 2017,  Andrée Caruso et Michel Meylan rendent hommage respectivement à Georges Chappuis et Lucien Loutenbach.   

Dans son rapport, Michel met en évidence la fermeture des offices postaux, la hausse des primes maladies, le grignotage de notre pouvoir d’achat.  Le peuple suisse a refusé PV2020. L’engagement des syndicats, des partis progressifs et de l’électorat féminin ont été déterminants dans cette votation. Ces mêmes forces ont permis le rejet de RIE III. Le Conseil Fédéral dépense 1.3 milliard pour le fonds de cohésion de l’Union Européenne, mais laisse les plus démunis de ce pays se débattre avec l’augmentation des cotisations des caisses-maladie. Alors que l’on tergiverse pour assurer la pérennité de nos rentes, la Banque Nationale se targue d’un bénéfice de plus 50 milliards

Notre groupement se porte bien grâce à l’engagement du comité et de tous les membres qui participent à nos diverses activités.

Le trésorier Jean-Jacques Lude annonce des comptes conformes au budget et précise que la situation financière du groupement est bonne.

Le comité dans la composition suivante est élu à l’unanimité : Michel Meylan président, José-Ramon Gonzalez vice-président et membre du comité du GI national des retraités, Jean-Jacques Lude trésorier, Michel Verdon secrétaire, Daniel Guerdat procès-verbaux, Jean-Claude Reuteler courses pédestres, Tina Tirily voyage, Armin Knopf et Antonio Fisco  membres, Andrée Caruso aidée par Rose-Marie Pulfer visites des malades. Michel Gabriel qui assure l’intendance lors de nos assemblées est membre du comité élargi. Sont élus vérificateurs des comptes Jean-Jacques Maillard et Auguste Broye, Hans Rudolf  Mischler est nommé suppléant. 

Sur proposition du comité, l’assemblée accepte l’intégration des membres retraités Médias dans notre groupement et amicale. Nous espérons les voir nombreux à nos assemblées et autres activités.

Dans son intervention, Monsieur Rochat  nous explique pourquoi et comment l’AVIVO Genève a été fondé en 1949. Forte de 10'000 membres, cette association est actuellement présidée par Jean Spielmann.  L’AVIVO est une institution sociale  très importante au service des plus faibles. Elle organise plusieurs activités récréatives et culturelles et s’engage également en politique.  Elle s’est battue pour le maintien des prestations complémentaires en ville de Genève, contre l’augmentation des tarifs des TPG, elle a également combattu RIE III, PV2020 et NoBillag.

Les représentants des différents groupements apportent les salutations de leurs organisations respectives et exposent brièvement leurs différentes activités.

Le déficit structurel de Réseau Vente qui a doublé, n’est-il un pas vers la privatisation voulue par la droite politique se demande  Michel Guillot ? Au niveau local, 17 offices sont menacés, mais par des actions menées conjointement avec le syndicat, les citoyens et les autorités communales, 16 bureaux pourraient bénéficier d’un sursis jusqu’en 2020. Pour José-Ramon Gonzalez, il faut remettre l’économie au service des employés et de la population. Il est urgent et impératif que les travailleurs se mobilisent, jusqu’à la grève s’il le faut, pour défendre leurs légitimes revendications.

Le président clôt l’assemblée en citant la vingtaine d’excusés.

Le repas qui a suivi a été l’occasion de partager un moment sympathique et convivial.  

Michel Verdon

 


Hommage à Lucien Loutenbach, un ancien battant syndicaliste.

Après d’indescriptibles souffrances, Lulu nous a tiré sa révérence à la fin de l’année.

Sacré personnage, qui, par son comportement, nous révélait diverses facettes de sa personnalité.

En effet, son esprit frondeur, voire bourru, cachait une certaine sensibilité que l’on pouvait déceler en lui.

Si sa carrière professionnelle lui avait donné satisfaction ( diverses fonctions et postes à responsabilité dans l’ex grande régie que fut la poste ), son parcours syndical a été plutôt bien étoffé comme on dit.

Voyons plutôt :  Il a été de longues années au comité de section de Genève Poste ( 1973 à 2012 ).

Parallèlement, il officiait comme président de la commission du personnel à Genève 15 Aéroport.

La commission nationale des ambulants et le CC en tant que représentant des bureaux d’échange où il a siégé, n’avait plus de secrets pour lui.

En 1995, il s’investit au comité du groupement des retraités de Genève Poste et Télécoms pour ensuite siéger au comité central Poste.

En l’an 2000, la fusion de plusieurs syndicats donne naissance au Syndicat de la Communication.

Celui – ci le propulse au comité national du GI des retraités, et, plus fort, il en devient le vice – président….

En 2010, nouveau syndicat, nouvelles structures, Lucien continue de nous représenter au comité national des retraités jusque en 2014, année, où il doit à son grand regret, pour raison de santé, démissionner.

Jusqu’à son dernier soupir, il est resté fidèle au comité comme vice – président de notre groupement.

L’important pour lui a toujours été de ne pas transiger sur ses convictions.

Ces dernières, quelque fois, pouvaient même aboutir à un certain entêtement…….

Mais bon, quand il tenait un os, il ne le lâchait pas facilement !

Plus de 60 années au syndicat, dont de nombreuses places à responsabilités, n’était – ce pas une vocation ?.

Lucien, nous te disons un grand merci pour ce que tu as fait tout au long de ton immense engagement syndical.

Tu nous a quittés, tu as l’éternité pour te reposer….

Michel Meylan

 


PRIVATISER - NATIONALISER ou le BIEN COMMUN?

20 ans après sa demi-privatisation, voilà ce que l’on pouvait lire dans la Tribune de Genève du 08.09.2016: «Les Suisses ne veulent pas d’une privatisation totale de Swisscom, d’après un sondage de l’institut gfs.bern mandaté par le syndicat syndicom. Seuls 12% de la population y est favorable et 17% pourraient l’accepter, contre 56% en défaveur et 15% d’indécis.

Une votation populaire sur la privatisation intégrale de Swisscom, détenu actuellement à hauteur de 51% par la Confédération, n’aurait donc aucune chance aujourd’hui, a lancé jeudi Lukas Golder, politologue de gfs.bern, devant les médias à Berne. Et syndicom de brandir ensuite la menace du référendum si les Chambres devaient néanmoins trancher en faveur d’une telle opération.

«Partout où l’argenterie des services publics a été privatisée, les conséquences ont été désastreuses», a martelé le conseiller national Corrado Pardini (PS/BE). «J’entends déjà les groupes qui se sont emparés de Swisscom dire à la Confédération: si vous voulez que le Jura neuchâtelois, le val Melsocina (GR) ou le Diemtigtal (BE) obtiennent un accès au réseau à large bande, vous devez payer!»

La vente de Swisscom à une entreprise internationale représenterait aussi un risque pour la sécurité de la Suisse, a souligné de son côté Giorgio Pardini, membre de la direction de syndicom. Swisscom exploite des installations militaires ainsi que d’autres infrastructures et services sécuritaires importants de la Confédération, a-t-il rappelé.

Le sondage a été mené par téléphone entre le 25 avril et le 11 mai auprès de 1005 citoyens originaires de toutes les régions linguistiques de Suisse. La marge d’erreur est de - 3,2%.

Rapport de l’OCDE

Publié en décembre dernier, un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) proposait une privatisation totale de l’opérateur suisse. Selon l’OCDE, en tant qu’ancienne entreprise monopolistique, le groupe bénéficierait de parts de marché plus importantes que ses concurrents. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) va étudier cette proposition (ats/nxp).

Comme on peut le constater «le gâteau Swisscom» attire toujours les mouches. Les néolibéraux endurcis, notamment de l’UDC, continuent obstinément à vouloir phagocyter cette usine à dividendes. Différents acteurs occupent aujourd’hui le monde des télécoms suisses, le monopole n’existe plus, cela ne leur suffit toujours pas, ils en veulent la totalité.

A cette occasion, un des orateurs, Christophe Aguiton qui travaillait comme spécialiste de France Télécom nous avait fait une forte impression; il parlait de la défense des biens communs, la poste et les télécoms. L’histoire lui a donné raison: que ferait cette société sans la communication, sans la numérisation? Tout le monde les utilise et vit avec elles, c’est donc un bien commun.

Christophe Aguiton, après avoir créé SUD et milité pour un autre monde, est aujourd’hui au sein de France Télécom, chercheur à Orange Labs. Il a codirigé avec Dominique Cardon un séminaire sur «Internet, communication et société» à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dans le cadre du Master en Communication Politique et Sociale. Il est aujourd’hui professeur associé en sociologie du Web au sein du Master Cultures et Métiers du Web de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée.

Notre cher Christophe a beau changer de casquette, c’est toujours le bien commun qui le préoccupe. Il sait bien que ce monde est mal foutu; oui, il est mal foutu parce que ses richesses sont mal partagées, pour certains trop, pendant que la grande majorité manque de tout. Persistant dans la défense du bien commun, voilà comment il voit le monde, immergé dans ce que certains appellent la révolution numérique 4.o.

Devant la croissance des inégalités, les discours publics changent: il est bien vu de dénoncer l’optimisation fiscale. Il faut mieux protéger les populations, les politiques néolibérales sont critiquées, mais tout cela est fait du bout des lèvres et dans la pratique on observe une augmentation de la précarité.

Face à ce constat désolant, Christophe Aguiton nous propose une troisième alternative au capitalisme ou étatisme. Il nous propose la défense de biens communs au travers de la défense de la nature; il donne comme exemple la gestion des alpages en Suisse. Un autre bien commun est celui de la connaissance: Wikipedia jumelé à Internet est un bon exemple d’une mise en commun de la connaissance. Voilà des secteurs où il faut investir et surtout partager. Les coopératives d’habitation avec la production d’énergie qu’elles permettent et leurs loyers sont une solution à pas mal de problèmes. La gestion de l’eau bien commune s’il en est. Accroître les habitudes démocratiques et faciliter les solutions assembléistes, le droit de référendum et d’initiative, vieille habitude helvétique et qui est à étendre en Europe.

Notre ami Christophe vient d’écrire un livre où il expose sa vision de La gauche du 21e siècle. Sur le site Mémoires des luttes, on peut lire un résumé illustrant les luttes à venir:

«Trois parties structurent La gauche du 21e siècle»

La première, intitulée «Diagnostics», revient sur le déclin des forces d’émancipation dans les décennies 1980/1990 et leur renaissance à la veille des années 2000. Syndicats, les ONG humanitaires et environnementales, ainsi que des mouvements d’une nouvelle génération retrouvant une partie du legs endormi de 1968, coagulent dans la dynamique altermondialiste. Celle-ci fait fond sur le retour des crises financières, qui dément les promesses de l’économie de la connaissance, et sur la défaite du multilatéralisme, symbolisée par la décision unilatérale des Etats-Unis d’intervenir militairement en Irak. Après un essoufflement, une nouvelle vague de mobilisations répond à la crise économique globale des années 2010 et à ses dimensions démocratique et écologique, dont l’entremêlement apparaît de plus en plus évident. Pendant ce temps, un certain nombre de vieilles forces de la gauche de classe ont accompli leur mutation depuis leur origine communiste ou d’extrême-gauche, tandis que d’autres plus neuves ont surgi.

Un «retour sur expérience» pédagogique
La deuxième partie, intitulée «Stratégies», prend acte de l’obsolescence des doctrines et schémas organisationnels forgés au 20e siècle par les mouvements socialistes et communistes. Le modèle du parti de masse, au sommet hiérarchique d’un réseau syndical et associatif, appartient au passé, de même que la référence exclusive à un groupe social sur lequel pèserait la charge du changement de société. La planification centralisée ne peut plus faire office d’alternative crédible au marché, des formes hybrides lui étant préférables, avec le défi supplémentaire qu’elles permettent la préservation d’un écosystème compatible avec la vie humaine. Sur le plan démocratique aussi, aucun modèle alternatif à la démocratie libérale représentative ne saurait se substituer totalement à elle, la clé résidant plutôt dans son enrichissement et sa coexistence avec des formes plus directes et autogestionnaires. Christophe Aguiton revient sur ces deux derniers points en conclusion, à travers une défense plus engagée des «communs» et d’une «démocratie radicale».

La troisième partie est consacrée aux «Expériences» que l’auteur a souhaité privilégier pour leur caractère exemplaire. Tour à tour, sont évoqués le marasme de la gauche italienne à la suite des brefs espoirs placés en «Refondation communiste», les réussites et les déboires des gauches latino-américaines, et enfin les trajectoires éclair de Podemos et Syriza en Espagne et en Grèce. Christophe Aguiton prend soin de restituer le contexte et les spécificités de chaque situation nationale, tout en soulignant des défis récurrents: absorption des énergies par les appareils d’Etat et les jeux d’alliances, vulnérabilité face aux pouvoirs économiques et supranationaux n’ayant aucun compte à rendre aux citoyens, éloignement des mouvements sociaux dont les liens internationaux se sont relâchés depuis les années 2000…

Malgré le temps qui passe, un des mots d’ordre qui convoquait à cette assemblée de 1996 est toujours d’actualité: IL FAUT S’INFORMER POUR SE DÉFENDRE!

Gonzalez José Ramon

 


L’assemblée générale du groupement des anciens de l’imprimerie

L’assemblée générale du groupement des anciens de l’imprimerie a eu lieu le 30 janvier 2018 à la salle Saint-Marc à Lausanne.

L’assemblée est ouverte par le président David Bühlmann qui souhaite une cordiale bienvenue aux membres présents.
Nous avons cette année trois nouveaux nonagénaires, soit notre doyenne Odette Honsberger, 96 ans, Paulette Chatelan, 93 ans et Michel May, 91 ans.
Muriel Reymond est devenue Mme Genoud en octobre 2017. Il y a cette année une octogénaire – en novembre – en la personne de Senta Cardinaux. Deux décès sont à déplorer: Bernard Porchet en juin et Fernand Uebelhardt en juillet. Quelques instants de silence sont observés en leur mémoire.

Communications
L’assemblée générale des retraités de VD Poste a eu lieu le 31 janvier, où il a été question (entre autres) de la fermeture des offices de poste, un problème récurrent. A la suite de la suppression du journal de syndicom, dorénavant un encart est adressé chaque deux mois avec Le Courrier, imprimé chez Atar à Genève; cela a été possible suite à une entente entre syndicom Genève et VD/Lausanne. De plus, une revue de syndicom paraît aussi chaque deux mois, suite à une requête des groupements de retraités. Il y a depuis le dernier numéro de janvier des articles concernant les retraités.


Activités du groupement en 2017
En voici les principales: en janvier, le Petit Nouvel-An avec les salés au fromage. L’assemblée générale a vu la participation de 26 personnes. En février, la traditionnelle fondue. En mars, la randonnée pédestre au parc de Mon-Repos. Puis également 17 personnes étaient présentes pour visionner des diapos de Rodolphe Aeschlimann sur la Mongolie. En avril, le thème «connais-tu ton canton» était animé par Michel et Muriel Reymond. En mai, la sortie de printemps a eu lieu au lac de Saint-Point, dans le Jura français, avec la visite du Musée des lunettes à Morez. Pour fêter les octogénaires Elda Vittoz et Bernard Nock, la doyenne Odette Honsberger (96 ans) a été invitée à cette occasion. En juin, les participants ont bravé la pluie (le matin) lors de la journée dans les bois au refuge de Prilly. Bonne ambiance – avec les jeux apportés par J.-M. Roy – et le soleil présent l’après-midi. En juillet, la réunion au lac de Sauvabelin s’est déroulée par un temps maussade. En août, le dîner «filets de perche» au Casino de Morges (toujours très prisés), a réuni 36 personnes. En septembre, la randonnée pédestre – avec René Wenger comme guide – a eu lieu au Désert. En octobre, la toujours traditionnelle raclette a réuni les convives dans une bonne ambiance. Pour la brisolée à Grandvaux avec le GPIAG, nous étions une dizaine de membres. A l’assemblée mensuelle, Waldemar Schapfl a présenté des diapos pris lors d’un voyage en Thaïlande. Le repas de fin d’année s’est déroulé en décembre à La Nautica à Ouchy dans une ambiance conviviale.
 


Nominations statutaires: Le président David Bühlmann est réélu par acclamation. Le trésorier Michel Pitton est aussi vivement applaudi. Les autres membres du comité acceptent aussi de continuer. Il s’agit de Simone Ellenberger (repas); Paulette et Charles Chatelan (lettres d’anniversaire). Michel Reymond reste responsable de la buvette, avec René Wenger comme adjoint, qui fonctionne aussi comme guide pour les randonnées pédestres. André Groux est toujours le racleur attitré de notre habituelle raclette. Rodolphe Aeschlimann reste notre délégué à la commission des retraités. Rémy Bovey s’occupe de la rédaction du procès-verbal. Les vérificateurs de comptes: Marcel Martin est sortant; René Vittoz devient rapporteur, Jacques Garcias vérificateur et Robert Hüggler suppléant.

Propositions individuelles et divers
Gilbert Cardinaux demande si les nouveaux membres à la retraite sont informés de l’existence de notre groupement. Ce n’est pas le cas pour notre région; par conséquent, Rodolphe Aeschlimann va signaler la chose lors de la prochaine conférence des présidents des groupements de retraités. Marcel Martin nos informe qu’un livre sur la typographie en Suisse romande est en train d’être confectionné à notre Musée Encre et Plomb; il sera imprimé en partie en typo et sera terminé pour la journée «portes ouvertes» du musée en novembre. Notre président signale que le groupement totalise 68 membres. Il remercie Michel Pitton et tout le comité ainsi que les épouses et les membres qui donnent un coup de main lors des agapes.

Rémy Bovey

 


Piqûre de rappel

A l’aube de mes 80 ans et m’étant retiré de toute activité syndicale, j’avais décidé de ne plus écrire d’articles. Toutefois, je reprends la plume pour exprimer mon amertume, le mot est faible, face à la situation en matière de compensation du renchérissement pour les retraités. En effet et pour ces derniers, c’est vraiment Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir?

Depuis bientôt 15 ans, on roule dans la farine les rentiers de la Confédération et de ses entreprises en ne leur accordant aucune compensation du renchérissement. Un des arguments les plus facilement invoqués est le soi-disant mauvais état des finances fédérales. Or, toutes ces dernières années, à une exception près, les comptes de la Confédération ont bouclé avec de coquets bénéfices de plusieurs centaines de millions de francs. Un nouvel élément s’ajoute désormais aux facteurs freinant une compensation du renchérissement  pour les retraités: étant donné les adaptations intervenant dans les paramètres techniques pour les caisses de pensions, à savoir une baisse du taux d’intérêt technique et du taux de conversion, avec pour corollaire une péjoration des futures rentes, d’aucuns pensent qu’il serait malvenu de demander quelque chose pour les retraités. On oublie seulement de dire que les actifs n’ont pratiquement pas cessé, au cours de ces mêmes 15 dernières années, de bénéficier d’augmentations du salaire réel et de la compensation du renchérissement, tant mieux pour eux!

Bref, je suis sans aucune illusion quant à une amélioration de la situation pour les rentiers dont le retard en matière de compensation du renchérissement est proche de 4 %. A qui la faute? La réponse est facile à donner: 1. Le politique se contrefiche de la question, tous partis confondus d’ailleurs. 2. Les syndicats ont demandé la dite compensation, toujours avec beaucoup de mollesse, lors des négociations salariales passées . Notez qu’ils n’ont plus rien demandé ces dernières années, accordant la priorité aux actifs. 3. Les retraités eux-mêmes sont d’une apathie consternante dans la défense de leurs intérêts. Bref, l’horizon est totalement bouché. Pourtant, les augmentations des primes versées aux caisses-maladie grèvent aussi et fortement le budget des retraités. Et ce ne sont pas les maigres augmentations des rentes du 1er pilier, intervenant à intervalles irréguliers et contestées par certains milieux, qui corrigent le tir.

Voilà, chères et chers collègues, j’ai déballé d’un trait ce que j’avais sur le cœur.

Cela m’a fait du bien …, mais l’amertume, elle, demeure!

Pierre Savary

ancien président du Groupement des retraités Poste & Swisscom de Fribourg

 


Assemblée annuelle du Groupement des retraité.e.s IGE Fribourg

Mercredi 28 mars à 14h30 au Restaurant St-Léonard à Fribourg

Ordre du jour proposé :

1. Bienvenue

2. Procès-verbal

3. Présentation et adoption des comptes 2017

4. Programme d’activité 2018

5. Divers

 


Le groupe des retraités vaudois en assemblée

Ce sont plus de 100 collègues retraités qui ont rejoint l’Hôtel Aquatis pour vivre l’assemblée générale annuelle 2018 du groupe des retraités section Vaudoise Poste.

 

Une salle bien ordonnée et surtout bien remplie, a permis aux participants d’entendre Bernard Faillettaz, président, ouvrir cette assemblée statutaire. Après les salutations d’usages, l’élection des scrutateurs et l’acceptation de l’ordre du jour et du dernier PV, Bernard donne lecture de son billet présidentiel. Il relève le bon contact que notre groupe a avec la section Vaudoise Poste, met en garde les rentiers sur le risque de perdre des acquis. Il présente l’épineux problème de la politique de l’entreprise postale, avec une démolition avérée du service public, fermetures d’offices et de bureaux et par là, suppression de personnel. Le président encourage les membres présents à voter NON à l’initiative «No Billag», initiative qui déstabiliserait sérieusement le service public de l’information!
Il termine avec la présentation des deux sorties annuelles 2018: celle de printemps du 7 juin, repas d’asperges et celle d’été du 26 juillet, croisière gustative sur le Doubs.

Allocutions et prises de parole
Se sont exprimés dans le cadre de cette assemblée, Alain Michaud avec une présentation de l’activité 2017 du groupe d’intérêt national des retraités, particulièrement sur l’intervention musclée pour le maintien d’une communication papier pour les retraités. Le fiasco du congrès, avec un programme tronqué ainsi que du découragement du GI dans ses revendications auprès de la caisse de pension Poste et des entreprises qui restent depuis fort longtemps lettre morte.

Didier Liardon, président de section Vaudoise Poste, a exposé les problèmes actuels et futurs que rencontrent les collègues actifs. Gabriel Cuany, président du groupe de l’Arc Jurassien, Michel Meylan, président du groupe Genève et André Burgy, président du groupe Fribourg ont apporté le salut de leur groupe. Dominique Gigon, secrétaire régional a énoncé les difficultés qui se présentent dans le terrain syndical, la problématique du secteur recrutement, mais encourage avec conviction le maintien d’une adhésion syndicale dans un esprit pérenne.

Hommage aux jubilaires et élections
Bernard Faillettaz a eu le grand plaisir de féliciter et récompenser 6 collègues jubilaires présents. Etre jubilaire dans notre groupe représente 50 ans de fidélité à la cause syndicale, un beau parcours de solidarité.

Résultat de l’élection 2018: Bernard Faillettaz, président; Eric Voruz, vice-président; Werner Kaltenrieder, caissier; Georges Nicod, secrétaire aux mutations et Alain Michaud, secrétaire aux PV et articles de presse ainsi que délégué au GI national des retraités. A la clôture de l’assemblée, les participants ont été conviés à un apéritif offert par la section Vaudoise Poste et 87 d’entre eux sont restés pour le repas en commun.

Alain Michaud

Les lobbies s'achètent le Parlement, achetons-nous l'optimisation des rentes?

Les affaires sont ouvertes à tous, les plus roublards profitent des autres, les malhonnêtes et autres voyous spolient l’Etat en optimisant leur argent. Les banques mafieuses amendées à l’étranger pour des méthodes véreuses se voient récompensées en Suisse par une baisse d’impôts... Le ton est donné par nos parlementaires et autres dirigeants faîtiers?

Les nantis, les trusts, grandes entreprises et établissements bancaires optimisent leur avoir en placements autorisés sur des comptes qui échappent au fisc du pays. Belle solidarité nationale s’il en est? Pendant ce temps, la classe moyenne se fait éponger jusqu’à la moelle, cela sans réaction aucune. La bonne part des retraités se trouvent depuis bientôt plus de 15 ans sans réajustement valable de leur rente et particulièrement dans un état d’esprit qui devrait être constitutionnel!

On accepte les passe-droits des nantis, agissons donc comme ces derniers, de façon unie, afin d’optimiser nos rentes. Comme eux, ne payons plus nos impôts, mettons les sommes facturées par l’impôt sur un compte bloqué et organisé, ce qui permettrait d’optimiser quelque peu notre pauvre revenu. En finalité, une formule pas tellement mesquine en regard de cette période de «Paradise Papers» où on sait que des fortunes sont légalement soustraites au fisc?

Osons simplement avoir l’audace de désobéir en masse, afin de démontrer que l’on ne veut plus de ces malhonnêtes animés par l’appât du gain, de ce monde mercantile. 

Dans sa grande réflexion solidaire, l’USS pourrait développer cette opportunité?

Alain Michaud

 

 

Vieillir au 21ème siècle

Qu’on lise la presse ou qu’on écoute la télévision, il est impossible de ne pas prendre conscience des transformations qui marqueront au cours du présent siècle la vie en société, le monde du travail, les  systèmes de soins, pour ne citer que ces exemples, soit de vastes secteurs qui  intégreront des modifications, des orientations que nous commençons d’ailleurs à percevoir. Dans le domaine des professions, certaines ont disparu ou disparaissent, sans pour autant qu’apparaissent clairement la forme et le contenu des activités nouvelles.

Que vont devenir les aînés dans ses mutations trop souvent rapides et douloureuses, aînés qui, pour une partie d’entre eux en tout cas, ont connu des changements plus ou moins bien mesurés et  vécus. Pour les illustrer brièvement, contentons-nous de passer en mémoire les étapes qui nous conduisirent de  «l’Administration des postes, télégraphes et téléphones» à «La Poste Suisse et Swisscom»!

L’utilisation et la généralisation de l’informatique, avec ses corollaires les portables, les tablettes, facebook, etc, induisent une forme de ségrégation en ce sens que les aînés n’ayant pas fait (ou pas pu faire) l’effort d’un minimum d’adaptation se trouvent partiellement privés des informations qui circulent dans la société actuelle. Ils se sentent ainsi mis à l’écart.  Alors que ceux qui  utilisent même modestement  des moyens informatiques restent plus ou moins dans le coup. Soyons reconnaissants au groupe «GI retraités» d’avoir lutté pour obtenir un supplément papier au «Syndicom magazine» car les aînés apprécient ce support et  lui réservent bon accueil.

«Heureusement! Les séniors rient plus facilement de la mort» déclarait récemment dans une interview le cinéaste Rolf Lyssy. Peut-être! Il n’en demeure pas moins que la perspective de l’EMS préoccupe plus d’un aîné, conscient que le temps où l’on envisageait sereinement la possibilité de mourir chez soi, parmi les siens, est révolu. Exit se présente comme une alternative entre l’acceptation d’une fin de vie marquée par la souffrance ou le choix d’y mettre un terme.

Réfléchir à clarifier ce qui constituerait ses dernières volontés relève d’une saine prise de conscience du désir de faciliter la tâche des proches et des soignants. Que le médecin cantonal adjoint vaudois y ait consacré en 2017 une véritable étude souligne l’importance de la démarche et la nécessité pour les aînés que nous sommes d’y songer. Cela va au-delà de la rédaction d’un testament, document qui permet déjà de prévenir quelques litiges. Car il s’agit aussi   de guider nos proches  dans l’hypothèse où nous ne serions plus dans la pleine possession d’émettre des choix. D’offrir à ceux qui  se demandent si telle option de soins (ou d’arrêt de soins) correspondrait à notre volonté. De savoir comment nous aurions souhaité être accompagné spirituellement ou non dans nos dernières semaines. Oui, on ne peut que recommander aux aînés  de rédiger leurs dernières volontés, en prenant soin de se renseigner auprès de personnes compétentes (services sociaux) pour savoir comment s’y prendre. Et, ensuite, d’en parler avec leurs enfants!

Ces quelques réflexions n’épuisent évidemment pas le sujet. Elles visent simplement à en souligner quelques aspects.

Rémy Addor

 

POUR UN PARLEMENT INDEPENDANT DES CAISSES-MALADIE

C’est avec une belle unanimité que le comité cantonal de l’AVIVO a décidé de donner son appui aux deux initiatives populaires fédérales qui visent à mettre un peu d’ordre dans l’organisation de l’assurance-maladie. Celle pour laquelle je prends la plume vise à interdire aux membres des Chambres fédérales de participer, d’une quelconque manière, à la gestion d’une caisse-maladie. Il leur sera également interdit de recevoir une rémunération de ces caisses sous quelque forme que ce soit.

Les dérapages sont bien connus. Les commissions de la santé des deux Conseils sont composées, pour une grande part, de membres des directions de ces assurances. Ils y exercent une influence déterminante. Depuis de très nombreuses années aucune solution visant à sortir notre pays de cette situation catastrophique, pour la plupart des ménages, ne peut être mise en œuvre. Par exemple, cette année, les présidents des deux Chambres sont des «pontes» des assurances-maladie, Messieurs Stahl, UDC/ZH et Bischofberger, PDC/AI.

Pourquoi ne se débarrasser que des lobbies des assurances-maladie et pas des autres, eux aussi très nombreux? Parce que les caisses-maladie assument une tâche publique, déléguée par l’Etat, celle d’organiser un service que le peuple a voulu obligatoire. Comme le service postal ou les CFF, dont les directeurs ne peuvent pas faire partie des Chambres fédérales.

Il n’est pas normal d’être à la fois surveillant et surveillé. Beaucoup de citoyens verraient volontiers que l’on vise aussi les pharmas. Leur situation n’est pas la même. Les pharmas agissent comme tous les autres secteurs de l’économie. Elles ne reçoivent pas un mandat de la Confédération même si elles jouent un rôle important dans les coûts de la santé.

J’ai eu l’occasion de piéger ces lobbyistes au titre de rapporteur de la commission de santé du Conseil national. Cela se passait avant l’adoption de la LAMal et en appui au Conseil fédéral qui voulait bloquer, pour deux ans, l’augmentation des primes. Les assureurs gagnèrent une première manche dans une décision où le Conseil fédéral avait demandé l’urgence. Mais la guerre fut gagnée, le dernier vendredi matin, grâce à une procédure «à l’arraché» qui n’a eu lieu qu’une seule fois dans l’histoire suisse.

Notre comité cantonal vous invite vivement à soutenir cette initiative dite «Pour un Parlement indépendant des caisses-maladie» et sa sœur qui vise l’autonomie cantonale. Vos signatures seront toutes précieuses. Les feuilles peuvent être demandées à: Comité d’initiative, case postale 48, 1022 Chavannes-près-Renens. Merci de votre engagement citoyen.

Pierre Aguet
Vice-président de l’AVIVO

 

 

UN PETIT TOUR CHEZ LES RICHES

J’ai évoqué récemment la triste influence des millionnaires Trump et Blocher. Avec beaucoup de pertinence, un vieil ami m’a reproché de n’avoir pas écrit milliardaires. Or, qu’est-ce qu’un millionnaire? En Suisse, ils sont plus nombreux que les personnes à l’aide sociale, ai-je entendu, un soir, à la télévision. Effectivement, dès qu’une personne possède une maison bien située, elle est millionnaire. Pourtant, ce mot traduit encore, dans l’esprit du grand public, l’état d’une personne très riche. Est-ce la réalité? La moindre des opérations de regroupements d’entreprises ne s’exprime plus qu’en milliards et ces regroupements s’accélèrent.

Pour illustrer la différence qui existe entre les deux catégories de «richards», mon ami utilise l’image suivante. Un million, en billets de mille, ne représente que 8 cm en hauteur. Les billets de mille du milliardaire ascendent à 80 mètres. Les trois milliards attribués à chacun des deux hommes déjà cités, en billets de 1000 francs entassés les uns sur les autres ascendent à 240 mètres. Un billet de mille, ce n’est pas très épais. Il n’y a donc plus de comparaison possible. Millionnaire et milliardaire ne sont plus de la même famille.

Ces milliardaires, parce qu’ils n’ont plus aucune limite, annihilent complètement le fonctionnement de nos démocraties, manipulent l’opinion publique, s’offrent la plus grande partie des journaux du pays. Blocher en contrôle déjà 25. Il s’offre aussi une télévision personnelle. S’ils doivent passer par la corruption, ils n’ont pas de problèmes non plus. Et que trouve-t-on en face? Un peuple suisse, par exemple, dont 20% des citoyens n’ont pas la capacité d’affronter la moindre facture exceptionnelle qui peut  déséquilibrer son budget serré. On trouve aussi un Etat exsangue qui s’oblige, année après année, à limiter ses engagements et ses obligations de base, et qui diminue drastiquement les impôts de ses entreprises, sans préciser à qui appartiennent ces entreprises, organisées en sociétés… anonymes.

L’ONG britannique Oxfam affirme (24 heures, 22.1.18) qu’il y a 2050 milliardaires dans ce monde. En 2017, le un pour cent de la population, donc un humain sur cent, a accaparé 82% de la richesse produite. Cela signifie que 99 humains doivent s’en sortir avec seulement 18% de cette richesse. Comme le deuxième pour cent est aussi âpre au gain que le premier, il ne reste pas grand-chose au 98% restant. Jean Ziegler a souvent dénoncé le nombre d’enfants qui meurent de faim chaque minute. Le système capitaliste prépare une grande catastrophe. Il s’emballe. Il se ridiculise même. Ce n’est pas la récente générosité d’un Bill Gates qui va corriger cette extravagante dérive. Il n’est pas sans intérêt de rappeler que Trump a fait une partie de sa fortune en Russie et Blocher en Chine. Vous avez dit communistes?

Millionnaires, 8 centimètres. Milliardaires, 80 mètres. Ne confondons pas les torchons et les serviettes.

Pierre Aguet

 

UNE REALITE QUI DOIT POSER PROBLEME A LA GAUCHE

Lorsque Pierre-Yves Maillard, au dernier congrès de Lausanne, a attiré l’attention du Parti socialiste vaudois sur le fait que ce dernier ne confiait des responsabilités qu’à des universitaires et qu’il se coupait de sa base, de nombreux journalistes et beaucoup de militants ont réagi négativement. C’est pourtant bien ce qui se passe. Les quatre dernières «promotions» ont été assumées par deux professeurs d’université, au Conseil d’Etat et au Conseil national, par un médecin et un professeur du secondaire au CN et au Grand Conseil. Je leur dis un grand merci pour leur important apport à notre combat, merci de mettre leurs compétences au service d’une si bonne cause. Mais ils illustrent parfaitement les propos de PYM.

Ce phénomène a été récemment étudié par Emmanuel Todd sur le plan mondial. Dans «Où en sommes-nous?» j’ai trouvé l’explication la plus approfondie. Pendant les Trente Glorieuses, un effort considérable a été fait, avec succès, pour permettre aux enfants d’employés et d’ouvriers d’accéder aux études supérieures, même si une très large majorité des universitaires restent des enfants de parents universitaires eux aussi.

S’est alors développée une espèce de méritocratie qui a créé une sorte de nouvelle classe sociale, les éduqués supérieurs pour reprendre la formulation de Todd. Ces derniers qui regroupent les cadres de la politique, de la banque, de l’industrie et des médias se comprennent bien et définissent ce qui doit être le politiquement correct. Certainement parce qu’elle a de bons revenus, elle ne remet pas en cause l’invraisemblable répartition des richesses ni le glissement du pouvoir en dehors des institutions démocratiques. Elle n’est plus consciente de la fragilité pour ne pas dire du désespoir du peuple qui trime et n’obtient des salaires si bas que presque tous les ménages, depuis quelques décennies, sont obligés d’avoir deux salaires au minimum pour s’en sortir.

Conséquences: en France, il n’y a plus qu’un Français sur quatre qui croit encore à la fiabilité des journalistes. En Allemagne, l’AfD entre en force au Parlement et bloque le fonctionnement des institutions de l’Etat. En Grande-Bretagne, les citoyens sortent de l’Europe. Aux Etats-Unis, le millionnaire Trump déstabilise son pays et le monde. En Suisse, le millionnaire Blocher entraîne des majorités vers des solutions qui sont à la limite du dramatique. Il utilise notre remarquable démocratie directe comme instrument de déstabilisation avec des textes encombrants, voire inapplicables. Certains vont jusqu’à supprimer les services publics les uns après les autres. Le prochain: la SSR.

Tous remettent à la mode les bonnes vieilles recettes fascistes. Ils font porter aux étrangers les vilenies d’un système dramatiquement inégalitaire et le peuple applaudit.

Dans «Le pari du possible», aux Editions Favre, Pierre-Yves Maillard affirme à Thierry Meyer, ancien rédacteur en chef de 24 heures: «On peut être riche, bien formé, universitaire, mais on doit rester fidèle à ses racines, à cette réalité sociale, à ce pourquoi son parti existe.» Il ajoute, à la page 65, les affirmations du futur président Lula du Brésil, exprimées à Porto Alegre devant 20 000 personnes: «Vous êtes dans une université, vous parlez entre vous et créez du savoir qui vous aide à vous émanciper… mais moi je ne sais rien, j’ai quitté l’école à 12 ans. Tout ce que je sais, je l’ai appris à l’occasion d’échanges avec les gens. Une université américaine m’a proposé de venir me former chez elle, de m’enseigner la véritable économie. Or, c’est une université prestigieuse qui a formé les anciens présidents du Brésil, les Cardoso, Collor de Mello, tous ceux qui ont mis en faillite le pays. Cela m’a donné à réfléchir et j’ai dit non merci.»

Je laisse la conclusion à Pierre-Yves Maillard: «Les universitaires ne sont pas tous de droite. Mais il y a une forme de mimétisme qui n’est pas innocente. On défend d’abord les intérêts de ceux qui nous ressemblent… Lorsqu’une élite se construit dans la social-démocratie ou dans les syndicats, où tous ceux qui la composent ont vécu à peu près le même parcours, ils peuvent oublier qu’ils constituent aussi une communauté d’intérêt.

Il n’y a jamais eu autant de salariés qu’aujourd’hui. Combien de personnes sont régies par des contrats de travail relativement fragiles? Combien d’entre elles touchent un revenu qui permet tout juste d’équilibrer le niveau de vie du ménage? Combien dont les qualifications sont modestes ou moyennes? En Suisse, la somme de ces trois définitions regroupe des millions de gens. Et qui les représente politiquement? Chez les élus, ces gens sont presque invisibles. Une masse silencieuse que personne n’incarne. Cette réalité ne peut pas ne pas poser problème à la gauche.»

Merci de poser cette question qui dérange, qui met mal à l’aise, mais qui doit être posée, prise au sérieux et si possible recevoir une réponse.

Pierre Aguet
Ancien conseiller national

 

Hommage à Georges Chappuis

Notre ami Georges est entré aux PTT en 1949. Tout de suite il adhère au syndicat Union PTT. Sa carrière professionnelle a surtout été marquée par son activité de CA (Conducteur Automobile) et d’employé à la technique postale. Au volant de son camion, son flegme légendaire lui a valu le surnom de «baume tranquille».

Il s’est toujours engagé pour la défense de ses collègues. Pendant de nombreuses années, il a été membre du comité de section où il a assuré entre autres la charge de secrétaire, puis la présidence de la section. Charge qu’il a dû quitter pour raison de santé.

Mais il a milité encore longtemps au comité de l’Union PTT, au syndicat de la communication et au groupement des retraités. Il a aussi siégé sur les bancs du Conseil municipal et au Tribunal des prud’hommes, toujours pour défendre les citoyens et les travailleurs les plus défavorisés.

Par toutes ces fonctions, il a acquis de solides connaissances. Connaissances qu’il a toujours mises au service de la cause syndicale. Qui ne se souvient pas de ses articles revendiquant des meilleures conditions de travail et plus de justice sociale publiés dans le journal Union PTT ou dans le bulletin de section.

En commençant souvent ses interventions par un «à notre époque», il rappelait aux plus jeunes d’entre nous toutes les luttes que les anciens avaient menées et gagnées à force de persévérance et d’abnégation.

Sa facilité à composer une lettre, à rédiger une revendication ou une protestation a fait qu’on l’appelait familièrement «La Sorbonne», en référence à cette prestigieuse université parisienne.

A côté de ses capacités intellectuelles, il a surtout été apprécié pour ses qualités humaines, son honnêteté et sa joie de vivre qu’il transmettait à tous ceux qu’il côtoyait. Il savait aussi écouter et faire confiance aux jeunes qui s’engageaient dans le mouvement syndical.

Dans les moments de tension, de confrontations d’idées et même de profondes divergences au sein du groupe, il savait, par sa sagesse, toujours trancher dans l’intérêt de la section.

Pour tout son engagement et sa précieuse amitié, la section lui a témoigné sa reconnaissance en le nommant président d’honneur.

Encore un grand merci, cher Georges.

A vous chère famille, au nom de la section et du groupement des retraités syndicom Genève, je vous exprime toute ma sympathie et vous présente mes sincères condoléances.

Adieu Georges, on ne t’oubliera pas.

Michel Verdo

 

AMICALE DES ANCIENS DE L’IMPRIMERIE - LAUSANNE

2018                                  

Mardi 20 février (dès 11h30)    

Repas à Saint-Marc
Inscriptions Fr. 15.- auprès du trésorier Michel Pitton
Jusqu’au vendredi 16 février 2018

Mardi 6 mars                           
Randonnée pédestre organisée par René Wenger
Inscriptions auprès de Michel Pitton tél 079 212 16 13
ou michel.pitton@formatyp.ch

Mardi 27 mars
Assemblée mensuelle:
Diaporama: souvenir du comité par Gilbert Cardinaux

Mardi 24 avril
Assemblée mensuelle:
Programme à définir

Mardi 8 mai
Sortie de printemps:
Programme suivra

Mardi 29 mai
Assemblée mensuelle:
Nous fêtons nos octogénaires

Mardi 12 juin
Journée dans les bois (refuge de Prilly / Fleur de Lys)

Mardi 26 juin
Assemblée mensuelle:
Loto

Mardi 10 juillet
Réunion hors-les murs (lac de Sauvabelin)

Mardi 14 août:
Sortie filets de perche à Morges (circulaire suivra)

Adresses utiles
Président:      
David Bühlmann, Ch. de la Suettaz 5, 1008 Prilly. Tél. 021 624 36 38

Trésorier:      
Michel Pitton, Pierrefleur 66, 1004 Lausanne Tél. 079 212 16 13
Courriel : michel.pitton[at]formatyp.ch

Attention : Les chèques Reka pour les membres ne s’obtiennent plus au secrétariat syndicom  mais se commandent pas téléphone au 058 817 18 18 (droit annuel maximum Fr. 700.-à 7%).

Toutes nos réunions ont lieu à 14 h30 sauf exceptions mentionnées, à la grande salle du Centre de loisirs Prélaz/St-Marc (sous le temple), au chemin de Renens 7. Trolleybus No 7.

Nos devoirs:                         
Participer à l’activité de l’Amicale                                             
Donner des nouvelles des membres malades
Cultiver l’amitié
Payer sa cotisation annuelle au début de l’année, directement
au trésorier, pour éviter les rappels et les frais postaux
 

       

«D’un commun accord», vraiment?

Lors de nos permanences, nous sommes confrontés à des «conventions relatives à la résiliation des rapports de travail». Certains employeurs se soucient beaucoup de leur  image d’entreprise sociale et fort peu des sanctions qu’entraînent trop souvent ces «accords» lors de l’inscription au chômage.

Travaillant pour La Poste depuis dix ans, Sophie (prénom d’emprunt) a été longtemps confrontée aux brimades et humiliations incessantes de son supérieur direct. Malgré ou peut-être à cause de ses efforts constants pour ne pas perdre la face donc son travail, elle est entrée peu à peu dans un état dépressif sévère qui a entraîné une incapacité de travail de plusieurs mois.

Pressions du Case Management
En début d’année, Sophie a été approchée pour «trouver une solution». Etant donné la restructuration des offices de poste et l’incertitude de la date de reprise du travail, il lui a été demandé – avec une insistance plus qu’appuyée – de signer une convention mettant fin aux rapports de travail «d’un commun accord».

Alors même que son médecin lui avait reconnu une capacité de travail partielle et considérait qu’un «retour progressif au travail serait indiqué dans les meilleures conditions», La Poste a proposé à Sophie de retourner dans l’office même où elle avait subi les brimades de son supérieur, ce qui n’était – de loin – pas les meilleures conditions. Il n’était tout simplement pas envisageable de retourner au travail dans le même office. Confrontée à cette impasse et à bout de forces, Sophie n’a eu d’autre choix que celui de signer la convention de résiliation.

Première opposition
A sa demande d’indemnité, notre membre a dûment joint certificats médicaux et lettre d’explication. La caisse de chômage lui a notifié une suspension de trente-cinq jours pour faute grave, arguant que le poste quitté était convenable (ce qui n’était manifestement pas le cas) et surtout qu’«une résiliation du contrat de travail d’un commun accord est considérée comme une résiliation du contrat de travail par l’assuré» (D24 Bulletin LACI).

Sophie a fait opposition, arguant que ce paragraphe D24 – sur lequel se fondait en grande partie la décision – ne figure nulle part dans la loi ni même dans son règlement d’application. En effet, le Bulletin LACI constitue l’interprétation de la loi par le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) et non la loi elle-même. Sophie a également plaidé le caractère non convenable du poste quitté et que dans les faits, La Poste ne lui a laissé aucun choix. La caisse de chômage l’a déboutée de son opposition.

Opposition en deuxième instance
Révoltée par cette décision, qui ne tenait aucun compte des éléments nouveaux apportés, Sophie a décidé de porter son cas devant la Chambre des assurances sociales du Tribunal cantonal. Elle a plaidé que La Poste refuse d’assumer sa responsabilité d’employeur, se défaussant ainsi sur une employée du comportement inacceptable d’un supérieur hiérarchique.

Manifestement, elle n’est pas seule dans ce cas: sur les instances du Service des ressources humaines de La Poste, le Service social a récemment mené un audit de l’office en cause au cours duquel 25 employé·e·s ont été entendus et on leur a garanti l’anonymat. Espérons que cette fois-ci, ils ne craindront pas de s’exprimer et de briser ce qui s’apparente à une omerta, induite par la peur de perdre son emploi! Nous attendons le verdict de la Chambre des assurances sociales avec beaucoup d’espoir.

Michel Guillot
et Marie Chevalley

 

Swisscom-Mila, une externalisation rampante

Le 20 octobre à Berne, les dirigeants de Swisscom ont présenté Mila à notre syndicat. Ils se sont voulu rassurants: d’autres acteurs pourraient bientôt nous concurrencer, le monde change et il faut se préparer aux nouvelles formes de travail.

La prochaine étape consistera à mettre en place Mila Pros, qui attribuera des dérangements à des électriciens, alors que Mila Friends fait déjà transiter les installations à ces mêmes électriciens ou autre indépendant inscrit sur cette plateforme, les enlevant par là même aux techniciens certifiés de Swisscom. Quand nous avons demandé ce que vont devenir nos techniciens, on nous a clairement fait comprendre que par rapport aux partenaires, ils étaient plus chers donc à jeter.

Il n’y a pas que Mila
Le 6 décembre des chauffeurs genevois de Pégase Léman et StarLimoLuxe – compagnies qui travaillent en fait pour Uber – se sont mis en grève pour dénoncer des conditions de travail proches de l’esclavage. La prise de position publiée sur le site d’Unia dit bien la nature de ce genre de plateforme:

«Dans l’univers Uber, les travailleurs et travailleuses doivent être flexibles, porter eux-mêmes l’entière responsabilité de leur survie économique tout en dépendant fortement de leur employeur, qui dicte à son gré les règles du jeu de la branche.

Uber équipe les chauffeurs et chauffeuses avec son logiciel, leur attribue les courses, définit les itinéraires par l’intermédiaire de l’app, fixe les prix et les règles de comportement, encaisse l’argent et paie les chauffeurs et chauffeuses. L’entreprise garde 25% du prix de la course comme lucrative commission. Uber peut en tout temps exclure immédiatement les chauffeurs et chauffeuses de l’app, donc du point de vue du droit du travail: les licencier.

Uber refuse de considérer ses chauffeurs et chauffeuses comme des employé·e·s et ne paie donc aucune cotisation aux assurances sociales. C’est illégal et encourage l’indépendance fictive. La SUVA et une expertise juridique du professeur Kurt Pärli (Université de Bâle) ont souligné qu’Uber est tenu, en tant qu’employeur, de respecter les obligations correspondantes.

Unia demande aux autorités de faire valoir les lois. Uber est un employeur et doit respecter ses obligations. Tant que l’entreprise viole volontairement les lois, les apps d’Uber doivent être bloquées en Suisse.

Ne lâchons pas la proie pour l’ombre!
Ces modèles d’affaires tendent à provoquer l’implosion des conventions collectives et de tout le système social. Les salaires baissent. Plus grave, sous couvert d’autonomie et en répandant l’illusion d’être son propre patron, ces formes de travail prétendument nouvelles mèneront les salarié·e·s à l’esclavage.

Nos membres demandent à notre syndicat de ne rien lâcher: au sein de Client Facing Solutions (CFS, secteur de Swisscom IT Services), 800 postes de travail sont menacés. Sans oublier RLA (construction du réseau), secteur de Swisscom IT Network & Infrastructure (INI), où l’on parle de 100 postes de travail supprimés.

Nous demandons un engagement ferme de notre syndicat. Swisscom doit donner des assurances quant au maintien des postes de travail, des conditions salariales et sociales. Nous revendiquons aussi une protection contre les licenciements des travailleuses et travailleurs de plus de 55 ans. Quel intérêt auraient nos syndiqués à accepter des conditions salariales, sociales et professionnelles revues à la baisse? C’est au pied du mur que l’on voit le maçon, attention tout le monde nous regarde!

José Ramon Gonzalez, membre du GI Retraité·e·s

 

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