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La pêche aux perles

Ils sont plusieurs les correcteurs d'imprimerie – plus communément appelés «chasseurs de coquilles» ou «pères virgule» – qui ont accumulé, des années durant, une collection de perles linguistiques. Parvenus à la retraite, certains d’entre eux n'ont pas résisté à l’envie de faire partager leurs découvertes...

Ainsi, François Verdier avait-il rappelé que, dans le récit d’une scène du Premier Empire, il avait été amené à lire: «L’empereur, soufflant un soir sur la Duchesse d’Abrantès…». C’est «L’Empereur soupant un soir chez…» qu’il eût fallu composer.

Dans la foulée, relevons quelques bourdes révélées par Pierre Ledemé, dans l’Anthologie de la coquille d’imprimerie (1989)… Ainsi, l’intertitre d’un journal portant cette interrogation: «Peut-on se baiser avant déjeuner?» (au lieu de se baigner). Dans Horace: «Que l’un de vous me tue, et que l’autre me mange!» (… me venge). Le Journal de Genève (qui n’est plus qu’un souvenir) avait publié l’entrefilet suivant: «Recherchons universitaire dynamique ayant le goût de la rédaction et des pubis-relations.» Dans Le Salut public de Lyon: «Le récital qu’a donné hier le distingué onaniste…» (pour organiste). Quant à LaPresse cherbourgeoise, un journaliste, trahi par le compositeur typographe (puisque, en ce temps-là, c’est lui qui saisissait le texte à partir de la copie), s’était vu attribuer une allusion coquine: «Sous la table, elle lui serra les pieds entre les seins» (entre les siens). Enfin dans LaDépêche de Saint-Etienne, on avait pu lire: «Chaque fois que les cuisses dominent dans une partition d’orchestre – c’est le cas pour Carmen – on n’a pas un spectacle de première classe» (horreur!... des cuisses s’étaient substituées aux cuivres).

Les rédactions hésitent souvent à publier un rectificatif relatif aux erreurs parues dans leurs journaux… Parce qu’elles savent pertinemment que c’est le plus sûr moyen d’attirer l’attention de tout un chacun sur une faute qui avait échappé à nombre de lecteurs. Toutefois, il est évident que, dans certains cas, la mise au point s’avère nécessaire (ne serait-ce que pour éviter le dépôt d’une plainte pénale). Ainsi, on comprendra la rectification publiée dans LEcho républicain à propos d’un délit de chasse… La feuille avait relaté que l’accusé chassait, près du lieu-dit LaChamaille, «avec la concubine du fils Huchet», alors qu’il s’agissait de la carabine de ce dernier.

Roger Chatelain

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