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Un nouvel effondrement: la démocratie.

Les glaciers disparaissent. Aux pôles, il n’y a plus que de l’eau. Les jeunes suisses n’arrivent plus que difficilement à engendrer. En 2015, 6000 suissesses ont eu recours à divers traitements pour pouvoir enfanter. La majorité veut que l’on continue à disperser des produits chimiques dans les champs. Elle refuse aussi de limiter la production de CO2.

L’effondrement? Ce n’est qu’une imbécilité venue des rangs de l’extrême gauche disent les vainqueurs des dernières votations, soit les milliardaires engagés dans le commerce du pétrole et de l’automobile. Les forêts du Canada et de Sibérie brûlent avec le même entrain que celles des pays du sud…

Les élections régionales françaises illustrent un nouvel effondrement: la démocratie. La République en marche, qui a réussi à mettre son leader à l’Élysée, n’a enregistré des soutiens que de 2% des citoyen.ne.s ce 27 juin 2021. Deux Français(ses) sur trois refusent ce piège à cons. Les jeunes sont 4 sur 5 à refuser de participer à cette démocratie moribonde. Les animateurs des partis politiques sont décrédibilisés. Participation : 33%. En Suisse, ce n’est pas vraiment mieux. Nous sommes très systématiquement en dessous de 50% à nous rendre aux urnes. Faut-il aller chercher le salut dans les «démocraties» à parti unique ou dans les dictatures «éclairées»?

Il s’agit d’un 3ème acte. Le peuple français a largement abandonné la gauche et la droite au profit d’un Macron qui reniait cette confrontation classique. Lorsque très peu après il s’est rendu compte qu’il avait élu le président des riches, il a «produit» les gilets jaunes dont ceux qui prétendaient s’exprimer en leur nom étaient reniés: «Ne parlez pas au nom du peuple car ça ressemble trop à la démocratie que l’on rejette». Ce 33% n’est que le 3ème acte de cette décomposition. Les partis politiques ne sont plus des associations de citoyens et citoyennes qui se réunissent pour réfléchir aux affaires publiques. Ils ne sont que des machines à promouvoir des candidats. Leurs cadres se déconnectent de la base qu’ils regardent avec hauteur.

Souvenez-vous. Dans les années 60, il y avait un nombre important de clubs politiques qui se regroupaient pour imaginer un autre avenir pour la France. Tous ou presque ont rejoint le PS de Mitterrand qui a su les fédérer en reconnaissant des tendances et leurs leaders. Toutes ces forces de réflexion et de militantisme ont conduit le PS  au succès que l’on sait. Après la négociation d’un programme commun et sa mise en œuvre dès 1981, il a fallu redresser la barre, mais un nombre important de réformes sont encore présentes. La formule «tous pareils» avait disparu des conversations.

Chez nous, il n’y a guère eu que Domaine public qui ait suivit cette façon de faire. A l’heure de sa disparition, il m’est agréable de lui rendre hommage. Au niveau vaudois, dans le PS, cette émulation existait encore avec des groupes comme le Garza ou le groupe d’Yverdon. C’est bien à cette époque que le PSV a fait ses meilleurs scores et que pour la première fois, nous avons eu un Conseil d’État de gauche. Le drame des partis vient du fait que trop de leaders veulent contrôler tout et tous. Que les forces militantes et les milliers de compétences sont étouffées. Les électeurs et électrices tournent le dos.

Pierre Aguet

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