Des rentes sûres (aussi pour les jeunes)

Le système des rentes en Suisse n’est pas facile à comprendre. D’autre part, des peurs sont attisées. Il n’est dès lors pas surprenant que beaucoup de jeunes aient l’impression qu’ils et elles n’auront, à terme, pas de rentes AVS. Mais ce n’est pas vrai.

Car ce scénario ne peut se produire que si l’économie s’effondre ou la fin du monde arrive – ou que si la majorité parlementaire bourgeoise pousse l’AVS à la ruine à force de mesures d’économies. Les banques, les assurances et leurs lobbies bourgeois au Parlement ont intérêt à entretenir ces peurs. Sur cette page, nous t’expliquons tout ce qu’il faut savoir.

Le premier pilier est l’AVS, l’assurance sociale la plus forte en Suisse. Elle a été introduite en 1948 et est financièrement stable – contrairement aux affirmations des partis bourgeois et du Conseil fédéral. En réalité, l’AVS équivaut (presque) à un revenu de base inconditionnel pour toutes et tous.

Les actifs-ves cotisent à l’AVS à partir de leur 17ème anniversaire avec un certain pourcentage du salaire, et les employeurs paient pour moitié les cotisations à l’AVS. La particularité de l’AVS est que la rente maximale ne s’élève qu’au double de la rente minimale. Cela implique une importante redistribution. Les conditions à remplir pour percevoir la rente minimale ou obtenir davantage sont énumérées plus loin sur cette page.

Le deuxième pilier correspond à la prévoyance professionnelle LPP ou à la caisse de pension. Une rente n’est versée qu’aux personnes qui réalisent un certain revenu annuel et qui cotisent à une caisse de pension; il s’agit quasiment d’un compte d’épargne personnel affecté à un but déterminé. Les personnes qui travaillent en indépendantes doivent financer entièrement elles-mêmes leur prévoyance professionnelle.

Le principe est simple: plus le montant versé sur le compte de la caisse de pension est élevé, plus la rente de la caisse de pension sera élevée. Quiconque a cumulé des emplois mal payés ou des jobs à temps partiel n’aura pas une rente élevée – voire aucune rente. Comme pour les cotisations AVS, les cotisations à la caisse de pension sont prélevées sur un certain pourcentage du salaire, mais de manière échelonnée selon l’âge. Ici aussi, les employeurs participent au moins pour moitié au financement. Il est possible d’effectuer en outre des cotisations volontaires et de procéder ainsi à des rachats sur son compte personnel.

Le troisième pilier implique des versements volontaires auprès de banques ou d’assurances, ce qui signifie que tu dois t’en occuper toi-même. Tout le monde ne peut pas se permettre un troisième pilier. Il offre des avantages fiscaux, peut rendre possible une retraite anticipée, aide à régler des factures élevées inattendues ou à voyager.

La rente AVS repose sur la solidarité, celle de la caisse de pension sur le travail, et le troisième pilier sur le capital. Les banques et les assurances ne gagnent rien sur l’AVS, qui n’est pas intéressante pour elles. Les banques gagnent de l’argent sur la gestion du capital des caisses de pension (2021: actifs gérés de 1 159 milliards de francs) et avec les frais bancaires qu’elles demandent. Les assurances et les caisses de pension gagnent également de l’argent en facturant des frais administratifs parfois très élevés et peu transparents. Le troisième pilier est intéressant aussi bien pour les banques que pour les assurances, car elles y gagnent un revenu supplémentaire. Fin 2022, le capital placé dans le pilier 3a s’élevait à 140 milliards.

Tu trouveras ici les statistiques de la prévoyance professionnelle et du 3e pilier de l’Office fédéral des assurances sociales:

Statistiques de la prévoyance professionnelle et du 3e pilier (admin.ch)

Comme les banques et les assurances ne gagnent rien avec l’AVS, il n’est pas étonnant qu’elles aient intérêt à la dénigrer. Cela augmente leur possibilité d’influencer les décisions politiques en faveur du deuxième et du troisième pilier. Au Parlement se trouvent de nombreux lobbyistes des banques et des assurances. Ils sèment l’insécurité et influencent les décisions contre l’AVS et parfois aussi contre la prévoyance vieillesse. Les troisièmes larrons sont les prestataires du troisième pilier, donc les banques et les assurances, qui au fil du temps ont attiré toujours plus de capital du premier et du deuxième pilier dans le troisième pilier.

Certaines déclarations d’employés de banques et d’assurances ou de politiques bourgeois alléguant la mise en péril de l’AVS ou des caisses de pension ne sont pas vraies. Mais ils affaiblissent avec ces déclarations erronées les assurances sociales et renforcent le 3e pilier, qui fait gagner beaucoup d’argent aux banques et aux assurances. Les syndicats, eux, ne s’intéressent pas au profit, mais ils attachent de l’importance à ce que toutes et tous vivent dans la dignité à la retraite.

Beaucoup croient que la rente est aussi élevée que le dernier salaire. Ce serait bien beau, mais la réalité est malheureusement autre. Nos explications se basent sur le premier et le deuxième pilier, donc sur l’AVS et la prévoyance professionnelle:

  • Selon la Constitution, l’AVS devrait garantir le minimum vital. Quiconque a payé des cotisations AVS pendant au moins une année peut prétendre à la rente de vieillesse; il faut avoir cotisé 44 ans pour bénéficier d’une rente AVS entière. Mais qui peut s’en sortir avec une rente de vieillesse minimale complète de 1 225 francs par mois? Même avec la rente AVS complète minimale à hauteur de 2 450 francs, la situation n’est guère meilleure (couples mariés 3 675 francs, tous les chiffres valent pour 2024).
  • Selon la Constitution, la rente de la caisse de pension devrait garantir le niveau de vie antérieur. Mais même ce mandat constitutionnel n’est pas réalisé. Le montant de la rente est déterminé par le capital retraite personnel et le taux de conversion: si l’on dispose par exemple à la retraite de 500 000 francs sur son compte de vieillesse, on obtient avec un taux de conversion de 5% une rente annuelle de 25 000 francs, donc 2 083,35 francs par mois.

Quiconque ne touche qu’une rente AVS minimale et une rente très faible ou nulle de la caisse de pension a droit à des prestations complémentaires, mais celles-ci sont plutôt basses et soumises à des prescriptions strictes. Cette situation insatisfaisante ne peut être améliorée que si les rentes AVS augmentent nettement: 13e rente AVS, adaptation annuelle des rentes au renchérissement, augmentation radicale des rentes AVS dans le but de remplir le mandat constitutionnel de couverture des besoins vitaux.

Les retraité-e-s dont la situation financière est bonne reçoivent de la caisse de pension une rente équivalente ou supérieure à 5 000 francs par mois, mais seulement grâce à un revenu élevé. À cela s’ajoute souvent un patrimoine propre obtenu en économisant, une fortune due à des gains en bourse ou à un héritage.

En 2021, la rente annuelle moyenne des femmes en Suisse s’élevait à 35 442 francs, celle des hommes à 52 735 francs. Les personnes intéressées aux chiffres détaillés et à l’écart de rente trouveront des informations intéressantes auprès de l’Office fédéral de la statistique: Écart de rente | Office fédéral de la statistique (admin.ch).

 

Cette question trouve une réponse simple: pour obtenir une rente si possible élevée, il faut disposer d’un revenu élevé et ne présenter aucune lacune de cotisation à l’AVS ou à la prévoyance professionnelle, donc cotiser chaque année à l’AVS et à la caisse de pension. Il s’agit aussi de rester attentif-ve à la politique: tu mets toutes les chances de ton côté en soutenant les recommandations des syndicats aux votations populaires et en élisant au Parlement des syndicalistes qui veillent à ce que soient représentés les bons intérêts en matière de lois sur l’AVS et sur la prévoyance professionnelle.

Quiconque a cotisé au moins 44 ans à l’AVS a droit à la rente AVS minimale complète de 1225 francs (état 2024). C’est aussi le cas avec un revenu faible. Plus le revenu est élevé, plus la rente est élevée, mais jusqu’à un maximum de 2450 francs (état 2024). En revanche, pour chaque année de cotisation manquante, la rente vieillesse AVS se réduit de 2,27% (100/44).

Pour éviter des lacunes de cotisation, il convient donc de payer le montant minimal de 514 francs (état 2024) en cas d’interruption prolongée de l’activité professionnelle (p. ex. en cas de longs voyages à l’étranger). Il est aussi possible de verser à titre rétroactif des montants manquants (max. 5 ans rétroactivement) et d’éviter ainsi des lacunes.

Il n’y a pas de lacune de cotisation pour les personnes qui élèvent leurs enfants et ne travaillent pas durant cette période, car elles bénéficient de bonifications pour tâches éducatives jusqu’à ce qu’ils aient 16 ans.

Pour toucher une rente AVS maximale complète (état 2024), des cotisations AVS doivent être versées pendant 44 ans et un revenu annuel moyen de 88 200 francs doit être réalisé.

Le montant de la rente de vieillesse est influencé par les facteurs suivants:

  • Revenu annuel inférieur à 88 200 francs
  • Chômage
  • Interruptions de l’activité professionnelles non couvertes par des montants minimaux
  • Travail à temps partiel
  • Années d’étude
  • Séjours de longue durée à l’étranger
  • Splitting en cas de divorce
  • Incapacité de travail prolongée

Ces facteurs influencent la constitution du capital du 2e pilier:

  • Montant du salaire assuré (déduction de coordination LPP de 25 725 francs)
  • Seuil d’accès à la LPP (revenu annuel minimum de 22 050 francs)
  • Taux d’occupation
  • Montant des cotisations d’épargne
  • Cotisations d’épargne volontaires
  • Rachats
  • Versement de capital pour la propriété du logement
  • Parcours de vie, p.ex. partage en cas de divorce
  • Interruptions de l’activité professionnelle
  • Chômage
  • Taux d’intérêt annuel
  • Montant du taux de conversion

Il est possible de cumuler plusieurs emplois à temps partiel ou d’assurer un revenu annuel inférieur à 22 050 francs auprès de la Fondation institution supplétive LPP ou de la caisse de pension (si le règlement le prévoit).

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