Le Christ rouge
Sous ce titre, Guillaume Dezaunay vient de publier aux éditions Salvator, un livre qui montre bien les fondamentaux de l’enseignement du Christ en confirmant, comme l’Église le dit aussi, que l’on ne peut servir deux maîtres, Dieu et l’argent.
Hélas, nous sommes nombreux à vouloir servir Dieu ou pour le moins toutes les valeurs qu’il représente, mais lâcher nos biens matériels ne nous semble pas très «malin». Toutes nos propriétés ne nous appartiennent pas vraiment. Nous en sommes les intendants. Et selon la lecture que l’auteur fait de la Bible, le pouvoir de l’intendant ne doit s’exercer qu’au service des autres. S’il n’est bon qu’à l’accumulation d’une fortune, ce pouvoir est illégitime. Hélas, pour bien des chrétiens, une foi authentique s’accommode fort bien de privilèges indécents.
C’est d’abord un vif désir de sécurité qui nourrit notre désir d’appropriation, mais Jésus, dans la parabole des greniers, dans Luc 12, 13 à 21, se moque de cet homme en lui disant: «Insensé, cette nuit même on te redemande ta vie.» Il n’est pas insensé d’avoir un grenier, mais au-delà d’un certain seuil, cela n’a plus de sens. Et l’auteur rappelle que chez nous, un nouveau milliardaire apparaît toutes les 26 heures alors même que des millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire. L’ancien directeur du «Figaro», l’écrivain Jean d’Ormesson écrivait aussi: «Jésus est avec évidence, l’annonciateur et l’ancêtre du socialisme. Il a changé, plus que personne, l’image du monde à venir.»
Pierre Aguet
